Le personnel hospitalier est confronté à un stress important, selon le professeur Mor Mbaye. Psychologue clinicien, il a partagé avec les équipes médicales et administratives de l’hôpital pour enfants de Diamniadio une analyse lucide des pressions psychologiques pesant sur les soignants. « L’hôpital est un lieu de douleur, de détresse, mais aussi d’espoir », a-t-il expliqué. « Dans un contexte de rareté des ressources, les soignants sont exposés à une charge émotionnelle permanente, aggravée par la surcharge de travail, le manque de moyens et l’absence de reconnaissance », a-t-il ajouté.
Le Pr Mbaye a souligné que « le stress chronique est devenu un compagnon silencieux du personnel hospitalier. Chaque jour, infirmiers, médecins, aides-soignants et agents techniques affrontent des situations critiques dans un climat parfois hostile, où les tensions avec les usagers et les échecs thérapeutiques laissent des traces ». Selon le psychologue, ce mal-être profond n’est pas seulement un problème individuel, mais impacte directement la qualité des soins. « Un soignant en souffrance ne peut pas prendre soin des autres. La santé mentale du personnel est une condition essentielle pour offrir un service de qualité », a-t-il insisté.
Des pistes concrètes à mettre en œuvre
Le Pr Mbaye a proposé des actions simples, peu coûteuses mais efficaces pour soulager les équipes : la création d’espaces d’écoute dans chaque service pour favoriser la parole et briser l’isolement, l’organisation régulière de séances de débriefing émotionnel après des événements difficiles, et le développement d’une culture de prévention des risques psychosociaux, fondée sur la reconnaissance, le respect et la solidarité. « Ce ne sont pas seulement les revendications salariales qu’il faut entendre. C’est aussi le besoin d’humanité, de sécurité émotionnelle et de sens dans le travail », a-t-il souligné.
Pour le directeur général de l’établissement, cette rencontre constitue un « moment pivot » qui invite à réinterroger les pratiques de gestion des ressources humaines dans le secteur de la santé. Dans le même sillage, il met le doigt sur un défi structurel majeur. Il a également souligné l’importance de la solidarité entre collègues : reconnaître les signes de détresse, soutenir et alerter. « Ce réflexe de vigilance partagée est essentiel pour prévenir les situations critiques », a-t-il déclaré. En côtoyant quotidiennement la souffrance, les soignants absorbent des chocs émotionnels indirects, susceptibles de provoquer des troubles post-traumatiques. La conférence a mis en évidence l’urgence de mettre en place une politique de santé mentale interne, incluant des formations continues, un encadrement psychologique et la promotion d’un climat de travail bienveillant.
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