Après la manif contre les homosexuels : Imam Mbaye Niang et Cie invités à marcher contre le viol des enfants

Etant perçu comme un mal pernicieux, la pédophilie est une gangrène qu’il faut extirper de la société sénégalaise. C’est suivant cet esprit que le Groupe d’actions contre le viol des enfants entend mener une véritable guérilla contre ce qui s’apparente à une vermine qui ronge le tissu social national.

SAINT-LOUIS - Réagissant au terme d’une rencontre de renforcement de capacités, d’une quarantaine de journalistes, ‘sur le comment écrire et parler des abus et l’exploitation sexuelle des enfants’, le président du Groupe d’actions contre le viol des enfants (Grave), Adama Sow, a martelé que ‘le viol n’est pas un fait divers, c’est un crime. Le combat, c’est qu’il faut qu’on fasse quitter le viol des pages consacrées aux faits divers. Donc, il fallait informer, conscientiser les confrères pour qu’on essaie d’échanger et de nous mettre à niveau’, souligne notre confrère qui ajoute : ‘parce qu’aujourd’hui, les enfants sont sur Internet, ils sont en train de télécharger, à travers le téléphone-portable, des Mms et des fichiers pornographiques. Au niveau de la presse, nous devons être la sentinelle. Mais une sentinelle plus militante et plus active de la cause pour qu’on ne traite plus un cas de viol comme un papier ou un article de plus. Nous devons nous engager pour la cause des enfants, comme d’autres confrères s’engagent dans la politique, le sport, la culture…’, plaide Adama Sow.

Le viol étant un mal pernicieux, la pédophilie, une gangrène qu’il faut extirper de la société sénégalaise, il convient, dès lors, de mener une véritable guérilla contre ce qui s’apparente à une vermine qui ronge le tissu social national. De l’avis de M. Sow, qui relaie le sentiment partagé des journalistes présents à cette rencontre de deux jours, organisée entre mardi et mercredi derniers à Saint-Louis, ‘au-delà d’une nécessité, c’est une urgence et une priorité de mener une croisade contre ce fléau’. Le président du Grave de suggérer, chemin faisant, aux religieux de contribuer activement aux efforts faits pour lutter contre le viol et la pédophilie. A ce niveau, M. Sow fait noter que ‘nous avons tous applaudi quand Imam Mbaye Niang a fait la marche contre les Goordjiguène. Mais l’Imam et les autres marabouts peuvent nous aider mieux en faisant des marches contre les viols d’enfants. Nous devons nous engager, sans retenue ni calcul pour la cause des enfants’, invite le président du Groupe d’actions.

Cheikh Tidiane Seck de la radio Dioko Fm de Rufisque ‘se félicite de la tenue de telles assises dans la mesure où le phénomène a pris une telle ampleur au Sénégal de sorte qu’on doit prendre la responsabilité qui nous incombe en tant que communicateur. Nous devons mener un militantisme objectif’, s’engage notre confrère. Dans ce même registre, Mamadou Bass Kébé, coordonnateur national du projet de lutte contre la traite et les pires formes de travail des enfants, estime, pour sa part, que ‘nous avons atteint nos objectifs. Les résultats attendus ont été réalisés dans la mesure où les experts que nous avons conviés à cette rencontre, ont communiqué avec les journalistes. Nous souhaitons, maintenant qu’il y ait un impact au niveau des rédactions. La presse doit jouer son rôle, d’alerte, de prévention de Jëebané pour juguler un tel phénomène’.