Pour Abdoul Aziz Tall, conseiller en management, le refus du président de la République, Me Abdoulaye Wade, de prendre connaissance du contenu du rapport 2009 de la Commission électorale nationale autonome (Céna) est le symbole parfait d’une absence d’administration au Sénégal. «C’est l’expression parfaite qui prouve qu’il n’y a plus d’administration dans ce pays. Ce ne sont plus les règles établies qui dictent la conduite du pays, mais c’est la volonté d’un seul homme qui détermine le fonctionnement d’une administration». Pour M. Tall, l’acte de Wade, «c’est l’expression d’une personnalisation de l’administration». Mieux, il fait savoir que «c’est une hérésie administrative qui viole le principe de la continuité du service public».
Abdoul Aziz Tall de renchérir : «Au nom de la continuité du service public, c’est l’actuel président de la Céna qui doit présenter le rapport au président de la République». Il rappelle que «c’est l’institution qui présente son rapport et non son président. D’ailleurs, ce rapport, ce n’est pas l’?uvre exclusive du président, c’est le travail d’une équipe». Et de faire savoir : «Le président de la République n’a pas à demander à un président qui n’est plus en fonction de présenter un rapport. S’il le voulait, il n’avait qu’à le laisser en fonction».
Pour mieux étayer la thèse de la continuité du service public, l’ancien Directeur général de la Lonase interpelle Wade. «L’actuel président pris fonction le 1er avril 2000. Pourtant, le 3 avril, c’est lui qui s’est adressé à la Nation. Pourquoi il n’a pas laissé Abdou Diouf le faire ?» En réponse à son questionnement, il déclare : «C’est parce que le président Diouf n’était plus en fonction. Et c’est la même chose avec l’ex-président de la Céna». C’est pourquoi il estime que «la première urgence après le départ de Wade, c’est refonder l’Etat».
0 Commentaires
Participer à la Discussion