ACCUSE PAR SES FILLES D’INCESTE : Le muezzin de Rufisque sera jugé vendredi

Kéba Badiane, le muezzin de Rufisque prévenus de viols de ses propres filles, n’a pu être jugé hier comme prévu. Ses avocats étant absents, le juge a préféré renvoyer l’affaire à vendredi prochain.

C’est encore un autre renvoi du procès de Kéba Badiane, le muezzin de Rufisque Dangou, prévenu de viol sur 4 de ses filles. Ce troisième renvoi est intervenu faute d’avocats de la défense Ceux-ci, à en croire nos interlocuteurs, ne se sont pas présentés à l’audience. Le muezzin à qui le juge a demandé s’il voulait être jugé sans ses avocats, a répondu par la négative, ce qui oblige le tribunal à décider d’un renvoi, cette fois le dernier, à la date du 27 aout.

Le procès avait été renvoyé une première fois à la demande des avocats de la défense dont l’un devrait s’absenter du pays. Un deuxième renvoi a été obtenu le jour de l’audience de la part des avocats des filles qui avaient introduit la requête aux fins de faire dérouler le procès en chambre de conseil, c’est-à-dire sans le public pour les soustraire des regards de la foule. Les avocats des filles ont toujours dénoncé le fait d’exposer leurs clientes victimes d’inceste au regard du public. A les en croire, les filles verseraient depuis lors dans un silence troublant. Analysé sous l’angle psychanalytique, elles feraient état de graves troubles psychologiques, des signes cliniques qui doivent être pris rapidement en charge avant qu’ils n’empirent. Arguments que vont balayer d’un revers de la main les avocats du prévenu, estimant que l’âge majeur des filles ne doit pas les extraire à une audience publique, surtout qu’elles sont les accusatrices.

Le tribunal va donner raison aux avocats des filles en fixant le procès pour le 23 de ce mois, au grand dam de la défense. L’audience se tiendra donc loin du public et de la presse. Cette affaire a été révélée par la presse suite à l’arrestation du père, Kéba Badiane. Celui-ci aurait, à plusieurs reprises, retrouvé ses filles dans la seule chambre où elles se couchaient qui est celle qu’occupait par ailleurs sa défunte épouse, pour entretenir des relations sexuelles avec elles. Sa femme actuelle a fini par découvrir la pire réalité, mais, de peur de salir l’image de son muezzin de mari, elle s’est tue. Mais, elle va participer à une émission radio de la ville de Rufisque qui parle des cas d’inceste, c’est là que sa voix va être reconnue et l’affaire a fini par éclater.

Yathé N. Ndoye