A peine enterrée, la hache de guerre est déterrée par les étudiants de Saint-Louis. Cette fois, c’est pour réclamer le paiement des bourses avant la Tabaski.
Après les échauffourées entre policiers et étudiants, un semblant de dialogue s’est finalement instauré entre les dirigeants du mouvement estudiantin et les autorités de la Direction des bourses. Cette accalmie, qui est intervenue après presque trois heures d’affrontement, met momentanément fin au mouvement d’humeur des étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb). Ainsi, c’est à 11 h qu’une assemblée générale improvisée sur l’esplanade de l’université a apporté la délivrance.
Un dirigeant, juché sur une tribune de fortune, informe ses camarades que le directeur des Bourses, Ousseynou Goumbala, a pris l’engagement de débuter le paiement des bourses ce mercredi matin à 8h.
La grogne et les applaudissements accueillent l’annonce. Les uns voulant poursuivre le mouvement pour une satisfaction immédiate de leurs exigences. Les autres acceptent sans rechigner de jouer la carte de la patience. Finalement, c’est la sagesse qui a prévalu, puisque les étudiants ont accepté de libérer la Route nationale.
Une issue heureuse donc pour une matinée d’«intifada» que les étudiants ont revisitée sur le campus de Sanar. Les volées de pierres ont ainsi répondu pendant trois longues heures aux grenades lacrymogènes des forces de l’ordre. Une matinée du mardi marquée par des courses poursuites. De temps en temps, sous les cris, des blessés, victimes de l’odeur suffocante des grenades, sont évacués au pas de course par leurs camarades. Les étudiants qui expriment ainsi leur mécontentement devant le retard accusé dans le paiement de leurs bourses, sont décidés à tordre la main aux autorités en faisant face aux forces de l’ordre.
A quelques jours de la célébration de la fête de la Tabaski, les étudiants réclament le paiement de leurs bourses du mois de novembre. Pour certains, ces retards de paiement remontent au mois de juin dernier avant les grandes vacances. Aussi, depuis le début de l’année, la colère gronde-t-elle dans les rangs de ces derniers. Une colère qui a fini par exploser sur la route nationale que les étudiants ont cherchée à barrer à la circulation. Axe stratégique et unique voie d’accès aux régions Nord, le barrage de la route nationale constitue l’acte ultime dont les étudiants se servent pour tordre le bras aux autorités et obtenir la satisfaction de leurs revendications.
Pour cette fois, les automobilistes peuvent repartir, mais en ayant à l’esprit que les étudiants sont déterminés à jouer un remake de cette matinée, si les autorités ne tiennent pas leurs promesses.
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