ALLAITEMENT MATERNEL : Les pesanteurs sociales facteurs de blocage

Malgré l’importance de l’allaitement pour la santé de l’enfant et de sa mère, bon nombre de pratiques et de pesanteurs tirées des traditions et coutumes qui l’entourent font légion dans le département. C’est pourquoi, en rapport avec ses partenaires, le district sanitaire de Vélingara a organisé une journée de sensibilisation le week-end dernier.

Il n’est pas rare de voir une mère, plusieurs heures après la naissance de son bébé, de faire parvenir une eau du marabout ou du guérisseur avant que l’enfant ne soit mis aux seins. Selon Kadiel Diao, la soixantaine révolue «cette pratique date de très longtemps et pourtant nous,  nous sommes toujours là». Elle ajoute «la chèvre est un animal très intelligent, donc donner ce lait chez nous les Peulhs développe l’intelligence de l’enfant». C’est pourquoi dira –elle «depuis nos arrières  parents on s’adonne à cette pratique» Outre ces pratiques dites «tobogal» dans le Fouladou plusieurs d’autre pratiques qui portent préjudice à la santé des nourrissons sont nombreuses, des sourates écrites sont aussi données  dans le département de Vélingara composé à majorité de musulmans. Et selon une source proche du district sanitaire de Vélingara «seules 23% des femmes allaitent leurs enfants exclusivement aux seins». D’ou l’intérêt de renverser la tendance. C’est peut -être là l’intérêt de la conférence publique organisée par le district sanitaire de Vélingara avec ses partenaires pour permettre aux participants de porter le messages au niveau des quartiers, des villages pour un changement de comportements des mères des la naissance du nouveau né. La pratique de l’allaitement maternel jusqu’à 06 mois comporte plusieurs avantages et constitue un acte vital qui permet de sauver un bébé sur quatre, parmi les quatre millions qui meurent chaque année. Raison suffisantes pour les autorités sanitaires d’opter pour la mise au sein                                                     précoce.                                        

Pour une implication des grands-mères dans les  changements de comportement    

La société Peulh du département de Vélingara est fière de ses valeurs et traditions culturelles. Les grands parents sont les  dépositaires de cette tradition. Ce sont principalement les grands mères qui transmettent les valeurs aux femmes, les rituels, et les traditions culturelles aux enfants. Mais malgré le rôle central et multifonctionnel que jouent ces gardiennes de la tradition halpular du département, les programmes de développement communautaire tardent à utiliser leur expertise.

Co -responsables de l’éveil et de l’éducation des enfants ; conseillères en maternité et santé des femmes en âges de procréation. Surveillantes du «Boumba» ou la grande case. Une grande case unique ronde qui sert de dortoir collectif pour toutes les femmes et enfants  de la concession. Elles sont chargées de transmettre  toutes les décisions issues du conseil des notables du village. Véritable lieux de socialisation. Considérées à tord ou à raison de «Dépassées», ces vieilles personnes exercent une influence non seulement sur les femmes, mais également sur les  hommes qu’elles conseillent, quand il s’agit des questions en rapport avec les hommes et femmes dans cette partie sud du Sénégal, où la transmission des valeurs culturelles d’une génération à l’autre est sous la responsabilité des grand-mères. Elles sont exciseuses. Et selon un proverbe local «une maison sans grand -mère est comme une chambre  sans porte». C’est pourquoi dira Mamadou Coulibaly, facilitateur «elles sont un facteur de stabilité social et d’équilibre dans la société Peulh». Lui emboîtant le pas, Alassane Bâ, un sexagénaire  a soutenu que «dans toutes les sociétés africaines, les Grand-mères jouent un rôle très  important, surtout dans l’éducation et la prise en charge des femmes et des enfants». Mais malheureusement, dira–t-il, «nous ne donnons pas suffisamment d’importance à leur contribution au bien–être des enfants, des familles et des communautés». Malgré donc  le rôle déterminant de cette couche de la société, expérimenté et au savoir de ces  femmes depuis la nuit des temps, presque tous les programmes communautaires de santé et d’éducation qui visent en priorité les femmes et les enfants excluent les Grand- mères et utilise des méthodes de communication / éducation, basées sur l’approche messagiste ou les agents de développement transmettent des informations sur : «ce qu’il faut faire» et ils essayent de convaincre les communautés à les accepter, sans tenir compte  du rôle centrale que jouent  ces personnes. Aujourd’hui la plus part des actions de développement communautaire  pour promouvoir le développement holistique de la femme sont vouées à l’échec. elles influent significativement les normes communautaires et les pratique familiales liées à la croissance, au développement à l’éducation des enfants et femmes.  

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