Jeudi 18 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Top Banner
Societe

28e anniversaire du décès de Bob Marley célébré à Ngor : De l’alcool et du chanvre à volonté…, la population de Ngor crie son ras-le-bol

Single Post
28e anniversaire du décès de Bob Marley célébré à Ngor : De l’alcool et du chanvre à volonté…, la population de Ngor crie son ras-le-bol
Du chanvre, de l’alcool, du reggae…tout y était. Les disciples de Bacchus et de l’herbe-qui-tue n’ont pas failli à leur réputation. Le 28e anniversaire de Robert Nesta Marley (6 février1945-11 mai 1981) a été célébré comme d’habitude à l’île de Ngor. L’affluence était grande. Jeunes, adultes et même des mineures n’ont pas lésiné sur la drogue pour se souvenir de l’icône du reggae. Ce qui va soulever l’ire des habitants de l’île qui veulent que ce genre de manifestation cesse une bonne fois pour toutes.

Il est 20 heures passées aux abords du village de Ngor, lundi 11 mai. La circulation est dense. On se croirait en plein rond-point Sandaga. Les gens sortent de tous les coins. Et les chansons de Bob Marley sont reprises à tue-tête par des groupes de personnes de tout âge qui essaient de se faufiler entre les voitures pour emprunter la ruelle qui mène à la plage du village de Ngor. La fête avait déjà débuté dans la petite ruelle. En effet, de jeunes garçons roulaient et fumaient tranquillement leurs joints esquissant des pas de danse et entonnant des tubes de Bob. « Ce jour doit être commémoré par le monde entier », laisse entendre un homme, la trentaine, portant un tee–shirt avec l’effigie de Bob Marley, bouteille à la main. Difficile de respirer, partout, c’est la fumée, les bouteilles de bière et autres canettes vides. A hauteur de la plage, les fêtards après avoir acheté des tickets à 1000 balles, se mettent en file indienne pour l’embarcation. Les voleurs « étalent » leur savoir et leur savoir-faire. Une jeune fille, cigarette à la main, cherche en vain son portable : « je l’avais dans mon sac », s’exclame-t-elle. Trop tard… Malheureusement, elle n’est pas la seule victime des pickpockets. D’autres filles aussi réclament leurs portables. Peine perdue. Elles ne bénéficieront d’aucune assistance. Les gens étaient plutôt pressés d’arriver à l’île. Le piroguier acculé par les passagers, met le moteur en marche. Des rumeurs font état de policiers en civil qui rôdent dans les parages. Malgré la distance et le bruit de la mer particulièrement déchaînée, on pouvait entendre les chansons de Bob Marley qui provenaient de l’île. Des reggaemen en délire, dansant et chantant, accueillent chaque pirogue. L’ambiance est indescriptible, l’odeur de l’alcool mêlée à celle de l’herbe est insupportable pour les profanes.

Fumeurs et adeptes de Bacchus dans les tentes, ceux qui cuvent leur vin à la plage…, les lucides au resto

« Je suis à Ngor pour me faire plaisir, revivre les moments forts du reggae et célébrer l’anniversaire du décès de Marley », s’extasie Ibrahima Diouf, l’air jovial. L’homme assis au bar du restaurant qui fait face à la plage, sirotant de la bière fraîche explique sa présence sur les lieux : « ce jour est pour moi, un jour de souvenir, un jour où il faut prier et chanter pour l’illustre Bob Marley ». À la question de savoir pourquoi Ngor, il y va de ses clarifications : « c’est un lieu où tout est calme, les habitants sont accueillants et les jeunes se donnent rendez-vous ici ». Et de continuer : « voyez vous-même, les gens qui sont là pour la fête sont organisés. Ceux qui sont sur la plage et qui dansent cuvent leur vin avec les sonorités de reggae et les autres sont éparpillés un peu partout dans l’île pour fumer tranquillement leurs joints. Et les gens qui mangent au niveau du resto sont les lucides » confesse-t-il. Un constat qui saute aux yeux. À quelques encablures du resto, dans une maison, une fumerie certainement, les rastamen s’en donnent à cœur joie. Un dealer propose ses « marchandises » particulières : « ascis, skunk, verte… j’ai toutes les qualités ». Conscient des risques qu’il prend, il assume : « ça vaut le coup car j’ai fait une bonne recette ». En plus d’être vendeur, il consomme avec ses copains et des filles dont certains n’avaient que 17 ans. Une fille lance : « à chacun sa façon de célébrer l’anniversaire de Bob Marley. Je ne suis pas saoul pourtant je fume, mais cela dépend juste de la façon dont chacun conçoit ce que l’autre est en train de faire ». Le débat est lancé et chacun y va de ses explications. Certains divaguent et se permettent même d’exagérer : « je peux voir Bob Marley aujourd’hui ». Rire moqueur de l’assistance et chacun replonge dans ses pensées. Cap sur la deuxième plage. Là, il y a peu de monde. Le peu de personnes croisées habitent dans l’île. C’est le cas de deux personnes abordées aux abords de la plage qui confessent : « il y a plus de tranquillité que de l’autre côté ». Les hôtes particuliers qui occupent la première plage ne les dérangent guère. « Aujourd’hui est un grand jour. Nous célébrons une icône mondiale. Ce que Bob a fait et les messages qu’il a véhiculés méritent que chacun prie pour lui. Car c’était un humaniste, un révolutionnaire ».

Villageois et habitants de l’île crient leur ras-le-bol

C’est la loi de la nature. Quand certains rient, d’autres pleurent. Et les inconditionnels de Bob Marley ont sans doute fêté le dernier anniversaire à Ngor et pour cause. Les habitants de l’île et du village de Ngor comptent bien mettre un terme une bonne fois pour toute à cette manifestation, ouverte à toutes sortes de tentations. M.N., la trentaine et employé du resto qui se trouve à côté du camp militaire exprime sa colère et son désarroi : « ce que vous voyez aujourd’hui n’est rien comparé aux années précédentes. Car auparavant des soirées de reggae étaient organisées un peu partout au niveau du village mais c’est les jeunes qui se sont rebellés. Cependant il faudra que les autorités réagissent car c’est inconcevable. Et nous sommes en train de voir comment y faire face ». Un argument appuyé par Mina, une jeune fille de 27 ans : « cela me désole quand je vois des inconscients se saouler comme ce n’est pas permis et fumer ainsi. C’est dommage pour ces jeunes. Mais nous sommes en train de nous regrouper pour parer à cela. Il faudra y mettre un terme ». En attendant l’application de cette requête, les disciples de Robert Nesta Marley plongés en plein dans ses sonorités n’ont rien à envier aux Jamaïcains.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email