La région de Saint-Louis vient de franchir une étape décisive dans sa préparation face aux crises sanitaires potentielles. Un atelier de cinq jours, organisé par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, s’est achevé ce vendredi dans la ville tricentenaire. Objectif : évaluer les risques auxquels la région est exposée et jeter les bases d’une réponse coordonnée et efficace.
Dirigée par Papa Samba Dièye, directeur du Centre des opérations sanitaires, cette rencontre multisectorielle a réuni des experts de la santé, des représentants des services de sécurité, des autorités administratives et des acteurs de la société civile. Ensemble, ils ont identifié dix menaces jugées à haut risque pour la région de Saint-Louis.
Une région vulnérable face à des risques multiples
« Nous avons pu identifier dix menaces classées comme étant des risques élevés », a déclaré Papa Samba Dièye. Ces menaces relèvent à la fois de dangers biologiques — comme le paludisme, la rougeole ou la dengue — et de risques technologiques, notamment les chavirements de pirogues, les accidents de la route, l’érosion côtière et les inondations.
La vulnérabilité particulière de la région liée à sa situation géographique et à ses infrastructures limitées a été largement soulignée. Grâce à une méthodologie rigoureuse et à des données probantes, les participants ont pu dresser un diagnostic précis des menaces, des capacités existantes et des populations les plus exposées.
Des recommandations concrètes pour chaque menace
Pour chaque risque identifié, deux actions prioritaires, à la fois réalistes et à fort impact, ont été proposées. Ainsi, pour prévenir les chavirements de pirogues, le dragage de la brèche a été recommandé. Contre l’érosion côtière, les experts misent sur le reboisement des plages avec des espèces adaptées telles que la mangrove et les filaos, ainsi que sur l’installation de blocs rocheux pour stabiliser le littoral.
Face aux inondations récurrentes, le renforcement des digues existantes et la construction de nouvelles structures de protection sont envisagés. Pour les maladies évitables par la vaccination, les efforts doivent se concentrer sur le renforcement de la vaccination de routine et de la chaîne du froid. En ce qui concerne les maladies vectorielles, la distribution de moustiquaires et la sensibilisation des communautés figurent parmi les mesures clés, au même titre que la mobilisation des ressources locales.
Une dynamique à pérenniser
Cette évaluation des risques marque le début d’un cycle de préparation plus large. Des plans de contingence spécifiques à chaque menace seront élaborés, parallèlement à un plan multirisque à l’échelle régionale. Ce dernier devra intégrer l’ensemble des menaces recensées afin de coordonner les efforts de prévention et de gestion des crises.
Le processus se poursuivra par des formations, des exercices de simulation et un prépositionnement stratégique des ressources. « La préparation est un processus continu », a rappelé Papa Samba Dièye, insistant sur la nécessité de pérenniser cette dynamique avec l’appui du ministère et de l’ensemble des partenaires.
À travers cette démarche, la région de Saint-Louis affiche clairement sa volonté de se doter d’une capacité de résilience face aux crises et de mieux protéger ses populations contre les menaces sanitaires, naturelles et technologiques qui la guettent.
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