Le 04 mars 2009, vers 20 heures, les villageois de Ndiamacolong, arrondissement de Mabo, département de Mbirkilane, dans la recherche de leurs bêtes égarées, découvrent des chèvres attachées et cachées dans la forêt. Ils décident d’attendre sur place l’auteur des faits pour lui régler son compte.
Quelques instants après, trois jeunes, d’ethnie peulh, se présentent et sont surpris de voir les populations de Ndiamacolong les attendre. Pris de peur, ils prennent la tangente et sont immédiatement poursuivis par les populations. Deux des jeunes parviennent à semer leurs poursuivants. Le troisième, répondant au nom d’Ahmadou Sow, est pris en chasse par la « meute » de villageois, armés de coupe-coupe, de gourdins et de râteaux. Pour échapper à ses assaillants, Ahmadou Sow s’introduit dans le hameau d’un peulh du nom de Mamadou Bâ. Malgré les supplications de ce dernier qui demande aux populations de confier le voleur au chef de village, qui se chargera d’aviser la Gendarmerie, les poursuivants refusent et affichent leur détermination à régler l’affaire eux-mêmes. Un deuxième groupe, armé de coupe-coupe, fait alors irruption. Le nommé Mor Wilane, surnommé Ndiack, se rue sur Mamadou Bâ pour lui porter deux coups de coupe-coupe. Blessé et encerclé par les villageois armés, Mamadou Bâ pénètre dans sa hutte pour y ressortir avec son fusil et tenir ainsi en joue Mor Wilane. Un coup de feu part au moment où personne ne s’y attend et atteint mortellement Mor Wilane. Les paysans détalent comme des lapins. Mais, revenus de leur stupeur, ils sollicitent et obtiennent le ralliement de deux villages environnants que sont Gothie Amadou Matar et Gothie Amadou Ndao pour une expédition punitive aux différents hameaux des peulhs. Omar Wilane, fils de Mor Wilane, le paysan abattu par le jeune peulh, mis au courant de la mort de son père, retourne sur ses pas pour rejoindre le groupe qui amenait Ahmadou Sow auprès chef de village. Aidé par un de ses parents du nom d’El Hadji Hatta Dramé du village de Gothie Amadou Matar, il se rue sur Ahmadou Sow et lui assène des coups de gourdin jusqu’à ce que mort s’ensuive. Puis, le cadavre est abandonné sur place au milieu de la brousse. Les populations voisines de la contrée de Ndiamacolong, alertées, convergent à leur tour vers les hameaux des peulhs.
La Gendarmerie désamorce la bombe
La Gendarmerie de Mbirkilane, informée de l’expédition punitive, se déploie immédiatement dans la brousse de Ndiamacolong, précisément aux hameaux des peulhs pour contrecarrer toute velléité d’affrontement entre les deux communautés peulh et wolof. Vers 22 heures, l’adjudant Mamadou Kandji, le commandant de la Brigade de Mbirkilane, accompagné de son adjoint et d’un nombre important de son effectif, fait preuve de fermeté pour calmer les ardeurs. C’est alors le soulagement, car les communautés peulhs des environs s’étaient déjà regroupées au village des Ndiognick pour peaufiner une stratégie avant d’aller à l’assaut des populations de Ndiamacolong. Cela, afin de récupérer par tous les moyens le corps du berger lynché à mort et abandonné dans la brousse. Elles ont été dissuadées par le commandant de brigade qui leur a interdit de se rendre sur les lieux du drame afin d’éviter l’affrontement entre les deux camps. De l’autre côté, c’est-à-dire sur les lieux du drame, les gendarmes ont désarmé toutes les populations. Tous les coupe-coupe ainsi que les gourdins ont été saisis et stockés dans le véhicule de la Gendarmerie. L’adjoint du commandant de brigade a, par la suite, procédé aux constats d’usage sur les deux cadavres. Sous le regard attristé des deux communautés peulh et wolof, les corps de Mor Wilane et Ahmadou Sow sont acheminés au district sanitaire de Kaffrine pour les besoins de l’autopsie. Le blessé, Mamadou Bâ, a été également acheminé vers le même district pour des soins. L’enquête, menée de main de maître par l’adjudant Mamadou Kandji et son adjoint, a permis de procéder à plusieurs arrestations. Mamadou Bâ, l’homme au fusil qui a abattu Mor Wilane, ainsi qu’Omar Wilane et El Hadji Hatta Dramé ont été cueillis et gardés à vue. Aux dernières nouvelles, ils ont été déférés au parquet de Kaolack.
Les populations ont salué l’esprit entreprenant du commandant de brigade de Mbirkilane et de ses éléments qui ont réussi à faire correctement leur travail, réussissant, par la même occasion, à baisser la tension entre ces deux communautés, contraintes à cohabiter dans cette localité.
1 Commentaires
Poularophobe§
En Août, 2012 (14:20 PM)Participer à la Discussion