Les pays de l’Afrique de l’Ouest ont lancé hier, lors d’un atelier, la Mission d’observation du littoral ouest-africain (Moloa). Un outil pour encourager le partage des connaissances sur les risques et enjeux du littoral.
L’Afrique de l’Ouest vient de lancer la Mission d’observation du littoral ouest-africain (Moloa). Pendant deux jours, plus d’une centaine de participants des pays qui bordent la frange côtière de l’Afrique de l’Ouest dont le Sénégal, vont réfléchir sur les objectifs et les tâches de la Moloa.
Mais déjà, informe le Colonel Ismaïla Diop, directeur de Cabinet du ministre de l’Environnement et du Développement durable, cet instrument se propose d’assurer un rôle de veille et de contrôle pour l’identification et la détection par anticipation des situations de risques sur les littoraux ouest-africains afin de mieux organiser les réponses dans une approche participative pouvant garantir l’efficacité et l’efficience des interventions. Pour ce faire, annonce Aziz Touré, directeur du Centre de suivi écologique, les experts comptent mettre en place des points focaux au niveau de chaque pays.
Ce qui va permettre à la Moloa de s’appuyer sur un réseau d’acteurs, de chercheurs, d’experts, qui mettront à la disposition des décideurs, des décisions concertées et consensuelles en temps réel en termes de prévention et d’intervention pour combattre ces risques considérés par Abou Bamba, secrétaire exécutif de la convention d’Abidjan, comme un fléau. «Il ne se passe pas un jour sans que la côte ne recule. Dans certains pays, elle recule de six mètres par an», se lamente-t-il. Au Sénégal, ce phénomène se manifeste par des problèmes d’élévation du niveau marin.
«Il y a quelques années, la mer à Rufisque avait commencé à attaquer les cimetières. Je pense qu’on ne peut pas considérer pires catastrophes que cela sans compter les infrastructures de développement, les usines qui sont sur la côte mais également l’activité liée à la pêche», se désole-t-il. C’est pour éviter ces catastrophes que la commission de l’Uemoa a soutenu ce projet qui est une concrétisation de l’étude de suivi du trait de côte et d’élaboration du Schéma directeur du littoral d’Afrique de l’Ouest (Sdlao). Cette étude avait été réalisée courant 2009-2011 avec le concours de l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn).
Car, ce phénomène n’est pas une fatalité, selon Abou Bamba qui soutient que c’est seulement le continent africain qui souffre de cette situation. «Nous pouvons nous départir de cette situation», soutient-il. En tout cas, c’est le souhait de la commission de l’Uemoa qui attend beaucoup de cette mission. La représentante régionale de cette institution, venue présider la cérémonie, a rappelé le soutien de l’Uemoa à accompagner les onze pays d’Afrique de l’Ouest engagés dans ce projet. Elle rappelle que l’Uemoa apporte son appui en dehors de la mission pour venir à bout de ces catastrophes. «Elle a construit une digue frontale de 700 à 800 mètres de long pour un coût global de 3 milliards 292 millions de francs Cfa, destinés à la protection du littoral dans la zone de Rufisque au quartier Thiawlène qui était fortement éprouvé par l’érosion côtière», révèle-t-elle.
Cette digue a permis de sauver une bande de 100 mètres qui sert de promenade. Il faut rappeler que le recul du trait de côte observé en Afrique de l’Ouest découle de facteurs divers, notamment liés aux changements climatiques, mais aussi et surtout d’origine humaine. La population concentrée dans les zones urbaines littorales aujourd’hui, est évaluée pour les 11 pays à environ 18 millions et cette dernière pourrait doubler d’ici 2030 et quadrupler vers 2050, selon les estimations.
3 Commentaires
Grand Guignol
En Avril, 2013 (12:29 PM)Actions Actions
En Avril, 2013 (18:34 PM)Anonyme
En Novembre, 2015 (22:47 PM)Participer à la Discussion