TOUBA - La gestion des dons collectés pour les sinistrés est en passe de devenir un fonds de commerce pour les personnes chargées de sa collecte. Après avoir écarté l’administration qui, jusque-là, recevait les dons et appuis financiers, une commission créée par des proches collaborateurs du Khalife a vu le jour. Et depuis que des communiqués ont été lancés pour dire aux talibés et autorités que seule cette commission est habilitée à recevoir les dons au nom de la ville, le comité de gestion des inondations dirigé par le préfet du département et les services déconcentrés de l’Etat dont la communauté rurale, le service d’hygiène et les sapeurs pompiers sont presque en chômage technique. Pendant ce temps, la population qui a appris qu’un membre de la commission parallèle aurait viré 10 millions dans son propre compte bancaire, une série de manifestations est enregistrée dans la cite religieuse, ce vendredi jour de prière.
L'administration écartée, une commission parallèle mise en place par des proches du khalife
Au quartier Tally Boubess, sur la route de Darou Rahmane, les habitants qui sont toujours sous les eaux dénoncent une gestion calamiteuse des inondations et demandent aux donateurs de se rendre directement dans les quartiers touchés pour aider les populations. Une dizaine de jeunes ont été interpellés avant d’être relâchés. Au quartier Darou Khoudoss, où plusieurs jeunes sont sorties, avant-hier, pour s’attaquer à l’administration et aux autorités religieuses, on constate un spectacle désolant, des maisons complètement englouties sous les eaux et l’absence de soutien. «Nous sommes laissés à nous-mêmes. Aucune autorité n’est venue à notre chevet, les dons qu’ils reçoivent n’arrivent pas aux ayant-droit», s’exclame Abdou Diop, un sinistré qui est sorti de sa maison. Notre interlocuteur d’interpeller directement le Khalife et le président Macky Sall. «Il faut que Macky Sall sache que les dons qui sont collectés à Touba ne parviennent pas aux populations sinistrées, le Khalife également, dont les proches ont mis sur pied une commission, doit aussi être informé que les talibés sont toujours sous les eaux».
A Touba route de Ndindy également, les populations, dans le désarroi, appellent les bonnes volontés à sillonner les quartiers de la ville sainte, pour remettre les dons aux ayant-droit. «Ce qui se passe à Touba est indigne d’une cité dite religieuse, les gens nous prennent pour des demeurés, le Khalife doit prendre ses responsabilités et remettre de l’ordre dans cette ville», nous dit Ahmadou Khadim Diakhaté, un sinistré qui a failli se battre avec le sous-préfet. «Lorsque je suis arrivé à la sous-préfecture pour m’inscrire sur la liste des sinistrés, le sous-préfet m’a demandé le montant de mes pertes, je les ai estimées à 7 millions, il m’a accusé publiquement de menteur, j’étais tellement choqué qu’on a failli en venir aux mains», ajoute M. Diakhaté qui demande à l’administration, qui n’a plus les cartes en main pour une bonne gestion des inondations, depuis l’installation d’une commission parallèle de collecte de dons par la cour du Khalife, à se ressaisir et de prendre ses responsabilités en mettant les gens qu’il faut à la place qu’il faut. «Un plan Orsec doit être géré par les services de l’Etat, et pour une transparence, les dons doivent également être gérés par elle et d’autres gens qui connaissent la ville», renchérit-il. Sur le terrain, même si les eaux ont été débarrassées de la grande mosquée et ses alentours, il n’en demeure pas moins que les quartiers inondés à Darou Khoudoss, Guédé Darou Miname, Keur Niang, Yonou Darou, Route de Ndindy, pour ne citer que ceux-là, sont toujours plongés sous les eaux au moment où de fortes de pluies se sont abattues dans la ville sainte, ce vendredi après midi. Plusieurs habitants, qui ne savent plus à quel saint se vouer, appellent les habitants de Touba à manifester tous les jours pour que le Khalife qui avait interdit les manifestations dans la ville se saisisse de la question. Un responsable de l’administration, sous le couvert de l’anonymat, estime que le comité de gestion des inondations poursuit son travail régalien d’assister les populations en détresse, même si elle est écartée de la gestion des dons. Les populations devraient, quant à elles, prendre encore leur mal en patience. Le nombre de sinistrés est estimé à 300 personnes à Touba.
12 Commentaires
Thieyacine Codou Fall
En Septembre, 2012 (11:53 AM)Alphaone
En Septembre, 2012 (12:14 PM)Mais je dois m'abstenir, pour ne pas être traité d'Islamophobe.
Madik
En Septembre, 2012 (13:31 PM)Weex Dunk
En Septembre, 2012 (15:32 PM)Deug
En Septembre, 2012 (17:11 PM)Ab
En Septembre, 2012 (17:53 PM)...Féne kat,, sathieu, truands de toutes sortes, de tout âge, rapaces et vautours prêts à vendre père et mère pour quelques billets...
Pauvres sinistrés déjà exsangues, ils n'ont encore rien vu, tous les rapaces sont aux aguets , ils chiperont sans état d’âmes, le moindre sou qui traine...
C Normal
En Septembre, 2012 (19:24 PM)Ki Kham
En Septembre, 2012 (21:04 PM)Wali
En Septembre, 2012 (22:58 PM)Choquant Non !
En Septembre, 2012 (12:06 PM)Nayler
En Septembre, 2012 (15:55 PM)New York City
En Septembre, 2012 (00:06 AM)Participer à la Discussion