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AMADOU GAYE, PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION NATIONALE DES BOULANGERS DU SÉNÉGAL : « La guerre ne fait que commencer »

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AMADOU GAYE, PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION NATIONALE DES BOULANGERS DU SÉNÉGAL : « La guerre ne fait que commencer »
Malgré l’homologation du prix de la farine et la démission d’El Hadj Malick Gackou du Ministère du Commerce, ce n’est pas demain la veille de l’armistice dans la première « guerre du pain » sous Macky Sall. Face à L’Office, Amadou Gaye en donne les raisons et écrit son « Mein Kampf ». Au sens noble du combat, le patron de la fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS) nous livre les prétentions qui guident son engagement à…révolutionner la boulangerie. Auparavant, Gaye compte arrêter la « tyrannie » des meuneries et du blé. Entretien…

L’Office : La Fédération nationale des boulangers du Sénégal, que vous dirigez, est célèbre pour avoir plusieurs fois décrété des mots d’ordre de grève. Hormis cela quelle est la nature et la fonction de cette structure ?

La fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS) est une organisation patronale créée en avril 2006. Elle est affiliée à CNES (Confédération nationale des employeurs du Sénégal, Ndlr). Avec la crise alimentaire qui menaçait, il fallait organiser les boulangers au plan national. Si vous prenez mon cas, j’évoluais plutôt dans les régions. La seule boulangerie dont je disposais à Dakar, je l’ai implantée en 2003. Il était nécessaire de regrouper tous les boulangers du Sénégal dans une structure. Aujourd’hui, tous les boulangers du pays se reconnaissent dans cette organisation qui prend en charge leurs intérêts. Notre objectif est de promouvoir le développement économique de la boulangerie et faire des propositions concrètes à l’Etat dans la marche du secteur. Le problème du pain est un problème récurrent et, chaque année il y a des mouvements d’humeur chez les boulangers. C’est normal car, il y a des emplois à défendre. Donc, on ne peut pas accepter la fermeture de nos entreprises. Déjà, de nombreuses boulangeries ont fermé en 2009, 2010, 2011 et ça continue. Il faut songer à arrêter l’hémorragie dans la mesure où le secteur de la boulangerie génère plus de 30. 000 emplois directs 40. 000 emplois indirects.

Quels sont les objectifs de l’organisation ?

Il s’agit d’abord de mettre l’accent sur la formation qui est un volet important. La fédération vient de signer un contrat pour l’ouverture d’une école de boulangerie pour assurer la formation des boulangers du Sénégal. Nous avons déjà un partenaire français qui va assurer le financement des équipements. Il ne reste que l’agrément de l’Etat pour la validation des diplômes. Cela nous permettra d’avoir une formation viable et de pouvoir nouer des partenariats avec des écoles européennes et américaines, puisque nous avons également un partenaire au Canada qui va coopérer au niveau de la formation. Aussi, nous avons un partenaire qui va nous appuyer pour que nous puissions importer de la farine correctement. Tout cela pour vous dire que nous sommes une organisation qui réfléchit, qui donne des orientations pour le développement de notre secteur, malgré les quolibets et les mauvaises interprétations de certains qui n’ont rien compris.

Que doivent-ils comprendre ?

Déjà, nous sommes les initiateurs du consommé local et les premiers à nous approcher du WAP qui est un programme financé par la Banque Mondiale pour les États de l’Afrique de l’Ouest avec le FNRA (Fonds national de recherche agricole). Nous nous sommes inspirés des mauvaises expériences de « pamiblé » avec le décret de 1979 qui rend obligatoire l’incorporation du mil, du maïs dans le pain. Ledit décret n’est pas abrogé, mais il n’est plus appliqué. Il y a beaucoup de failles relatives à son applicabilité. Il fallait que les boulangers s’intéressent d’abord au projet, ce qui n’était pas le cas. Ensuite, des meuniers ont saboté ce projet qui menaçait leurs intérêts avec la réduction des importations du blé qu’il devait engendrer. Et, comme au Sénégal la plupart des minoteries sont des capitaux étrangers, il leur faut importer du blé et retourner les capitaux à l’étranger. Il y a même certains parmi les meuniers qui créent des traders qui leur vendent le blé plus cher pour pouvoir retourner de l’argent à l’étranger. Ils créent une société qui leur vend le blé et souvent à des coûts plus chers. Ils peuvent par exemple ajouter un (01) euro au cours normal du blé, ce qui ne sera pas visible pour quelqu’une qui achète des tonnes. Donc nous disons que les importations du blé doivent diminuer. En 2000 on était à 200 mille tonnes et, avec une progression de 6,5% nous en sommes à 500 mille tonnes de blé importé en 2010/2011. Ces chiffres sont tirés des sources de la FAO. Et si l’on n’y prend garde, on risque d’atteindre le million de tonne de blé importé d’ici 20 ans. Donc s’il n’y a pas une mesure concrète pour incorporer nos céréales dans la fabrication du pain, ce sera la catastrophe. Nous en sommes tellement conscients que nous nous sommes approchés de l’Institut de technologie alimentaire (ITA) qui nous a indiqué la voie, avec l’appui de la Banque Mondiale. Le projet concerne 50 boulangeries et il doit être généralisé au niveau national pour bénéficier à 800 autres boulangeries. Si on y parvient, la réduction de l’importation du blé sera effective dans ce pays. Aujourd’hui, nous sommes dans une logique d’incorporer 15% de céréales, parce qu’on ne peut pas imposer au consommateur un goût. On commence d’abord par ces 15% tout en visant 50% de céréales locales. Nous voulons qu’un touriste qui vient au Sénégal puisse consommer un pain bien sénégalais. Et nous n’en sommes qu’au début. L’impact sera plus visible dans 10, 15 ou 20 ans. Nous allons déblayer le terrain pour que les générations de boulangeries qui viendront, puissent trouver des consommateurs qui acceptent ce nouveau type de pain avec un goût différent.

Mais là également tout dépendra de la qualité. Si elle n’est pas adéquate, mille ans ne suffiront certainement pas pour convaincre le consommateur à reléguer le pain blanc au bénéfice d’un autre…

La qualité sera forcément adéquate. À preuve, en 2011, la fédération nationale des boulangers du Sénégal a présenté une équipe à la coupe du monde de la boulangerie, au Maroc. Nous avons remporté le trophée en présentant des produits à base de céréale locale incorporée à 50%. Le jury qui était composé d’un Polonais, d’un Australien et d’un Mexicain a apprécié ce goût. Nous sommes les tenant du titre de la coupe du monde de boulangerie qu’on va défendre le 19 mars prochain au Maroc. Alors, outre sa volonté de rassembler les boulangers du Sénégal, la fédération initie souvent des mouvements d’humeur comme ce fut le cas les 4 et 5 février dernier. Quel a été le véritable mobile de cette grève ? C’était simple. Nous avons été surpris par l’attitude des meuniers. On a vu que des gens qui, en réalité, vendaient la farine à 18. 500 francs (le sac de 50 Kg, Ndlr) se lèvent un beau jour pour dire à l’Etat qu’on doit augmenter 600 Frs sur le prix de la farine. Pourtant, à ce moment, les cours mondiaux du blé n’ont pas bougé, indépendamment de ce qu’ils disent. Pour justifier cette hausse, ils convoquent un consensus qu’ils avaient avec l’ancien régime. Mais, c’est un deal alors ? Mieux encore, certains commerçants achetaient le sac de farine à 18. 500 Fcfa pour le revendre à des boulangers à 19. 000 Fcfa.

À les lire, les boulangers étaient partie prenante de négociations tripartites ayant abouti à ce consensus qui ne devrait pas dépasser deux mois….

C’est archi-faux ! Ces meuniers-là sont en train de délirer. D’août 2011 à janvier 2012, les cours mondiaux du blé ont fortement baissé jusqu’à atteindre en moyenne, 192 euros la tonne. À ce moment, nous avions fait une tournée nationale pour réclamer une baisse de 6.000 Fcfa sur le prix du sac de farine. La fédération avait suggéré à l’Etat de faire baisser le prix de la farine pour que le sac soit vendu à 14.000 Fcfa. On voulait même déclencher un mouvement pour réclamer la baisse, mais le contexte électoral ne le permettait pas. En outre, malgré toutes les convocations qu’ils reçoivent, les meuniers ne répondent jamais. Par la suite, la base s’est réunie à la Chambre de commerce pour apprécier la situation. La résolution a été prise d’attendre la fin du processus électoral qui allait survenir dans une quinzaine de jours. Nous avions considéré qu’il vaudrait mieux ne pas décider d’un arrêt de production. Voilà pourquoi nous avions accepté la baisse de 600 francs. Sinon, nous réclamions 6000 francs. Parce qu’en septembre 2010, quand on avait fixé le prix de la farine à 20.600 Fcfa, nous avons attendu un mois et demi, plus exactement le 27 octobre 2010 pour que l’Etat accepte le prix du pain à 175 francs la baguette de 210 grammes. Logiquement quand on augmente le prix de la farine, le conseil national de la consommation doit immédiatement se réunir pour fixer le prix du pain. Mais, l’Etat n’avait pas voulu convoquer ce conseil. Il nous a fait traîner pendant un mois et demi, et à la suite de deux arrêts de production en septembre puis en octobre 2010 pour que l’Etat accepte de convoquer le comité technique du conseil national de la consommation le 22 octobre, afin d’ajuster le prix de la baguette. Et, durant cette période, des boulangeries ont été obligées de fermer boutique et les meuniers le savent parce que ces boulangeries leur devaient de l’argent. Donc tout ce qu’ils disent aujourd’hui, c’est faux. Ils n’ont jamais daigné assister aux travaux du conseil national des consommateurs parce qu’ils étaient trop forts jusqu’à obtenir tout ce qu’ils voulaient avec l’ancien régime. Ils restaient dans leurs bureaux et obtenaient tout ce qu’ils voulaient. Voilà ce qui a changé aujourd’hui dans ce pays. Il faut au moins reconnaître que le nouveau régime a été ferme avec ces meuniers-là.

C’est justement ce que vous demandez aux meuniers que les consommateurs attendent de vous. Autrement, pourquoi le prix de la baguette ne baisse pas corrélativement à la baisse du prix de la farine ?

Il faut savoir que le prix du pain est homologué. Encore une fois, ce ne sont pas les boulangers qui décident d’augmenter ou de baisser le prix du pain. Il y a une commission technique au niveau du conseil national de la consommation qui convoque les boulangers, les consommateurs et tous les techniciens du ministère du Commerce. On décide sur la base d’une structuration consensuelle pour fixer le prix. Autant les boulangers ont beaucoup de choses à dire sur la même structure. Il n’y a jamais eu d’intermédiaire sur la structuration du prix. Si un boulanger a des intermédiaires, c’est son problème. Ce qu’il y a dans la structuration, c’est une marge de 10% accordé au vendeur en kiosque et une même marge pour le boulanger ; ce qui n’est pas normal. (Il nous fait lire un document chiffré contenant la structuration du prix du pain et les marges bénéficiaires). Il nous faut au moins une marge de 25%, c’est cela la norme standard et aux prochaines rencontres de la commission technique, il faut qu’on change ce taux de 10%. Si on avait bien structuré, le prix du pain allait atteindre 300 francs, c’est ça la réalité. Et c’est pour cette raison que nous voulons que le prix du pain soit indexé par rapport à son poids. Dans cette perspective toujours, nous avons remis au Ministère du Commerce deux documents qui résultent d’un audit sans complaisance du secteur effectué par un cabinet privé Light House qui a été financé par le centre de développement des entreprises de Bruxelles (CDE). Cet audit fait noter que sur la TVA par exemple, il y a une injustice dont les boulangers sont victimes. Le prix du pain est hors TVA, cela veut dire que quand le consommateur achète sa baguette à 175 francs, le boulanger ne récupère pas la TVA. Or, nous payons la TVA sur la farine, sur le diesel oil et sur l’eau. Alors, pour appuyer le secteur, la TVA devrait être supprimé ne serait-ce que sur la farine et l’électricité.

Concrètement pourquoi vous ne baissez pas le prix de la baguette quand le prix du sac de farine baisse ?

Quand les meuniers ont fait passer le prix de 14.000 à 20.600 francs, le litre de gasoil coûtait 442 francs. Aujourd’hui, le litre de gasoil est presque à 800 francs (792 Fcfa). Mieux encore, en janvier 2009, l’ancien Ministre du Commerce que je ne veux pas citer, avait fait baisser le prix du pain de 25 francs à cause uniquement des fluctuations du cours du pétrole. Donc, sans invoquer le prix de la farine, les boulangers pouvaient réclamer la hausse du prix du pain sur la base unique du prix du diesel. Maintenant, les meuniers peuvent vendre le prix du sac de farine à 18.500 Fcfa et il faut que l’État le sache. Car, on pourra non seulement augmenter le prix mais aussi l’indexer par rapport au poids. À ce moment, le consommateur pourrait avoir un choix flexible lui permettant de payer une baguette à 50 F, 100 F, 200 F ou 300 F. La même formule permettra d’avoir une baguette de 210 g à 150 Frs. Voilà pourquoi nous réclamons à l’Etat une baisse de la farine jusqu’à 18.500 francs. Et, c’est un combat que nous menons pour les consommateurs.

Vous êtes censé défendre les intérêts des boulangers du Sénégal, mais toutes les boulangeries ne semblent pas prêtes à s’aligner quand vous décrétez un mot d’ordre de grève. Il y a souvent des défaillants…

Il faut dire qu’avec plus de mille boulangeries dans le pays, nous ne pouvons pas avoir l’unanimité. À notre niveau, nous avons estimé nos membres à 800. Et, lors de la grève, les régions ciblées ont respecté le mot d’ordre à 100%. Ici à Dakar, ce qui s’est passé, est très simple. Nous avons l’information précise que dans les Sicap, des meuniers ont donné à des boulangers des ordinateurs et des téléphones portables et, surtout, de la farine gratuitement, pour casser ce mouvement, décrédibiliser la fédération et dire que nous ne représentons rien. Mais, le plus important c’était de dire à l’Etat que dans ce pays, 100 boulangeries qui ferment, c’est plus de 1500 emplois perdus. Rien que pour cette raison, un Etat normal devrait régler le problème de ces 100 entreprises.

Quelle lecture faites-vous de la démission de l’ex-ministre du Commerce, El Hadj Malick Gackou, quelques heures seulement après l’homologation du prix de la farine ?

J’avoue que nous avons été très surpris. Il nous a reçus au moins trois fois et durant toutes ces rencontres, il a toujours montré sa disponibilité et sa volonté de trouver des solutions. Mais la base avait constaté beaucoup de retard par rapport à ces discussions ; ce qui nous avait conduit à décréter l’arrêt de la production deux jours durant.

Vous aviez également exigé une rencontre avec le Premier ministre à défaut du Président de la République ?

Les choses avaient vraiment traîné et il fallait aller vite. Mais, le Premier ministre n’est pas avec nous comme cela se dit dans la presse. Il est normal qu’un Premier ministre sache ce qui se passe dans son pays. Sinon, nous n’avons jamais été reçus par le Premier ministre. Nous n’avons jamais eu de contact avec lui. Tous les contacts que nous avions, c’était avec le Ministre du Commerce. Nous lui avons donné des arguments techniques qu’il a certainement transmis au Premier ministre qui a tranché. En outre, il ne faut pas oublier qu’il y a des experts au Ministère du Commerce qui sont aux aguets et qui sont au fait des choses. Peut-être qu’ils ont fait un bon document qui a servi de base au Premier ministre.

Tout compte fait, vous avez eu gain de cause devant les meuniers…

Non. En réalité, nous n’avons pas encore eu ce que nous voulons. Ce qu’il y a lieu de retenir, c’est que la baisse du prix de la farine n’est qu’un préalable aux négociations. Notre combat vient de commencer. L’ancien Ministre du Commerce (El Hadj Malick Gackou, Ndlr) avait déjà créé une commission qui devait se réunir tous les lundis ou tous les quinze jours, en fonction du calendrier des techniciens de son Ministère pour discuter de tous ces problèmes. On avait parlé de la TVA à supprimer sur la farine et le diesel pour que le prix baisse. On pourrait arriver à indexer 1 g à 0,55 Frs.

Et quelle est la prochaine étape de ce combat dont vous parlez ?

Il s’agira de fournir à l’Etat des éléments fiables pour que le prix du sac de la farine soit homologué à 18.500 francs. C’est ça le combat que nous allons mener. Par A ou B, nous allons essayer d’arriver à avoir un sac de farine à 18.500 francs ; c’est cela la réalité du marché. Maintenant, il y a un lobby intense des meuniers pour nous contrecarrer, mais nous sommes prêts à encaisser tous les coups. C’est pour cela que nous demandons à l’Etat de rester vigilant face à ces gens qui sont prêts à tout. Ils sont en train de faire du chantage à l’Etat avec des menaces voilées dans leur communiqué, pour dérégler la distribution avec des ruptures artificielles. Mais ça ne passera pas. Et dans un mois et demi, vous allez voir de la farine de qualité, parce qu’eux ils nous vendent du n’importe quoi. Il n’y a qu’un seul meunier qui essaie de respecter les normes et ce n’est pas le grand. Il faut que ces meuniers sachent que le boulanger de 1960 n’est pas celui de 2012. Nous savons ce qui se passe dans ce monde. Depuis 1989, je voyage, j’ai des contacts avec des traders de blé, je reçois des informations. Je comprends comment fonctionne le système. Le vice-président de la FNBS, Alioune Thiam, est titulaire d’une maîtrise en sciences économiques. Alors, ils ont intérêt à se taire. Ils peuvent acheter tout le monde, sauf la fédération. Comment entrevoyez-vous l’avenir du pain au Sénégal ?

Jusqu’à l’extinction du soleil, il y aura du pain. Alors, le changement devrait s’opérer au niveau des acteurs du secteur. Sur ce plan, l’objectif de la fédération est de changer les mentalités des boulangers, c’est de les former et de créer un label de référence. Nous avons déjà un cabinet qui nous a proposé ce label. On parviendra à créer un autre type de boulangerie. D’ailleurs, je vais ouvrir une nouvelle boulangerie dans 5 jours et ce sera sur la base de ce label. Des boulangers sont en train de suivre et, on tend vers la généralisation. Nous n’avons n’a pas la prétention d’imposer cette formule à tout le monde, mais on essayera de labelliser 50 à 100 boulangers pour montrer le chemin. Nous avons insisté sur la qualité, la propreté et nous avons un partenaire pour les emballages, les gants et autres. Le pain ne sera plus vendu n’importe comment. Dans la même perspective, l’ancien Ministre du Commerce Malick Gackou était en phase avec nous sur l’application effective du décret 32-2004. Nous allons inciter l’Etat à descendre sur le terrain pour traquer les boutiquiers qui vendent du pain. La police doit sévir conformément à la réglementation interdisant la vente du pain dans les boutiques et nous allons mener également ce combat.

Le problème c’est que ce sont les boulangers eux-mêmes qui livrent du pain aux boutiquiers…

Il y a des boulangers qui le font. Mais, pour d’autres, vous ne verrez jamais leur pain dans des boutiques. Maintenant si ce décret est appliqué – d’ailleurs, il réglemente même le port vestimentaire dans les boulangeries et la distance réglementaire entre les kiosques – la labellisation de la boulangerie sera beaucoup plus aisée. C’est également le sens de notre convention signée avec une banque de la place et un autre partenaire pour équiper tous nos membres et changer complètement leurs équipements. Les dossiers sont là (il nous en montre des exemplaires, Ndlr) et nous sommes en train de sensibiliser nos membres. Si on aide une boulangerie à s’équiper, on peut aisément lui imposer le respect des normes. C’est une convention de deux ans renouvelable. Donc dans deux ans, vous constaterez qu’on a financé et labellisé beaucoup de boulangeries. Tout cela est compris par les meuniers eux-mêmes. Ils savent que nous allons vers le consommé local et feront tout non seulement pour gâter ce projet, mais pour surtout liquider la FNBS. Nous ne l’accepterons pas et l’Etat doit frapper fort pour que le consommé local soit une réalité pour appuyer nos producteurs de Fongolimbi, Tambacounda etc. Il faut tout faire pour que le pain à base de mil, niébé, maïs et patate douce soit une réalité dans ce pays. Mais si on suit les intérêts de ces meuniers, ils ne vont jamais accepter qu’on réduise leur part de marché sur les importations du blé. Lesquelles ont une progression annuelle de 6,5% ; il faut qu’on fasse très attention pour arrêter cette tyrannie du blé. Nous sommes prêts pour la guerre.



4 Commentaires

  1. Auteur

    Mor

    En Février, 2013 (18:19 PM)
    J ai pitie des NDIAYENES beugue Mbourou!!!

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  2. Auteur

    Concision

    En Février, 2013 (18:27 PM)
    Putin c long! Les gens doivent savoir ke la plupart des lecteurs sur le net ne sont ke de passage. Un peu de concision serait vraiment la bienvenue. Merci
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    Auteur

    S. Seye

    En Février, 2013 (19:08 PM)
    Le problème est sérieux, comme tout! A vous de vous décider. Où, le bas blesse? En tout cas, nous nous donnons le même prix pour avoir le pain! Et la qualité de pain à changer! Vide come les "crevettes" qu'affectionnent les enfants ! Ne tappez pas sur le bas peuple! Ayez le courage de dire la vérité à l'Etat et qu'on en fisse une bonne fois pour toute! Allez en grève 2, 3, 5 jours et on verra! La grève est le seul moyen efficace! Vous ne voulez pas aller en grève et vous nous vendez un pain "vide"! Pourquoi? En tout cas à Kaolack, on mange tout, sauf du pain! Il ne faut pas transférer les coups, il faut les rendre à celui qui vous les donne; c'est plus responsable! Il faut un jeu d'adultes aux adultes!...
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    Auteur

    Jokko

    En Février, 2013 (19:20 PM)
    Du courage , seul un président patriote pourra faire une réforme nécessaire tout en sauvegardant les intérêts des uns et des autres  :up:  :up:  :up:  :up: 



    NB: Vive le pain avec 50% local et 50% blé importé  :up:  :up:  :up:  tout le monde y gagne , l'état ,les meuniers ,les boulangers ,les agriculteurs ou paysans et enfin les consommateurs  :up:  :up:  :up:  :up: Sénégal dieume kanaame :up:  :up:  :up: 
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    • Auteur

      Reply_author

      En Février, 2024 (11:12 AM)
      Il subit la furie des féministes ivoiriennes actuellement. Il n'a pas cessé de fendre en excuses. Bien fait pour sa gueule 
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