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17 décembre 1962 : le jour où le Sénégal emprunta des sentiers obscurs

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17 décembre 1962 : le jour où le Sénégal emprunta des sentiers obscurs
La crise qui a opposé président de la République, Léopold Sédar Senghor, et le Président du conseil des ministres Mamadou Dia a marqué à jamais notre conscience nationale. A peine deux années après son indépendance, le Sénégal prit un virage historique qui allait modifier à jamais le socle de notre vivre ensemble. Senghor s’installa définitivement au pouvoir, Mamadou Dia et ses compagnons furent emprisonnés comme on le sait à la faveur d’un coup d’Etat imaginaire. On l’a vu, le 19 mars 2011, une marionnette désarticulée a pu se payer le luxe d’inventer un coup d’Etat. Ceci, en toute impunité. Il s’en est suivi une pantalonnade constitutionnelle qui a eu pour effet de permettre aux Sénégalais de se réapproprier leur destin. L’histoire contemporaine nous dira si un pays comme le nôtre, habitué aux joutes électorales, permettra l’instauration au Sénégal d’une dynastie des Wade en quête de grandeurs…

 
Il manque aujourd’hui de sérieuses références pour les jeunes générations tant la guerre de la mémoire ou plutôt le complot au service de l’argent roi est fort. Les ‘vainqueurs’ de cette forfaiture indigne ont imposé leur histoire comme si le Sénégal n’avait pas d’histoire. Ces vainqueurs soutiers de la néocolonisation ont été les bras armés d’une certaine France dans la neutralisation de nos intérêts au profit d’autres intérêts liés à des réseaux d’affaires français qui n’avaient rien à voir avec nos aspirations, notre culture. Au Sénégal il ne faut surtout pas convoquer les héros qui avaient osé dire non. Pourquoi cette haine de l’histoire ? Pourquoi l’omerta autour de faits historiques qui se sont déroulés chez nous, à l’image de ce moment de l’histoire de notre pays relaté par le regretté Mansour Bouna Ndiaye dans son livre ‘Le prince qui croyait à la démocratie’ : ‘Ce Sénégal [de Mamadou Dia et Senghor] était une synthèse de l’éthique, de l’excellence et du dynamisme. Malheureusement, cette orientation n’était pas au goût de forces obscures tapies dans l’ombre, qui réussirent à casser l’excellent duo en train de bâtir un pays moderne et prospère. Pire, ils iront jusqu’à travestir l’Histoire en tentant de gommer de la mémoire nationale que c’est sous la signature du Président du conseil Mamadou Dia que le Sénégal a accédé à l’indépendance. Ces accords furent signés le 04 avril 1960 avec le Premier ministre Michel Debré par Mamadou Dia Président du conseil du gouvernement du Sénégal et Modibo Keïta, Président de la Fédération du Mali. Le Président Mamadou Dia, père de l’indépendance mais surtout pionnier d’une vision socialiste du développement fondé d’abord sur nos propres potentialités, mit en place un plan de développement économique et social hardi qui n’était pas du goût des forces néocoloniales et de leurs complices locaux. 

Une politique qui broie les âmes 

En 1962 toute une génération d’hommes politiques s’était empressée de suivre la voie senghorienne teintée d’un lyrisme poétique au service d’une politique qui se voulait au service des Sénégalais mais qui n’était rien d’autre qu’une politique de dénaturalisation de nos aspirations pour un développement endogène et panafricain. Ceci en porte-à-faux avec celles que le duo de choc que Senghor formait avec Dia pour l’époque et qui mettait au cœur de son projet le bien-être de tout un peuple. L’Afrique n’étant pas en reste. Nous ne sommes pas là pour dénigrer l’apport du Président poète, avec la complicité de son ami Aimé Césaire, à l’émancipation de l’homme noir. Nous nous intéressons ici à la politique qui broie les âmes, qui divise les hommes, et qui grève l’avenir. Jouer la partition d’autrui c’est jouer contre le temps à l’instar de cet adage espagnol qui suggère de ‘laisser le temps au temps’. Le temps est l’ami des monarques et il ne devient leur ennemi que lorsque la sénescence perturbe leurs prévisions. Les marchands de patience savent cela et ils en raffolent. Combien sont-ils à regretter le choix de 1962 ? En ce temps-là, Jacques Foccart, avec une cruauté raffinée et au grand jour effaçait de la surface de la terre des hommes comme Félix Moumié, Ruben Nyobé et bien d’autres encore. 

Les velléités progressistes ont été étouffées avec une violence innommable au nom de la guerre froide et des intérêts supérieurs du colonisateur. La solitude du combattant était devenue l’avenir immédiat pour ceux qui voulaient le meilleur pour leur pays. Beaucoup d’acteurs politiques de l’époque ont, au soir de leur existence, regretté de n’avoir pas fait le choix qui aurait été de refuser l’injustice, l’arbitraire et le ‘prestige’ éphémère que l’argent procure. Un choix qui n’aurait pas été contre Senghor mais pour le Sénégal. Déjà l’argent faisait des ravages dans notre société et le festival ne faisait que commencer. Une culture de la trahison s’installa avec la motion de censure contre le gouvernement de Dia, une sorte transhumance politique avant l’heure qui est devenue, par la suite, nous l’avons vu, une pratique nationale. Le Président Senghor, pressé de donner corps à sa vision politique n’a pas vu venir, aussi, il serait injuste de lui faire porter tout seul le fardeau de la plus grande forfaiture de l’histoire politique contemporaine du Sénégal. C’est-à-dire l’élimination politique de Mamadou Dia. Le Foccartisme était à son apogée. Sans doute que la carrière politique de Senghor allait être stoppée net s’il avait décidé d’accompagner son ami Mamadou Dia visionnaire.


17 Commentaires

  1. Auteur

    Skul

    En Juillet, 2011 (07:42 AM)
    Bravo je suis le Dernier!
    • Auteur

      Reply_author

      En Mai, 2022 (14:13 PM)
      Tas na kay. Tu as suivi la conférence de presse de Moussa diop, Aminata dieng Lo, Guirassy et autres. Ces gens et l'autre tendance comment peuvent-ils battre campagne ensemble après ce qu'ils se sont dit par presses interposées.
       
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    • Auteur

      Reply_author

      En Mai, 2022 (14:17 PM)
      Tas na kay. Tu as suivi la conférence de presse de Moussa Diop & co. Après ces échanges par presse interposée comment peuvent-ils battre campagne ensemble.
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    • Auteur

      Jay

      En Mai, 2022 (16:06 PM)
      il faut faire le VAR de ce gougnafier qui a tout dit de mal a Macky sall maintenant il reproches a ces amis d hier de critiquer la Medina voula l homme que vouys avez choisit .
      c est tres degueulasse nos politiciens ce monde qui va finir n en vaut pas la peine
  2. Auteur

    Habiboundiaye

    En Juillet, 2011 (07:43 AM)
    les amis, qui peut me conseiller de bons bouquins sur cette époque?
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    Auteur

    Yes

    En Juillet, 2011 (07:59 AM)
    Ben le bouquin que l'auteur cité dans l'article ferait un bon début pour tw
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    Auteur

    Maxxy

    En Juillet, 2011 (08:34 AM)
    Un Grand Monsieur Mr Mamadou Dia (Que la terre lui soit légére)
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    Auteur

    Rufisquois

    En Juillet, 2011 (08:49 AM)
    Pour rafraichir les mémoires et les erreurs du passé écrites ci-dessus, demandez donc messieurs les journalistes à ceux qui sont encore vivants. Le Général Diallo en est l'acteur principal du rétablissement de la constitution en 1962. Parti du camp de Bargny avec une poignée d'hommes, il a remis de l'ordre au moment ou un groupe d'hommes peu scrupuleux de la constitution se voyait imiter Sékou Touré. Est-ce une chance pour le Sénégal, probablement ! :sn: 
    Auteur

    Bira

    En Juillet, 2011 (08:52 AM)
    Dia devait comprendre ce que Senghor a compris au lieu de ça il construit une prison à Kédougou pour spécialement pour les chefs religieux du Sénégal finalement c'est lui qui inaugura cette prison Senghor n'était pas musulman et pourtant il avait compris lui
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    Auteur

    Diallooo

    En Juillet, 2011 (08:58 AM)
    L homme noir a toujours etait son propre enemi
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    Auteur

    Joe

    En Juillet, 2011 (09:25 AM)
    corbeille pour l'an 2000 de feu MAMADOU DIA à lire. excellent livre parut en 1995 .vous y trouverez des réponses imprévisibles . rip cher pére
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    Auteur

    Merci Heredote

    En Juillet, 2011 (12:29 PM)
    merci pour ce commentaire au combien raisonné! aujourd'hui tout le monde veut rehabiliter Mamadou DIA, il faut rendre à sedar ce qui est à SENGHOR, ce Grand HOMME d'Etat qu'il fut qui a su mener son pays avec séréniter vers une démocatie apaisée, si dia avait pris le pouvoir il allait appliquer ce socialisme autoritaire qui n'a réussi dans aucun Etat au monde car irresponsable et ne respectant pas les libertés individuelles. Demandez aux militants du PAI et autres partis de gauche que dia a maltraité pendant des années, il les auraient tous tués 'il avait pris le pouvoir.

    senghor soukandella que dieu ait pitié de lui il est avec Mandela le plus grand des Africains
    Auteur

    Jo

    En Juillet, 2011 (13:14 PM)
    Le destin du Sénégal s'est joué ce jour là. Dommage. Dommage.

    Avec M. Dia, le Sénégal sera de nos jours un GRAND PAYS. Mais Senghor et la France en ont décidé autrement.



    DOMMAGE
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    Auteur

    Mg

    En Juillet, 2011 (14:29 PM)
    Desole, je voulais dire: << ... en avalant tout ce qui sort de la bouche de la France.>>
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    Auteur

    Koss Yakar

    En Juillet, 2011 (23:12 PM)
    :) Une indépendance sa se mérite, en voulant baratiner les casamançais, leur sort s'est retourné contre eux.:)

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    Auteur

    Sampu Cabral

    En Juillet, 2011 (00:05 AM)
     :-D  Dans les ténèbres de malédiction en plein mille dans la géhenne des frustrations des lendemain de Keurr Ndoumbélane et pourtant la mère de Senghor c'est une Peulh Bocoum (tisserant). Depuis ce jour fini les cousinages, fini l'amitié, le cousin, l'amie devient un ennemie potentiel, personne ne tournent plus le dos à personne, tout le monde se méfie de tout le monde. Dans le journal Sopi du 14 septembre 1990 le Grand Maodo Mamadou Dia affirme : le problème de la CASAMANCE est un vieux problème. Déjà, sous la colonisation, nous l'avions perçus. C'est un problème spécifique qui remonte à très loin. Je rappelle que déjà lorsque nous avons créé le BDS en novembre 1949, Senghor et moi avions eu maille à partir avec les dirigeants casamançais (Victor Ehemba Diatta, Yoro Kandé, Paul Ignace Coly). Ils ne se disaient pas séparatistes, mais ils avait crée le 4 mars 1947 à Sédhiou le MFDC qui se voulait autonomiste. Il nous a fallu livrer une lutte épique, faite de doigté et de ressources de dialogue pour les convaincre d'intégrer le BDS; Mais malgré cela, ce sentiment autonomiste n'à jamais disparu. Il a toujours affleuré dans la CONSCIENCE des leaders casamançais. D'ailleurs, à l'occasion du référendum de 1958, il a eu des tentatives de collusion entre certains leaders casamançais et du PAIGC et de la Gambie. Il nous a fallu beaucoup de diplomatie (la main de la France).
    Auteur

    Porteur De Pancarte

    En Juillet, 2011 (00:58 AM)
      <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/cool.gif" alt=":cool:">   Face à l'exigence d'indépendance de Sékou Touré, la France propose en 1946 l'Union française qui devait faire des africains des français assimilés comme les antillais. La formules échoue. On assiste à la naissance de multiples partis dans la colonie française. En août 1958, le générale De Gaule entame une tournée pour le référendum prévu le 28 septembre 1958, par lequel les africains devaient se prononcer par oui ou non pour l'indépendance ou la continuité avec la France. A Dakar, De Gaulle, reçu par le ministre Valdiodio Ndiaye, est chahuté à la place Protêt, actuelle place de l'indépendance, par des porteurs de pancartes.  :haha: 
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    Auteur

    Bassari

    En Juillet, 2011 (01:51 AM)
     :haha:  :haha:  Lord de sa première visite officielle en Casamance en novembre 1963, le président Senghor, dans son premier discours de contact avec les populations de Casamance avait notamment déclaré: "Casamançaises, Casamançais. En vérité je veux dire Sénégalaises, Sénégalais de Casamance, car vous êtes, mes chers concitoyens sénégalais, au même titre que les autres, des sénégalais à part entière pour moi, depuis 1945".  :haha:   :haha:  LôLLL  :haha:  WALLAYE  :tala-sylla:   :haha:  Il y a des NON-DITS dans les propos de Senghor. :-D  :) SOUS-CAPE  :-D  LôLL  :haha:  ET COMMENT les CASAMANCAIS peuvent-t-ils êtres des sénégalais à part entière sur simple considération du président de la république du Sénégal ET seulement depuis 1945  :?:  Quinze ans plus tard, en 1978, lors de la campagne pour l'éléction présidentielle, Sénéghor résidive dans ses DECLARATIONS SUSPECTES.  :-D  Dabord à Sédhiou, ville ou à été créé le MFDC en mars 1947, fief de Ibou (Togna) Diallo (Togna vérité en Mandingue) n° 2 du MFDC et premier capitale de la Casamance de 1894 à 1909, Senghor déclare à la De Gaulle: " Si vous voulez la liberation de la Casamance, votez PS le 26 février"  :haha:  Qu'est-ce que Senghor voulait dire par ces propos ETRANGES  :?:  Poursuivant sa tourné Senghor de campagne électorale Senghor atterrit à Bignona fief de Emile Badiane leader du MFDC et s'étonne de la sénégalité de la Casamance. Devant une population médusée, grouillante et criant "Senghor ! Senghor ! VIVE Senghor !"   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">   il déclare: AH! je viens de me rendre compte de la sénégalité de la Casamance !!!!  :haha: 

    Que voulait t-il dire par cette phrase  :?:   :haha: 
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    Auteur

    Dialakoto

    En Juillet, 2011 (02:45 AM)
     :?:  comment ça Tamba, un administrateur supérieur en Casamance, cela n'existait quand Casamance et nul par ailleurs. Comment ce statut particulier a-til été effacé, dissous, voir vaporisé  :?:  et par qui  :?: 
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    Auteur

    Silence

    En Juillet, 2011 (12:22 PM)
    le senegal,seras gouverner par le diables, jusqu a la fin des temps,,parcequ ils ont oublier les paroles,de dieu, les prophetes,les saints, les sages, etcet ne pense que l argent l argent l argent,,,,,,  <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/khelou.gif" alt=":khelou:">  

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