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2ème SESSION ASSISES 2010 - ACCUSE D’AVOIR VIOLE ET ASSASSINE SA COPINE : L’ancien militaire condamné aux travaux forcés à perpétuité

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2ème SESSION ASSISES 2010 - ACCUSE D’AVOIR VIOLE ET ASSASSINE SA COPINE : L’ancien militaire condamné aux travaux forcés à perpétuité

La Cour d’Assises de Dakar a prononcé hier sa première condamnation aux travaux forcés à perpétuité à l’encontre d’Yves Mangou Diompy. Il était accusé de viol suivi d’assassinat sur la personne de Yacine Diaw qui fut, selon ses dires, sa copine.

Une jalousie qui a tourné au drame. Voilà comment on peut résumer l’affaire qui a valu à l’ancien militaire, Yves Mangou Diompy dit Papy, sa comparution devant la barre de la Cour pour les crimes de viol et d’assassinat. Les faits remontent à 2006. Yacine Diaw était domestique au domicile de Simon Dieng qui vit seul à la Sicap Baobab. L’accusé et la défunte Yacine Diaw entretenaient des relations amoureuses, selon les déclarations de M. Diompy. « Elle fut ma copine pendant au moins quatre mois. On a eu à avoir cinq fois des relations sexuelles », a-t-il détaillé. Tout est parti d’un simple soupçon d’infidélité. La veille des faits, l’accusé a tenté de joindre au téléphone Yacine Diaw. Celle-ci n’avait pas décroché en premier lieu. Lors du second appel de M. Diompy, c’est un homme qui a répondu à l’accusé à la place de la copine. Celui-ci lui demanda sa filiation et les genres de rapports qu’il entretenait avec la victime. Des interrogations qui n’ont pas plu à M. Diompy qui décida de tirer cette affaire au clair. Le lendemain vers 09 heures, avant de rallier son lieu de travail, il s’est présenté au lieu du travail de sa copine pour une séance d’explication. Une fois dans le salon, M. Diompy a déploré l’attitude de sa copine. Celle-ci a nié avoir refusé de décrocher son téléphone arguant qu’elle n’a pas reçu d’appels de M. Diompy. Une stratégie de défense désapprouvée par l’accusé et qui l’a poussé à traiter Yacine Diaw de pute. Il a pris de force le portable de la jeune fille pour lui attester la véracité de ses dires. Yacine s’est mise à crier et à l’insulter de mère. Ne pouvant pas contenir sa colère face à cet affront, l’accusé a poussé violemment la victime sur la table qui était à côté avant que celle-ci atterrisse à terre pour ne plus bouger. M. Diompy a par la suite tenté de la réanimer à travers le bouche-à-bouche. En apercevant que la bave coulait de la bouche de sa victime, il a pris peur et s’est enfui. Subitement, le vieux Simon Dieng, âgé au moment des faits à 84 ans, est sorti de sa chambre pour s’enquérir de la situation. A la barre, l’accusé a été formel : « j’ai laissé Yacine Diaw en vie avant de disparaître ». Il s’est toutefois gardé d’imputer le viol suivi du meurtre au vieux Dieng qui s’est séparé de sa femme et de ses enfants depuis plus de trente selon les avocats de la défense.

Le président de la Cour a indiqué qu’il a remis une convocation à la Dic pour la comparution du vieux. Mais les policiers l’ont trouvé blotti sur son lit. C’est cela qui justifie son absence à cette audience. Les enquêteurs du commissariat de Dieuppeul qui avaient géré le dossier avant d’être dessaisi, ont constaté la présence de sperme sur les vêtements de la défunte et sur une chemise appartenant à Simon Dieng. Ils ont précisé dans leur enquête qu’à plusieurs reprises, ils ont surpris le vieux dans sa maison en train de dissimuler des éléments qui permettaient d’asseoir sa culpabilité. Les policiers ont pu découvrir qu’il s’agissait de deux slips contenant des spermes et qui appartenaient au vieux. Dans le procès verbal, le vieux Simon Dieng a indiqué que sa femme de ménage ne portait pas de slip. Comment l’as-tu su, lui ont demandé les enquêteurs. « Le vieux de rester coi », peut-on lire dans l’enquête. Le vieux a révélé également que Yacine Diaw fut sa copine. Mais il n’a jamais eu à avoir des rapports sexuels avec elle. « Seuls des attouchements », a-t-il précisé. Le certificat de genre de mort établi fait ressortir « une absence d’hymen et de lésion traumatique de la langue avec morsure et concluait à une mort par asphyxie mécanique ».

Dans le procès verbal de l’enquête préliminaire, M. Diompy a reconnu être l’auteur et du viol et de l’assassinat. A l’inculpation, il a nié être l’auteur du premier crime. Une position qu’il a réitérée devant la barre de la Cour d’Assises. « Je n’ai pas abusé de la fille le jour des faits ni l’avoir violemment bousculée. Je suis certes à l’origine de sa mort », a-t-il révélé, à la barre. Selon lui, c’est à cause des sévices qu’il a subis pendant sa garde-à-vue qu’il a reconnu les faits devant les enquêteurs. Il est allé loin. A son avis, les enquêteurs du commissariat central de Dakar l’ont obligé à faire une reconstitution des faits dans leurs locaux avec une travailleuse du sexe. Un accusé hors du commun. Pour montrer sa bonne foi, il a voulu, par deux fois, exhiber ses parties intimes à la Cour. Il a fallu une sévère mise en garde du président pour lui faire revenir à la raison.

Dans sa course, l’accusé avait emporté le portable de la jeune fille pour se rendre à la mer. C’est là-bas qu’il a appris le décès de sa copine. Le téléphone a sonné, il a décroché pour n’entendre que des pleurs. Il ressort du dossier qu’avec l’appui des opérateurs de téléphonie mobile, les enquêteurs ont pu à partir du numéro du portable et des appels reçus et émis, remonter jusqu’à un certain Serigne Dioum qui leur a révélé qu’il l’avait acheté auprès de M. Diompy. A la barre, l’accusé a précisé qu’il avait remis le portable à un certain Philip le jour du crime. C’est pour sauver celui-ci des sévices de la police qu’il a décidé d’assumer ses responsabilités en acceptant d’être le meurtrier.

Pour l’avocat général, Mbacké Fall, les sévices et mauvais traitements dont parle M. Mangou relèvent du théâtre. « C’est une attitude qui ne peut pas prospérer », a-t-il précisé avant d’indiquer que le certificat médical conforte les déclarations de l’accusé. Sa conviction est que le viol et l’assassinat ne font l’objet d’aucun doute. « Le sperme ne peut pas provenir de Simon Dieng. Encore, il ne s’agit pas d’une mort involontaire », a plaidé M. Fall qui a requis les travaux forcés à perpétuité contre M. Diompy.

Les trois avocats de la défense ont déploré à l’entame de leur plaidoirie l’absence de vieux Simon Dieng qui est, selon eux, au centre de cette affaire avant d’écarter la thèse du viol. « Sur le plan technique, on pourrait déterminer la provenance des spermes. Mais on a décidé de sauver le vieux Simon à la sénégalaise », a regretté Me Abdou Dialy Kane. Pour les conseils de M. Diompy, le crime de viol n’est pas établi. Ils demeurent aussi convaincus qu’il n’y a pas eu de préméditation de leur client avant le meurtre. Ils ont plaidé le renvoi de leur client des fins de la poursuite sans peine ni dépens en cas de doute. Un argumentaire qui n’est pas suivi par la Cour qui a déclaré Yves Mangou Diompy coupable et condamné aux travaux forcés à perpétuité.



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