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Ahmed Khalifa Niasse devant les étudiants du Master de Sciences politiques de l’Ucad : "Les produits qui ont, en 1000 ans, installé le Sénégal dans la mondialisation"

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Ahmed Khalifa Niasse devant les étudiants du Master de Sciences politiques de l’Ucad : "Les produits qui ont, en 1000 ans, installé le Sénégal dans la mondialisation"

Hôte des étudiants en Master de Sciences politiques à la Faculté de Droit de l’Ucad, le marabout, leader politique, Ahmed Khalifa Niasse leur a servi un cours magistral sur "Les produits qui ont, en 1000 ans, installé le Sénégal dans la mondialisation". Lire son allocution...

L’une des définitions de la mondialisation est qu’elle se caractérise par la rapidité avec laquelle circule l’information. Global village, disent certains. C’est-à-dire qu’aussi vaste soit-il, le monde est comme un village dans lequel tout le monde se voit, s’entend parler…

Toutefois, cette mondialisation à laquelle nous sommes partie prenante fait que les us et les coutumes, les lois sociales ou, souvent, l’Histoire, soient des facteurs favorisant ou défavorisant.

Le Sénégal, notre pays, à travers l’Histoire, a vu sa participation s’y opérer avant l’heure. Les races, les religions et les biens se sont précipités sur lui. Parce qu’à chaque fois, il détenait un produit convoité. On n’attendait pas que celui-là vienne à lui mais on allait le chercher. Ce sera le cas pour chacun des produits que nous allons énumérer. Il (le Sénégal) fut, successivement, et à la fois :

Gold Coast (Côte de l’Or) avant que les Anglais ne donnent ce nom à leur colonie devenue République du Ghana. Ce, à cause de l’or du Ngalam, prés de Kumbi Saleh, capitale du Ouagadou, autre nom de l’historique empire du Ghana.

Côte de l’Ivoire avant que les Français ne donnent ce nom à leur colonie devenue république et dont la capitale était Grand Bassam.

Côte de la Gomme par ce produit qui a rendu célèbres les Berbères Zénaga et auxquels le pays son nom

L’or du Ngalam

Celui-là, même, qui a fait la renommée de Kanka Moussa au IVème siècle. Au point de faire chuter le prix de l’or les siècles suivants. Il s’agissait d’un produit d’exportation provenant du fleuve Sénégal, dans la zone de Bakel.

La gomme arabique

Le wéreg, en Wolof, était devenu un produit stratégique pour l’industrie naissante d’alors. L’arbuste qui le produit poussait, naturellement, sur les deux rives du fleuve.
La tribu berbère des Zénaga, arabisée par Ibn Khaldoum qui les appelait Sanhaja, a fait que leur nom soit donné au fleuve et au pays. Avec une petite déformation qui en a fait Sénégal (cf. mon livre sur le Wolof).

Les chroniqueurs du XVIIème siècle nous donnent le tonnage des exploitations annuelles. Lequel, rapporté au nombre d’habitants, nous donne une idée du P.I.B
En 1698, 300 quintaux de gomme arabique ont été exportés des rives du fleuve.
« 2000 quintaux de gomme arabique étaient vendus sur les rives du fleuve Sénégal à trois livres le quintal. Mais se vendaient en France à vingt livres le quintal ». In Mémoires de La Courbe du 21 mars 1693.

En 1769, la consommation annuelle de gomme arabique était de 3 millions de livres en Europe.

« En 1719, cette consommation avait baissé jusqu’à 2 millions de tonne. Une disette, cette année-là, faisait que les autochtones mangeaient de la gomme ». Rapport de la Compagnie Royale du Sénégal.

L’Ivoire

C’était, également, un produit phare de nos exportations. Avec trois centres qui exportaient, chacun, le tiers de ce produit. Il s’agissait, respectivement, de l’Ile à Morphil (Podor), la Gambie et de la Casamance.

Les Laobé étaient spécialisés dans l’abattage des éléphants dans la zone Nord.
En 1606, 2500 tonnes en étaient exportés. Le quintal qui était acheté à 12 livres se vendait en France à 100 livres et, même, quelques fois à 200 livres. Selon Chambonnot, en 1688, le Sénégal a exporté 15000 livres d’ivoire.

Les cuirs et les peaux

40.000 peaux étaient exportées en 1606. Trois ans auparavant, 12000.
Auparavant, les plumages des grands oiseaux tels que l’autruche et le paon faisaient la renommée du pays, jusque dans la Rome antique.

L’esclavage avait aussi fait qu’une bonne partie de la population était devenue « un produit export ».

En 1676, Chambonnot avoue avoir acheté, à lui tout seul, 600 captifs. En 1688 ce chiffre était tombé à 60.

En 1693, La Courbe dit qu’il avait acheté 200 captifs qui venaient de Gadiaga, à trois livres l’esclave (l’équivalent d’un quintal de gomme).

L’introduction de l’arachide par Monsieur Arène, à partir de la ville de Louga, a fait du pays un exportateur d’huile qui n’aurait rien à envier, par le niveau de son P.I.B aux exportateurs du pétrole.

Aujourd’hui, la main d’œuvre émigrée, qui se chiffre par millions, contribue, pour prés du 1/5, dans la composition du P.I.B. Et influe, favorablement, sur la balance des paiements.

Le tourisme, les produits halieutiques et les mines ne sont pas en reste.

Destination de choix dans le commerce transsaharien, d’une part, transatlantique et même « trans-fluvial », de l’autre, le pays était devenu depuis des dizaines de siècles un carrefour de produits méditerranéens. Notamment en ce qui concerne les étoffes, les céramiques, les armes, les bijoux et les spiritueux, entre autres.

Les communautés blanches ont traversé le désert pour venir s’installer en amont du fleuve Sénégal. Notamment les ancêtres des Soninké, fondateurs de l’empire du Ghana, royaume de l’or, par excellence. Eux-mêmes se faisaient appeler « Séré Kholé », « hommes blancs ».

Les Peuls, l’autre composante fondamentale de la population, se disent, aussi, « Bodédio », « blancs ou rougeâtres ».

Autant dire que tous les éléments de la mondialisation étaient présents.

Brassage économique par l’import-export, brassage racial, ethnique et linguistique, le Sénégal était devenu un village planétaire avant la lettre.

L’approche linguistique que faite de la question n’est pas la seule possible. Même si elle donne une clé de répartition de premier choix pour nous montrer à quel point nous sommes importants pour le monde. Le monde étant, aussi, pour nous.

C’est ce que l’on fera des acquis réels du savoir faire avec l’autre, de l’influence que l’on a sur lui, des profits que nous en tirons qu’il faudra valoriser. Le tout pour concrétiser les dires d’un des nôtres, et non des moindres, qui parlait du rendez-vous du donner et du recevoir. J’ai paraphrasé Léopold Sédar SENGHOR.

Comme nous l’avons vu plus haut, la chose qui se vendait à trois livres l’unité était revendue au nord de la Méditerranée dix, vingt, voire, trente fois plus chère.

Cette réalité historique n’a pas changé de nos jours.

L’histoire du cacao ivoirien, principale composante du chocolat suisse, est l’illustration d’une chose sur laquelle l’étudiant d’aujourd’hui doit axer son combat de demain.
Le même Léopold Sédar SENGHOR appelait cela, avec juste raison, « la détérioration des termes de l’échange ».

L’étudiant qui est devant moi doit, pour cela, se doter du vouloir savoir afin d’acquérir les secrets du savoir vouloir.



6 Commentaires

  1. Auteur

    Ndéye Aantaa Ucad

    En Octobre, 2012 (09:21 AM)
    doulwaay ! ! bethio est mieux ke toi ! tu m as donné someil ! thipprrriiii :haha:  :haha:  :haha:  n est pas bergson ki veut ! censeur bolchévique n y peut rien ! n est pas salman rushdi ,wafa sultan ki veut ! :haha:  :haha:  auto _promotion bling bling rien d autres ! il en faut plus pour etre éveilleur de conscience ! maraboutaille waaa :tala-sylla:  :tala-sylla:  :haha:  :haha:  :haha:  :haha:  :haha: 
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  2. Auteur

    Ass

    En Octobre, 2012 (09:48 AM)
    Pathétique !
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    Auteur

    Waax Deeg

    En Octobre, 2012 (11:02 AM)
    le nom du Senegal ne vient pas ne de Sanhaja tu es loin de la signification .ecoute encore lhymne national ..Leopaul Sedar Senghor .merci :sn:  :sn: 
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    Auteur

    Et Maintenant ?

    En Octobre, 2012 (11:18 AM)
    et maintenant il reste quoi de ces produits à exporter (ivoire, peaux, ... ) ? rien vous ne savez oas gérer et vous avez tous exterminés ! même au nyokolo il n'y a plus rien ! Sarko avait raison "vous etes sortis de l'histoire"
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    Auteur

    Ndayei

    En Octobre, 2012 (13:30 PM)
    je voudrais demandé a Mr Niass le milliard qu'il avait promis aux sinistrés des innondations, jusqu'a présent les populations attendent et NADAAAAA ? La prochaine fois il faut savoir tenir sa langue MERCI
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    Auteur

    Leqoc

    En Octobre, 2012 (17:25 PM)
    pour l'amour du ciel.....NGUIR YALLA!!!!!!senweb donne nous de l'INFORMATION...qui a des problemes cryptopersonnelles aille chercher sous d'autres cieux où se donner de l'importance....nous voulons reflechir et non consommer n'importe quoi....
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