Les ressources financières mobilisées au Sénégal pour la lutte contre le Sida, ne sont pas utilisées à bon escient. C'est, en substance, l'alerte sonnée par des experts et administrateurs de lutte contre le Sida, qui soulèvent des manquements dans une grande association de la place. Selon eux, un détournement des fonds du Sida a été signalé au Sénégal ; car, disent-ils, l'argent n'a pas utilisé de manière rationnelle. La communauté internationale interpelle le gouvernement sénégalais, à être beaucoup plus vigilant sur l'utilisation des fonds du Sida. D'ailleurs, soulignent les experts, les fonds destinés au pays dépassent même le budget d'un ministère de la Santé. Ainsi, ils exigent purement et simplement un audit des ressources financières.
Diagnostiquant la situation de l'épidémie du Vih/Sida au Sénégal, des experts dressent un constat amer, sur les fonds du Sida. Ils exhortent les autorités sénégalaises, à surveiller strictement les fonds destinés à la pandémie du Sida. « Les financements, et toutes les activités menées n'ont pas réussi à renverser la tendance, et stopper la propagation de l'infection Vih/Sida, c'est déjà un peu moins », dénonce M. Trenado Emmanuel, secrétaire permanent de la coalition internationale Sida. Sous ce rapport, il s'inquiète en posant la question de savoir, comment peut-on demander à la communauté internationale et aux principaux partenaires au développement de nouveaux efforts financiers? Parce que tout simplement, le détournement des fonds du Sida pose toujours des problèmes, a-t-il ajouté. D'après lui, les Etats doivent veiller au grain pour contrôler les fonds destinés au Sida, avant d'ajouter qu'il ne faut jamais faire confiance à quiconque. Existe-t-il vraiment un détournement des fonds du Sida au Sénégal? Notre interlocuteur répond par l'affirmative, et d'ajouter que les Sénégalais sont bien au courant, qu'une grande association de la place a détourné des fonds. Il a voulu lâcher le mot à un moment donné, avant de supplier de ne pas dénoncer cette personne. Cependant, précise-t-il, un détournement existe bel et bien au Sénégal. Pour sa part, Antoine R. administrateur du Sida en France, estime qu'il y a beaucoup d'argent pour le Sida. Citant un exemple, il soulignera que le budget pour le Sida aux ARV peut être même supérieur au budget du ministère de la Santé. Il se désole de cette situation, parce que cela peut soulever des problèmes. Pendant ce temps, la malnutrition, sans compter les problèmes alimentaires hantent le sommeil des populations, dénonce l'administrateur du Sida basé en France. Selon lui, "il faut revoir les fonds destinés dans les pays ; c'est difficile, mais tout est possible", renseigne notre interlocuteur. "On peut changer l'évolution de l'épidémie", en déduit-il. "C'est incompréhensible que l'on note des insuffisances, alors que les financements sont beaucoup plus importants. C'est dire que les gens s'intéressent plus à l'argent du Sida que la lutte contre l'épidémie", constate un autre administrateur français. A son avis, cette situation découle d'un manque de coordination et d'un mauvais programme. Face à cette situation importante qui requiert l'examen critique multisectorielle et multidimensionnelle auVih/Sida, la polémique sur la gestion financière des fonds alloués par les bailleurs notamment la Banque mondiale, pour lutter contre le fléau, s'amplifie davantage. L'utilisation des dizaines et des dizaines de milliards de francs, environ 36, selon les organisations de la société civile, par les organismes en charge du combat contre la maladie, avec le comité national de lutte contre le Sida (Cnls) en tête de file, est aujourd'hui questionnée partout. Des interrogations qui touchent les partenaires, les organisations de la société civile ainsi que les pouvoirs publics. Qui fait quoi? Les fonds du Sida atteignent-ils les personnes visées? Qui en bénéficie réellement? Autant de questions sans réponse jusqu'ici ; en tout cas, les experts ont sonné l'alerte en suggérant des actions urgentes au Sénégal.
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