Dans 50 à 75 ans, Rufisque risque d'être envahie par les eaux jusqu'à la route nationale, alors que les Sénégalais qui naîtront dans 100 ans risquent de ne pas trouver les travaux de l'Anoci sur la Corniche Ouest parce qu'ils auront disparu sous les eaux. C'est l'alerte lancée, hier, par le capitaine Amadou Canar Diop de la Direction de la protection civile, en marge de l'atelier sous-régional sur l'identification des risques en Afrique de l'Ouest.
Rufisque et la Corniche Ouest restent sérieusement menacés par l'érosion côtière. L'alerte a été lancée, hier, par le capitaine Amadou Canar Diop, de la Direction de la protection civile qui, en marge de l'atelier sous-régional sur l'identification des risques en Afrique de l'Ouest, listait les menaces au Sénégal : «Au Sénégal, les risques de catastrophe, c'est d'abord les inondations. Puis il y a l'érosion côtière. Avec les changements climatiques, l'érosion côtière est en train de sévir sévèrement au Sénégal. Et les spécialistes disent que si rien n'est fait, d'ici 50 à 75 ans à Rufisque, par exemple, la mer sera sur la route nationale. Et si rien n'est fait d'ici 75 à 100 ans, les enfants qui naîtront ne verront pas les travaux de l'Oci sur la Corniche», a-t-il alerté.
Et se voulant plus exhaustif, M Diop allonge la liste des catastrophes : «il y a aussi le péril acridien qui est aussi un risque de catastrophe et les déserts du Sahara et du Niger sont des lieux de ponte des criquets. Il y a les feux de brousse, cette année, le couvert végétal est très bien fourni. Mais si rien n'est fait, juste après la saison des pluies, on risque de voir les feux de brousse qui constituent eux aussi une calamité nationale, car nos forêts disparaissent et le désert approche, avec les changements climatiques. Et enfin, il y a la sécheresse».
Intervenant sur la question des inondations, le directeur de la Prévention civile, M Sidate Diouf, reconnaît que «les dégâts sont énormes, l'eau tarde à partir jusqu'à présent, on est en train de pomper. Il faut des mesures structurelles, des mesures durables». Puis il révèle qu'«on est en train d'évaluer les inondations de 2009, avec l'appui de la Banque mondiale et le Pnud. Et les conclusions qui en sortiront nous permettront de faire des propositions au gouvernement». Et sur les contours de cette évaluation, le capitaine Diop soutient :«On a fait une évaluation des pertes, les dommages et les besoins post-inondations 2009. On est passé sur toutes les zones où il y a eu inondation. On a relevé les pertes, les dommages et vu les besoins pour demain, s'il y a inondation, pouvoir faire en sorte que les dommages soient minimes. Les résultats sortiront incessamment, dans une semaine ou deux. Nous allons les présenter aux autorités pour validation».
Youssouf Sane
Source Le Populaire
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