Les diabétiques de type 2 doivent faire attention au sel ?

En 1995, le nombre de diabétiques de type  dans le monde était de 135 millions. On en prévoit le double en 2015. Parallèlement à l’obésité, le diabète est en pleine expansion si bien que nous sommes dans la situation d’une épidémie sans précédent. Le sel aurait-il une part de responsabilité dans ce fléau ?

Le diabète de type 2, une maladie sérieuse par ses complications !

Le diabète non insulinodépendant (NID), que l’on appelle diabète de type 2 est une maladie sérieuse par ses complications. Elle s’installe très lentement et pour cette raison survient tardivement, en règle générale après 50 ans. Le diabète résulte d’un dérèglement du métabolisme des sucres et se définit par une glycémie à jeun supérieure à 1,26 g/l.

Pourquoi le l’excès de sel est dangereux ?

1- Au niveau de l’intestin, l’excès de sel active l’assimilation du glucose : La molécule de sucre est transportée dans la cellule intestinale via une protéine-canal. Chaque passage s’accompagne de deux ions sodium. Ce co-transport est d’autant plus efficace que le sel et le sucre sont présents simultanément. En effet, le sel augmente l’affinité de la protéine-canal pour le sucre. Ainsi, plus il y a de sodium dans l’intestin, plus il y a de molécules de glucose absorbées, et plus on en retrouvera dans le sang.

2- Les cellules gonflées ne captent plus de sucre : Le blocage métabolique porte sur le métabolisme de tous les nutriments dont le co-transport est assuré par le sodium. Au premier rang : le glucose. Trop de sel dans nos plats et c’est trop de sucre et de sodium dans nos cellules. Par manque de potassium, la pompe Na/K ne parvient pas à chasser le sodium, les cellules se gorgent d’eau. Leur métabolisme bloqué, elles ne captent plus le glucose sanguin .La glycémie reste élevée.

3- Quand le potassium manque, l’intolérance au glucose apparaît : Des chercheurs ont soumis des personnes en bonne santé à un régime alimentaire pauvre en potassium. Au bout de huit jours, la concentration corporelle totale du potassium a fortement diminué. Après un repas très riche en sucre, la quantité de sucre métabolisée est nettement inférieure à celle mesurée lorsque la concentration corporelle en potassium est normale. Une partie du glucose reste dans le sang.

4- La preuve par les diurétiques : l’hypothèse selon laquelle l’intolérance au glucose dérive d’un manque de potassium est soutenue par une étude sur les diurétiques. En effet, ces médicaments en favorisant l’élimination de l’eau par les urines, entraînent une fuite du potassium etc …une intolérance au glucose ; Et le phénomène est réversible. Lorsque l’on donne du potassium en même temps que les diurétiques, on parvient à corriger partiellement cette intolérance.

5- Trop de sel favorise la résistance à l’insuline : Ceci a été mis en évidence chez l’homme et par plusieurs expériences menées chez les animaux. Des chercheurs ont ainsi démontré que si l’on donne une alimentation riche en sel à des rats, au bout de plusieurs semaines ces derniers présentent une résistance à l’insuline (diminution de l’action de l’insuline qui normalement commande aux cellules de capter le glucose). Ce qui est intéressant, c’est que si l’on ajoute du potassium à ce régime, la résistance à l’insuline est atténuée au niveau des muscles, du foie et du corps tout entier. Les chercheurs en ont conclu que « la supplémentation » en potassium pourrait être un moyen efficace de prévenir la résistance à l’insuline.

Moins de sel, plus de potassium : pourquoi ?

En réduisant le sel dans son alimentation et en augmentant ses apports en potassium, on diminue la quantité de glucose absorbée au niveau de l’intestin et on améliore la sensibilité à l’insuline ce qui facilite la régulation de la glycémie.

Quelques conseils diététiques !
D’abord et avant tout, lutter contre la surcharge pondérale, ensuite équilibrer au mieux la glycémie autant par l’activité physique que par la diététique. 
Le diabétique doit fractionner son alimentation pour « lisser » au mieux son taux de glucose sanguin (glycémie).
Pour ralentir l’absorption des sucres, il faut :

·        Connaître et choisir les glucides d’index glycémique bas ;

·        Réduire la quantité globale de sucre consommée ;

·        Et surtout augmenter la consommation de vitamines et minéraux, il suffit de consommer des légumes et / ou crudités aux deux principaux repas ainsi que des fruits au moins une fois par jour, de préférence en collation. Chaque jour, on devra avoir deux repas à base de protéines :

·        Le midi sera le repas de choix pour une bonne protéine animale (viande, volaille ou poisson) ;

·        Le repas du matin ou matin ou du soir comportera une protéine variée, éventuellement lactée ou végétale. Réduire au maximum les graisses saturées (viandes rouges, charcuteries et graisses du lait) et privilégier les huiles végétales de bonne qualité est un autre objectif essentiel pour éviter au maximum les complications du diabète.