Les épreuves anticipées de philosophie et de français du Baccalauréat 2008 devraient avoir lieu le 12 du mois courant. Si certains candidats doutent encore de la tenue, à la date fixée, des examens, d'autres sont tout simplement pessimistes compte tenu des nombreuses difficultés auxquelles ils sont confrontés (grèves interminables, menace de boycott par les enseignants, crise d'hystérie collective dans les lycées et collèges et retard entre autres ).
Nous sommes sur l'avenue Ousmane S océ Diop de Rufisque, à quelques encablures du lycée Abdoulaye Sadji et du Cem Matar Seck, à quelques minutes de neuf heures. Un vent sablonneux se lève. Des filles, toutes arborant des blouses de couleur rose marchent devant nous. Leur sujet de conversation se devine aisément, ce n'est rien d'autre que les examens qui devraient bientôt commencer. D'ailleurs elles parlent à très haute voix. "Moi, jusqu'à preuve du contraire, je suis certaine que les épreuves anticipées n'auront pas lieu le 12", dit l'une d'elles. "En tout cas, préparons-nous en conséquence.
Ce qui est sûr, c'est que tôt ou tard il y aura des examens". Et renchérit l'autre : "Si Djiné Maïmouna ne s'en mêle pas. Pourtant, cela peut être un bon prétexte si on nous donne des sujets que nous n'avons pas vu en classe", lance une élève de 3ème. Pour tâter le pouls de ces candidates au Bac, nous nous invitons à leur conversation. "Vous ne pensez pas qu'il vaut mieux vous préparer au lieu d'attendre des miracles de Djiné Maïmouna ?". "Puisque les choses se compliquent, les autorités ne veulent pas régler la situation. Si les enseignants sabotent les examens, nous en pâtirons, alors mieux vaut piquer une crise d'hystérie et bénéficier d'épreuves de secours plutôt que de dormir devant sa copie", répond la plus futée. Mais pourquoi pensez-vous que les enseignants vont saboter les examens, vos professeurs ne sont pas en grève, ce sont les enseignants du primaire qui menacent de boycotter ?.
"Oui, mais c'est eux qui nous surveillent lors des examens. L'organisation est très importante. Si on nous emmène des étudiants ou des militaires, psychologiquement cela nous affectera", lâche-t-elle, la mine renfrognée. A mesure qu'elles avancent vers l'école, leur bande grossit. Tous partagent le même point de vue sur les examens. "Cela sera difficile". "Déjà, dit-Amadou Sarr, candidat au Bac, nous avons accusé du retard sur le programme. Même si les professeurs font de leur mieux pour nous aider avec les cours de rattrapage et autres, les élèves ne sont pas tout à fait confiants, surtout les filles qui sont hantées par cette histoire de «Djiné Maïmouna".
Quand bien même, il y en a parmi les candidats certains qui sont optimistes. C'est le cas de Ndèye F. Bèye, élève en classe de 3ème. Pour elle, rien n'empêchera la tenue des examens à la date fixée "Je suis sûre que cette fois-ci, l'Etat n'osera pas laisser les enseignants nous prendre en otage, la situation sera réglée, déjà on parle de trêve, cela veut dire que bientôt, tout cela sera rangé aux oubliettes".
Quant à Djiné Maïmouna, elle n'en fait aucun commentaire. Tout ce qu'elle espère c'est que "les filles seront sages et auront l'honnêteté de ne pas pénaliser leurs camarades en simulant des crises".
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