Les adolescents sous emprise ! Le psychologue Aboubacar Diakhaté explique : «l’addiction est une dépendance qui se caractérise par une perte de contrôle sur la consommation d’une substance ou la pratique d’un comportement, malgré des conséquences négatives sur la santé et la vie quotidienne». Ainsi, il a précisé qu’il y a les addictions avec substances à savoir l’alcool, le tabac, le cannabis, la cocaïne, les opioïdes, etc, et celles comportementales comme les jeux vidéo, les réseaux sociaux, les paris en ligne, achats compulsifs.
Ce vendredi 16 mai, au cours de sa présentation sur «Addiction et santé mentale chez les adolescent-e-s /jeunes », à l’atelier de sensibilisation des journalistes sur la Santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ) organisé par la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (DSME) en partenariat avec l’Association des journalistes spécialisés en santé population et développement (AJSPD), il a soutenu que la prise en charge des addictions chez les adolescent-e-s/jeunes doit être précoce, globale et adaptée à leur âge et à leur environnement».
Le psychologue a ainsi mis la lumière sur les différentes approches. À en croire, Aboubacar Diakhaté, il y a ce qu’on appelle la psychothérapie individuelle et familiale, la thérapie cognitive et comportementale (TCC-aide à identifier et modifier les comportements addictifs), la thérapie familiale (améliorer la communication et le soutien parental).
«La prise en charge des addictions chez les adolescents doit être précoce, globale et adaptée à leur âge et à leur environnement »
Pour la prise en charge médicale, il a énuméré les substituts nicotiniques pour le sevrage tabagique, les traitements médicamenteux (dans certains cas) : par ex. baclofène pour réduire la consommation d’alcool chez les adultes, anxiolytiques (si anxiété est sévère), thymorégulateurs (si suspicion de bipolarité).
En ce qui concerne l’approche éducative et sociale, l’expert a fait noter des ateliers de prévention en milieu scolaire, les groupes de parole et thérapies de soutien, la réinsertion scolaire et professionnelle pour éviter la marginalisation. Et, il souligne que pour les cas de dépendance sévère, une hospitalisation ou un suivi au centre de prise en charge des addictions à Dakar (CEPIAD) peut être nécessaire.
S’exprimant sur les perspectives et innovations dans la prise en charge, Aboubacar Diakhaté suggère la prévention renforcée, l’approche numérique et télémédecine et les neurosciences et nouvelles thérapies.
Le psychologue a par ailleurs listé les défis à relever. Il s’agit, selon lui, de l’intégration de la Santé Mentale dans les autres programmes, de l’augmentation progressive du financement dédié à la Santé mentale, de la création du réseau communautaire en santé mentale intégrant les tradipraticiens, du renforcement de la politique de réduction des risques, du changement de paradigme: hospitalo-centriste vers approche santé publique et de la décentralisation de la lutte contre la santé mentale.
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