Qui d'autre qu'un praticien du droit, avocat de surcroît, est mieux placé pour jauger l'ampleur des agressions jusqu'ici impunies. Très au fait des dossiers relatifs aux cas d'agressions classés sans suite par la justice, l'Association des jeunes avocats sénégalais (Ajas) semble en être peu fière. C'est ainsi qu'elle en appelle à la lutte sans complaisance contre l'impunité, suite aux ‘actes de vandalisme intolérables et inadmissibles’ qui se sont produits dans les locaux du groupe de presse Wal Fadjri, le vendredi 25 septembre 2009. L’Ajas constate, à l’occasion, que ces actes sont comme une réplique des évènements survenus dans les locaux d’autres organes de presse. Dans une déclaration rendue publique hier et qui porte la signature de son président, Me Antoine Mbengue, elle estime que ‘ces situation répétées et intolérables, dans un Sénégal qui se veut un Etat de droit, semblent consacrer le règne d’une impunité que rien ni personne ne peut justifier et forcent à relever que si les mesures appropriées ne sont pas immédiatement prises, il est à craindre que la justice privée ne prenne le dessus sur la justice étatique’.
Contrairement à certains, ces benjamins du barreau sénégalais ont de la mémoire. Car ces jeunes avocats disent avoir encore le souvenir ‘de citoyens sénégalais victimes d’agression et qui réclament toujours justice’. Aussi constatent-ils, en le condamnant avec fermeté, une recrudescence d’agressions et de menaces dirigées contre des personnes exerçant dans le domaine de la communication. Inquiète de cette situation qui n’honore pas notre pays et consciente de son rôle dans l’information juridique des populations, la consolidation de l’Etat de droit et le respect effectif des droits fondamentaux de la personne humaine, l’Association des jeunes avocats sénégalais exhorte les autorités étatiques à plusieurs niveaux. C'est ainsi qu'elle leur demande de construire ‘un système dans lequel les individus demeurent de véritables citoyens’, autrement dit des hommes majeurs, responsables chacun de son propre destin et tous solidaires du devoir national ; de veiller à ce que ‘les généreux principes contenus dans notre loi fondamentale et dans les engagements internationaux pris par notre pays’ soient respectés dans toute leur étendue.
Mieux, l'Ajas exhorte l'Etat à veiller à ce que ‘toute violation des droits garantis par l’Etat soit sanctionnée à sa juste mesure, conformément aux lois en vigueur, par une justice indépendante et juste, sans considération d’aucune appartenance religieuse, politique, sociale ou autre’. Mais, aussi à travailler, dans une dynamique novatrice, à réconcilier le peuple sénégalais avec lui-même, pour que tous, dans un même élan, nous puissions poser les jalons d’un développement durable de notre pays dans la sérénité et la paix.
Les jeunes avocats du Sénégal invitent également tous les Sénégalais, de quelque obédience qu’ils soient, à ‘être le ferment de la construction de notre unité nationale, par le culte de la tolérance, du pardon, mais surtout du respect de l’autre dans la différence, à veiller à ce que les libertés permises par nos lois et règlements ne se convertissent en arme contre des composantes de notre société’. Plus loin, ces praticiens du droit en appellent à la prise de conscience de ce que ‘nous avons tous le devoir impérieux et sacré d’éviter, par toutes nos forces rassemblées, que le Sénégal ne bascule dans le peloton des pays à instabilité chronique et d’offrir aux générations futures un cadre de développement harmonieux’.
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