Encore du neuf dans l’affaire qui défraie la chronique depuis hier, et relative à la corruption présumée d’Alex Ségura, l’ex-représentant du Fonds monétaire international (Fmi) au Sénégal. Selon des sources proches de l’institution financière, une enquête a été ouverte dont les conclusions devraient tomber dans le courant de la semaine prochaine. L’institution financière n’écarte aucune piste, après les informations publiées faisant état d’une découverte à Paris d’une mallette contenant 100 mille Euros et enregistrée au nom d’Alex Segura.
«Avec toutes les informations venues de part et d’autres, on peut dire qu’un incident a eu lieu, mais pour plus d’informations, nous attendons la venue de la commission du Fmi», a déclaré, sans ambages, Alistair Thomson, porte-parole du Fmi. Le responsable de la communication de l’institution financière de préciser que le Fmi a envoyé deux missions : l’une à Paris, l’autre à Barcelone. «On est donc en train de travailler là-dessus pour rétablir la vérité…On aura plus de détails», assure-t-il. Et d’ajouter : «nous attendons la venue de la commission du Fmi. Mardi peut-être, car lundi est férié (Ndlr, aux Etats-Unis)…». C’est dire que la vérité ne devrait pas tarder à éclater dans cette affaire que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de scandale de l’année. Car, parallèlement à cette mission, on signale l’arrivée imminente à Dakar, d’un responsable du Fmi.
Cette affaire, évoquée hier par L’Observateur et la Rfm relative à des fonds trouvés dans une mallette appartenant au fonctionnaire du Fmi, Alex Ségura, dérange au plus haut niveau. Le gouvernement du Sénégal, par la voix de son porte-parole, a réagi aux informations faisant état de l’interpellation à Paris d’Alex Ségura, ancien Représentant-résident du Fmi dans notre pays. Dans une intervention diffusée au cours du journal télévisé de la Rts d’hier soir, le ministre de la Communication, M. Moustapha Guirassy a déclaré que le gouvernement du Sénégal n’est ni de près ni de loin mêlé à cette affaire.
Pour M. Guirassy, cette affaire est véhiculée par des «individus qui cherchent à ternir l’image du gouvernement du Sénégal». C’est pourquoi, il tient à avertir que le gouvernement du Sénégal se donne le droit, à mots à peine voilés, d’engager des poursuites contre les personnes qui véhiculent de telles informations.
Mystère sur les conditions d’une interpellation
Des sources dignes de foi renseignent que c’est suite à une dénonciation qu’Alex Segura serait tombé. Qui a balancé le fonctionnaire ? L’information serait partie, nous dit-on, de Dakar. Toujours selon nos interlocuteurs, «des choses se sont passées à l’aéroport Léopold Sédar Senghor qui n’ont pas échappé à l’attention de tout le monde». Un coup de fil serait-il parti de Dakar et le tour joué avec la Police française pour le haut fonctionnaire du Fmi ? C’est en tout cas ce qu’estiment nos sources. Cette affaire risque de mener très loin, car les deux missions d’enquête, envoyées à Paris et à Barcelone, pour procéder à des investigations plus approfondies devraient entendre Alex Segura lui-même. Et ses explications consignées sur procès-verbal. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont en effet une longue tradition qui ne lésine pas sur la transparence.
À noter aussi que cette affaire tombe au moment où une mission du Fmi est attendue dans le courant de ce mois d’octobre à Dakar, dans le cadre de la revue trimestrielle. Une revue liée à l’Instrument de soutien à la politique économique du Fmi à l’Etat du Sénégal (Ispe). Pour sûr, le climat ne sera pas des meilleurs.
Baaba Aïdara, correspondant à Washington
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