C’est une rude bataille à coups d’arguments juridiques et psychanalytiques que les avocats des deux parties se sont livrés devant le tribunal des flagrants délits avant-hier. Les conseils de la partie civile, les avocats des filles victimes d’inceste ont opté pour un procès en chambre de conseil, évoquant les troubles psychiques dont les filles sont sujettes depuis l’éclatement de l’affaire. Ils ont donné l’exemple de l’une d’elles qui ne cesse de se plaindre des graves maux de tête tout en se refugiant dans un silence troublant.
Un tel comportement, disent-ils, analysé sous l’angle psychanalytique, fait état des graves troubles psychologiques, des signes cliniques qui doivent être pris rapidement en charge avant qu’ils n’empirent. Arguments que vont balayer d’un revers de la main les avocats du prévenu, estimant que l’âge majeur des filles ne doit pas les extraire à une audience publique, surtout qu’elles sont les accusatrices.
Le tribunal a donné raison aux avocats des filles en fixant le procès pour le 23 de ce mois, au grand dam de la défense. L’audience se tiendra donc loin du public et de la presse. Le procès avait été déjà renvoyé suite à une requête d’un des conseils du prévenu qui avait évoqué une absence à la date retenue. Le muezzin Kéba Badiane est poursuivi pour le délit d’inceste sur ses 4 filles à Rufisque Dangou. Les déboires de cet homme respecté dans son quartier ont commencé avec l’intervention de sa femme dans une émission radio interactive. Elle dénonçait des actes incestueux dont se serait rendu coupable son époux sur ses propres filles. Mise devant le fait par ses propres filles, elle se rétracte.
L’affaire a fini par s’amplifier avec le dépôt de plainte des filles contre leur propre père. Arrêté, le muezzin croupit depuis lors en prison. Sa famille est divisée en deux clans par ce scandale : ceux qui sont pour le procès et ceux qui optent pour une conciliation avec le retrait de la plainte.
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