À huit jours de l'inauguration du Monument de la Renaissance africaine, les autorités coutumières de Ouakam exhument l'affaire de la cession des terres de la collectivité léboue à l'Anoci. Le Jaraaf El Hadji Seybatou Guèye, entouré de l'ensemble des notables du village, exige de l'Etat le paiement de la contrepartie de cette transaction évaluée à 3,59 milliards de F Cfa. Pis, préviennent-ils, les sacrifices organisés avant-hier au pied des statues de Ouakam ne sont que du «toc».
Quarante-huit heures seulement après l'organisation de sacrifices financés à hauteur de deux millions par le chef de l'Etat, afin que le Jaraaf Youssou Ndoye et son entourage calment les djinns de Ouakam, l'autre Jaraaf El Hadji Seybatou Guèye sort de sa réserve. C'est pour d'abord dire leur inquiétude qu'à 8 jours de l'événement, aucun membre de la délégation de Ouakam qui avait pris part à la réunion du Méridien Président - pour la mise en place d'un comité de pilotage chargé des préparatifs de l'inauguration du monument - n'a été informé de ce qui est prévu pour l'organisation, la mobilisation et la participation des populations de Ouakam à cette inauguration.
Le grand Jaraaf a en outre exigé de l'Etat, par la voix de Oumar Ngalla Ndoye, président des Freys, le paiement de sa dette envers la communauté léboue de Ouakam. «Les Freys voudraient rappeler aux autorités de ce pays l'engagement qu'elles avaient pris au sujet de la dette que l'Etat du Sénégal doit à la collectivité léboue de Ouakam et qui se chiffre à 3,59 milliards de F Cfa». M. Ndoye qui explique que cette somme constitue la contrepartie pour les terres relevant d'un titre foncier de la collectivité léboue qui ont été mises à la disposition de l'Anoci pour les travaux de l'extension de la Corniche Ouest.
Cet argent représente la contrepartie des terres mises à la disposition de l'Anoci
Le porte-parole du Jaraaf El Hadji Seybatou Guèye a même laissé entendre que «Serigne Mbacké Ndiaye avait fait part, lors d'une réunion convoquée au Méridien Président pour la mise en place d'un comité de pilotage chargé des préparatifs de l'inauguration du monument, des efforts entrepris par le Secrétaire général de la présidence de la République, en relation avec le ministre des Finances, pour éponger cette dette». Mais, fait-il remarquer, «le grand Jaraaf avait adressé une lettre à cet égard, le 16 février 2010, et jusqu'à présent, aucune réponse n'a été donnée à cette relance». Une démarche que ces autorités coutumières de Ouakam justifient par la nécessité d'habiller les populations le jour de l'inauguration ainsi que la réalisation des projets déjà ficelés au profit des jeunes et des femmes pour qu'ils sentent les retombées du monument qui leur avaient été promises.
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