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AMADOU SEYDOU DIA, DIRECTEUR DE L’HYDRAULIQUE URBAINE : « L’eau étant une denrée vitale, l’Etat supporte les hausses »

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AMADOU SEYDOU DIA, DIRECTEUR DE L’HYDRAULIQUE URBAINE : « L’eau étant une denrée vitale, l’Etat supporte les hausses »

Le Directeur de l’Hydraulique urbaine, Amadou Seydou Dia apporte sa réponse au Cadre unitaire des syndicats du secteur de l’Hydraulique urbaine et de l’assainissement du Sénégal (Cus Shuas) qui dénonce « l’opacité dans le processus de la prochaine réforme institutionnelle et le non-paiement, par le gouvernement, des arriérés dus à la Sde, à la Sones et à l’Onas ». Dans l’entretien qu’il nous a accordé, M. Dia soutient que le gouvernement « a toujours respecté ses engagements financiers vis-à-vis des sociétés du secteur de l’eau ».

Le Directeur de l’Hydraulique urbaine, Amadou Seydou Dia apporte sa réponse aux déclaration du cadre unitaire des syndicats du secteur de l’Hydraulique urbaine et de l’assainissement du Sénégal (Cus Shuas qui dénonce « l’opacité dans le processus de la prochaine réforme institutionnelle et le non paiement par le gouvernement des arriérés dus à la Sde, à la Sones et à l’Onas ». Dans l’entretien qu’il nous accordé, M. Dia soutient que le gouvernement « a toujours respecté ses engagements financiers vis-à-vis des sociétés du secteur de l’eau.

Le cadre unitaire des syndicats du secteur de l’Hydraulique urbaine et de l’assainissement du Sénégal (Cus Shuas) demande au gouvernement de payer les arriérés dus à la Sde, à la Sones et à l’Onas. Vos commentaires ?

Je rappelle que l’Etat est le premier concerné par le règlement de cette facture. J’aurais souhaité que dans leurs analyses, les syndicats ne s’arrêtent pas seulement à jeter des pierres à l’Etat. On devait faire une analyse globale de la situation et voir l’ensemble des acteurs qui doivent intervenir pour qu’une solution durable soit trouvée pour le maintien de l’équilibre financier. Je veux dire par là qu’il y a l’Etat d’un côté, les consommateurs de l’autre côté. Ils font partie, d’une part, des consommateurs, d’autre part de l’Etat, parce que leurs sociétés ont toujours participé à l’ensemble des décisions concernant le secteur. Ils devaient regarder dans le rétroviseur. Depuis 1995, pendant les moments durs que les populations ont vécus dans l’approvisionnement en eau potable, le Sénégal a engagé des réformes qui ont abouti à la création de la Sones, la Sde et l’Onas. L’application de ces décisions a donné des résultats qui nous ont permis de retrouver un équilibre dans l’approvisionnement des populations en eau potable, mais aussi dans le domaine des finances. L’eau a un coût. De 2003 à maintenant, il n y a pas eu un franc d’augmentation sur le tarif concernant les consommateurs alors le coût de l’énergie a augmenté. Chaque augmentation du coût de l’énergie a une répercussion sur le prix de l’Etat.

Comment cette répercussion est gérée ?

C’est l’Etat qui a pris en charge cette répercussion. De 2003 à maintenant, il n y a pas eu une augmentation au niveau des ménages. L’Etat a pris ça en charge pour soulager les populations. C’est un acte très important qu’on ne doit pas oublier d’autant plus que ces syndicalistes sont des acteurs de l’Etat et ils savent ce qui se passe. Cette augmentation a entrainé une hausse très sensible de la facture de l’Etat. A titre indicatif, au moment où le consommateur paie le mètre cube à moins de 500 fcfa, l’Etat se trouve pratiquement à 2000 Fcfa le mètre cube. Cette augmentation devait être répercutée aux consommateurs. Ce que l’Etat n’a pas voulu. L’Etat s’est engagé dans son contrat avec la Sones à garantir l’équilibre du sous secteur. Cette situation est conjoncturelle. Elle n’est pas structurelle. L’Etat, très conscient de cette situation, est en train de trouver la solution pour que ces sociétés puissent augmenter sans aucune difficulté. Ce qu’il faut noter, c’est que l’Etat n’a pas intérêt à voir naître son bébé, le voir grandir avec des résultats performants et le laisser tomber. Il ne se passe pas un mois sans que nous recevions les visites de pays africains qui viennent s’inspirer de notre réussite. Conscient de cela, l’Etat n’a pas intérêt à bazarder tous ces acquis. Les syndicalistes devaient faire une analyse globale pour voir de manière durable les solutions à dégager. L’Etat a déjà pris sa part dans ces solutions. Il ne faut pas oublier tout ce que l’Etat a fait. S’il y a, aujourd’hui, un secteur qui marche, c’est celui de l’Eau.

Est-ce que la facture non payée de l’Etat ne pourrait pas avoir un impact sur la bonne marche du secteur ?

On ne peut pas parler de factures non payées. L’Etat a toujours payé ses factures. Peut-être, il y a eu du retard dans le paiement, mais l’Etat va payer. Il y a toujours une incidence dans le fonctionnement de ces sociétés. Mais l’Etat est conscient de cela. C’est pourquoi, il est en train de voir les voies et moyens pour régler cette situation. Ils sont allés trop vite en besogne. Ce n’est pas une situation qui est inconnue de l’Etat. Le gouvernement s’est engagé à garantir cet équilibre. Cette garantie passe par le règlement de cette facture. J’aurais invité les syndicalistes à pousser plus loin la réflexion pour voir quelles sont les solutions définitives à mettre en place pour que ce fils qui est déjà né puisse grandir et vieillir ?

Quelles solutions préconisez-vous assurer la pérennité du service ?

Pour assurer la pérennité du service, on ne doit pas mettre tout sur le dos de l’Etat. Si l’on met toutes les répercussions énergiques qui ont une incidence sur les finances dans le secteur de l’hydraulique sur le dos de l’Etat, il va y avoir des difficultés. Que ça soit fait de manière équitable. L’Etat a sa part à payer, mais les consommateurs ont aussi leur part à payer. Il faudra que les gens en arrivent à la vérité des prix. Mais pour le moment, je vous dis que l’Etat très conscient de cette situation a voulu prendre les répercussions en charge jusqu’ici. Ce qu’il faut noter, c’est que depuis 2003, il n’y a pas eu d’augmentation sur les factures des ménages alors qu’il devait y avoir une hausse compte tenu de l’évolution du secteur.

Vous parlez de vérité des prix, envisagez-vous une augmentation du prix de l’eau ?

Je ne peux pas parler d’augmentation. Je vous dis que l’Etat s’est engagé à garantir cet équilibre. La garantie de cet équilibre passe par cette approche de l’Etat de prendre en charge le surplus qu’on devait reverser sur la facture des populations. Une autre solution serait d’appliquer la vérité des prix. C’est le choix régalien de l’Etat. Le gouvernement a voulu pour le moment prendre en charge cette différence de prix que l’augmentation du coût de l’énergie a dû occasionner. Jusqu’à présent, ces factures ont été payées à bonne date. Maintenant, on est dans le contexte général d’augmentation des prix où il y a la crise qui s’installe dans tous les secteurs. L’eau étant une denrée vitale, parce que ce qu’on peut se permettre avec électricité, n’est pas possible en eau, l’Etat a décidé de supporter les répercussions. On peut rester toute une journée sans électricité, mais on ne peut pas se priver d’eau par une toute une journée. C’est pour cette raison que l’Etat a mis les priorités sur ce secteur. Et cela a donné des résultats. On n’a jamais entendu le secteur de l’eau bouger. C’est parce que ça marche.

Il y a eu un retard de paiement dans la facture d’eau par l’Etat et ce retard entraine peut-être quelques difficultés, mais c’est temporaire. L’Etat ne refuse pas de décaisser. C’est juste un retard.

Est-ce que ce retard ne va pas engendrer des problèmes au niveau des sociétés d’eau ?

Je ne peux parler d’arriérés de salaire. On n’est pas encore à cette situation. Mais l’Etat a déjà pris les devants afin que nous n’arrivions pas à cette situation. L’autre problème qui se pose qui est couplé à l’hydraulique urbaine, c’est l’assainissement qui est un secteur non rentable. L’hydraulique urbaine prend en charge une partie de l’assainissement, alors que l’assainissement n’est pas rentable. On investit des sommes énormes, mais pour récupérer c’est pratiquement impossible. C’est différent de l’eau où tu as ta facture. Les gens n’ont pas leur facture d’assainissement. C’est sur la facture de l’eau qu’un certain taux est prélevé pour être destiné à l’assainissement. Cela vient gonfler la facture de l’eau.

Les travailleurs fustigent également leur non implication dans l’étude de l’évolution institutionnelle du secteur. Qu’est-ce qui s’est réellement passé ?

Dire qu’ils ne sont pas associés, c’est mal comprendre le problème. Les sociétés sont représentées à chaque séance de travail de l’étude institutionnelle. Les sociétés savent ce qui se dit et ce qui est prévu. Je veux leur rappeler que l’Etat du Sénégal quel soit le schéma à mettre en place, veillera à ce que les intérêts des populations soient sauvegardés. Il n’a pas intérêt à mettre en place un système qui va bouleverser les intérêts des populations, mais je dois dire qu’il y a des niveaux de participation à l’étude institutionnelle. Il arrivera des moments où ça va être soumis à l’ensemble des acteurs. En ce moment, chacun aura son mot à dire. Mais que les syndicalistes sachent qu’ils sont représentés dans tout ce que fait l’Etat. Leurs sociétés sont représentées.



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