«La presse : un 4e pouvoir.» Telle est la communication introduite, hier, par le journaliste écrivain Abdou Latif Coulibaly. Ce dernier a indiqué que «le peuple n’engage aucun combat sans l’appui et la collaboration de la presse». Il a, cependant, déploré la «concentration de la presse entre les mains de quelques privés qui sont souvent en connivence avec le pouvoir».
«La presse est un contre-pouvoir et non un 4e pouvoir.» C’est la conviction intime du journaliste d’investigation Abdou Latif Coulibaly. Selon lui, le pouvoir est attribué par le peuple et par une instance bien déterminée. Ce qui n’est pas le cas de la presse. Il a, cependant, admis que «le peuple n’engage aucun combat sans l’appui et la collaboration de la presse». En un mot, c’est la presse qui porte en bandoulière les revendications populaires en les médiatisant. L’auteur de «L’Anoci : comptes et mécomptes» a aussi estimé que «la presse ne doit pas se borner à critiquer uniquement le pouvoir, mais aussi elle doit étendre ses investigations à toutes les instances de décision». Le problème de la presse sénégalaise, c’est sa «concentration entre les mains de quelques privés qui sont souvent de connivence avec le pouvoir», a-t-il dit. C’est pourquoi, il accepte volontiers «l’existence de la corruption dans le milieu (de la presse)».
Parlant de la perte de crédibilité croissante de la presse, il a soutenu en substance que, «face à la mondialisation, le 4e pouvoir s’est aplati et travaille en parfaite intelligence avec les 3 autres qui n’ont, d’ailleurs, aucune prise sur le fonctionnement réel de la société». Brocardant le manque de secret de nos dirigeants, M. Coulibaly a souligné qu’«aux Usa, les journalistes ont une cote élevée. Avant de prendre une décision, le Président consulte les 3 principaux éditorialistes sans que rien ne filtre de la teneur de leurs discussions. Tout le contraire du Sénégal où les détails du Conseil des ministres se retrouvent dans la presse le lendemain».
Comme à son habitude, Latif Coulibaly a lancé des piques à l’endroit du pouvoir : «Il est insensé d’imputer les coupures intempestives d’électricité à la cherté du carburant.» Il a aussi critiqué la loi qui a fait passer l’Apix du statut d’agence à celui de société mixte ; une loi votée par six députés seulement. M. Coulibaly a terminé par ce conseil : «Le journaliste doit rester humble et se remettre toujours en cause s’il veut progresser dans son métier. S’il est félicité par 4 personnes, il doit savoir que des centaines d’autres le méprisent.»
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