GENEVE - La mort prématurée et tragique de Melle Fatou Diop (34 ans), victime d’un ‘meurtre, voire d’un assassinat’ (dixit la juge d’instruction en charge du dossier) perpétré par Jef, un Britannique de 57 ans, dans son lieu de travail le 15 septembre 2009, ne laisse pas de marbre l’Etat du Sénégal. En effet, c’est par une note verbale que la diplomatie sénégalaise a saisi le Département Fédéral des Affaires étrangères de la Confédération helvétique pour solliciter son entremise afin d’obtenir des éclaircissements sur les circonstances du décès de l’ex-serveuse sénégalaise du bar Good Time, sis à la rue de Fribourg à Genève.
L’ambassadeur Carlos Mbaye à qui nous avons demandé au téléphone, hier, tard dans la soirée, quelles étaient les actions entreprises par le gouvernement sénégalais en faveur de la famille de la disparue, a souligné : ‘J’ai parlé à la maman, ce vendredi 18 septembre, pour lui témoigner le soutien du gouvernement du Sénégal. J’ai par ailleurs assuré la famille que les autorités sénégalaises sont à leurs côtés afin que justice soit rendue’. Saisissant au vol les propos du Représentant permanent du Sénégal auprès des Nations-Unies et Ambassadeur plénipotentiaire auprès de la Confédération helvétique, la maman de la victime, Mme Triponez née Amy Dione, a également fait état de sa détermination à aller jusqu’au bout pour que le droit soit dit. ’Elle m’a affirmé, nous confie l’ambassadeur, qu’elle ira jusqu’au bout’. L’autre information est que Mme Triponez a communiqué aux diplomates sénégalais qu’’elle avait donné son accord pour un don d’organes de sa fille’.
En outre, le même jour, Babacar Carlos Mbaye a dépêché une délégation de la Mission sénégalaise auprès de la Police de Genève pour s’informer de la situation. ‘On leur a dit que le dossier était auprès de Mme la Juge d’instruction (Ndlr, Mme Gaëlle Van Hove)’. Les diplomates sénégalais ont ainsi demandé que ‘la procédure soit conduite avec diligence et que les sanctions suivent’. L’ambassadeur du Sénégal a loué, en outre, la pleine coopération de la Police de Genève qui a aidé notre mission permanente ‘à entrer en contact avec la mère’ de la victime.
En fait, dans l’affaire Fatou Diop, il y a deux aspects : un aspect civil et un aspect pénal. Mme la Juge Gaëlle Van Hove à qui nous avons parlé avant-hier (lire notre édition du 18 septembre) nous a certifié que la justice sera dite. En effet, c’est à la fin du procès qui devrait se tenir en Cour d’assises, dans un an au minimum, que le meurtrier ou l’assassin (deux termes que définit clairement le Code pénal suisse dans son article 112) connaîtra son sort. L’acte criminel sera déterminé juridiquement. Et le prévenu qui a avoué les faits qui lui sont reprochés, sera condamné à une peine d’emprisonnement qui devrait aller de 5 ans (meurtre) à 10 ans (assassinat). Dans ce dernier cas, il pourrait écoper d’une perpétuité qui est la peine maximale.
El Hadji Gorgui Wade NDOYE (ContinentPremier.Com)
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