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ALERTE - L’immeuble dans un état très critique : Dans la saleté et la psychose

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ALERTE - L’immeuble dans un état très critique : Dans la saleté et la psychose

Si l’on ne prend pas des mesures à temps, un accident, pire que celui de l’effondrement du bâtiment de la Médina, risque d’arriver en plein centre ville. L’immeuble Sandaga est dans un état très critique, le bâtiment est délabré, des centaines de personnes y travaillent malgré eux, sous des toits qui leur tombent dessus.

Sandaga. En cette matinée dominicale, un vent frais balaie les rues. Malgré le manque de clients, commerçants et marchands ambulants, bien couverts à cause du froid, ont déjà installé leurs marchandises et ne perdent pas espoir de rentrer le soir en ayant de quoi nourrir leur famille.

Dans l’immeuble Sandaga, c’est la même idée qui règne mais, pas le même esprit. Le problème vient du fait que les «locataires» de ce bâtiment vivent dans la psychose : leur environnement de travail se dessine avec des plafonds craquelés, des sols fissurés, des murs poussiéreux décorés par de nombreuses toiles d’araignées, c’est dans ces conditions que travaillent des dizaines de pères et mères de famille.

Une ambiance répugnante dans laquelle des centaines de travailleurs passent la journée. Ils squattent les lieux tout en sachant qu’ils risquent leurs vies, qu’un malheur peut survenir d’un moment à l’autre. Mais, ils disent n’avoir pas le choix et s’en remettent tout simplement à Dieu.

L’immeuble Sandaga menace ruine, gravement. Il est détérioré au point que des morceaux de plafond tombent sur ses usagers qui n’ont qu’un seul souhait : la démolition et la reconstruction du bâtiment. Mais auparavant, qu’on leur trouve un endroit pour poursuivre leurs activités, le temps des travaux. En effet, les occupants de cet espace vivent dans la peur. Il y a à un mois à peine, une partie du toit est tombé sur la tête d’un enfant, qui s’est retrouvé avec plusieurs points de suture.

Sokhna Sèye, une autre victime de 55 ans raconte sa mésaventure qui remonte à six mois : «Un jour, j’étais assise là attendant tranquillement mes clients et soudain, un morceau du toit est tombé sur mon dos (elle nous montre l’endroit) et cela aurait été pire si c’était sur ma tête.» «Je suis là depuis toujours car, c’est ma grand-mère qui vendait ici, puis ma mère et ensuite moi, donc cela fait très longtemps que je suis ici. Mais, la garantie d’habitation de cet endroit a expiré depuis des années et il faut le reconstruire. Mais, il faut en amont qu’on nous trouve un endroit où aller car, nous travaillons pour faire vivre nos familles.»

Même son de cloche chez Kiné, 26 ans qui a pris la relève dans la vente de légumes, après le passage de sa mère et de sa grand-mère. «Il y a deux ans, dit-elle, un morceau du plafond, qui pesait à peu près 1,5 kg, est tombé sur mon banc une minute après que je me sois levée. J’étais en état de grossesse avancée. Nous travaillons dans la peur mais que faire», se demande-t-elle d’une voix tremblante.

A la terrasse, se trouvent des restauratrices qui proposent des repas à midi. Elles seraient responsables des chutes sur les usagers du rez-de-chaussée. Massaly Diallo, vendeur d’épices, n’en doute point. Ce polygame, père de cinq enfants, reconnaît certes que l’immeuble est très vieux mais soutient mordicus que ce sont les restauratrices qui font que la situation empire. Il s’explique : «Il y a des femmes qui cuisinent en haut ; elles sont nombreuses et leurs coups de pilon et les fourneaux abiment le plafond. Cela fait quatre ans que je suis là mais, je sais que je suis en permanence en danger et il faut nous trouver un endroit où aller et réfectionner cet immeuble.»

Sur cette terrasse, les femmes restauratrices cherchent à colmater les brèches en essayant de refermer les fissures avec du ciment pour éviter un drame. Et, elles réfutent les accusations quant à leur responsabilité dans les chutes qui occasionnent des blessures chez les vendeurs d’en bas. L’une d’entre elles, Coumba Diop travaille dans l’immeuble depuis 41 ans : «C’est une aberration quand on nous accuse de provoquer des chutes de plafond, en plus il y a un moulin ici qui pourrait être la cause de ces incidents», plaide-t-elle. « Mais ce qui est sûr, c’est que le bâtiment est dans un état grave. Je me suis renseignée dans les archives et je sais que l’immeuble a été construit depuis 1829 et la garantie a expirée depuis 1986. Il est vraiment temps qu’on le démolisse pour le reconstruire. Je travaille tous les jours mais je n’ai jamais la conscience tranquille. Nous voulons tous partir d’ici mais qu’on nous trouve un endroit où aller pour continuer nos activités.»

Chez Diarra Diouf, qui gagne sa vie dans l’immeuble depuis 12 ans, c’est le désespoir. Se défendant d’une quelconque responsabilité dans les accidents, elles estiment que, «ces gens qui nous accusent doivent savoir que nous gagnons nos vies comme eux». L’air désespéré, elle poursuit : «Je travaille ici mais je n’ai jamais la conscience tranquille, j’ai peur et il faut qu’on nous aide.»

Par ailleurs, au-delà de la saleté qui règne sur les lieux, c’est l’état de délabrement avancé de l’immeuble qui renforce la consternation des vendeurs. Surtout, depuis l’effondrement de l’immeuble de la Médina qui a provoqué, en janvier dernier la mort de quatre pompiers.   



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