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Badara Sall, père de Samba Lampsar Sall ( Etudiant sénégalais assassiné en Russie en 2006) : « Nous nous sommes sentis lâchés par l’Etat du Sénégal »

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Badara Sall, père de Samba Lampsar Sall ( Etudiant sénégalais assassiné en Russie en 2006) : « Nous nous sommes sentis lâchés par l’Etat du Sénégal »
Surprise et déception. Deux mots qui reviennent souvent dans la bouche du père de Samba Lampsar Sall, cet étudiant sénégalais, ingénieur en télécommunication à l’âge de 28 ans, assassiné à Saint-Pétersbourg, en Russie, le 7 avril 2006. M. Badara Sall est d’autant meurtri que le verdict du procès des assassins de son fils, tombé jeudi dernier, blanchit totalement celui que les preuves et les témoignages désignent comme celui qui a tiré à bout portant sur son fils. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, M. Sall tient à relever, tout de même, les défaillances de l’Etat du Sénégal dans la gestion de ce dossier. Et celles-ci renvoient au retard dans le paiement des honoraires des deux avocats commis successivement par l’Etat pour défendre les intérêts de la partie civile. La situation a été telle que le premier d’entre eux, un spécialiste des affaires criminelles qui suivait le dossier depuis trois ans, a fini par jeter l’éponge et s’est déporté. Me Vladimir Vladimiovich Tchanov qui a pris son relais, ne sera guère épargné par ces défaillances.
 
Wal Fadjri : Comment avez-vous accueilli le verdict qui a blanchi l’auteur du coup de feu fatal à votre fils ?
Badara Sall : Avec surprise et déception. Parce que nous ne nous attendions pas à ce verdict. L’acte de ce crime a été signé par une organisation d’extrême droite néo-nazie qui s’appellerait la ‘Patrouille blanche’.Quand notre fils a été assassiné le 7 avril 2006, l’arme du crime a été abandonnée sur les lieux où le meurtre a été commis. Le lendemain, l’organisation criminelle a revendiqué l’acte. A l’époque, cette affaire avait suscité beaucoup de réactions, ainsi que des manifestations aussi bien en Russie qu’en France. Vous vous souvenez que la Raddho ainsi que certains professeurs du lycée Blaise Diagne avaient exprimé leur indignation en manifestant devant les locaux de l’Ambassade de Russie à Dakar.
 
A la suite de ce meurtre, le procureur de Saint-Pétersbourg avait ouvert une instruction. Et le juge d’instruction en charge du dossier, que nous avons d’ailleurs rencontré quand nous nous sommes rendus dans cette ville, a procédé à ses investigations. Des enquêtes et autres interrogatoires ont été menés. Des arrestations sont survenues. A la fin, M. Maliouguine, un membre de l’organisation criminelle, a été inculpé par le juge d’instruction pour être l’auteur de l’assassinat de notre fils. Cela s’est fait sur la base de preuves. Il y a eu également les aveux d’un des membres de l’organisation qui avait désigné Maliouguine comme l’auteur du coup de feu fatal. Il y a eu aussi un témoin oculaire qui a même décrit Maliouguine et donné des détails jusqu’à l’arme qu’il portait.
 
Surprise et déception parce que l’instruction qui avait été ouverte suite à l’assassinat de notre fils, a permis de montrer la responsabilité de cette organisation sur d’autres délits et crimes antérieures. Cela a entraîné d’autres dossiers qui sont venus se joindre à celui de notre fils et ont été finalement versés dans le procès. Le juge d’instruction a déposé l’acte d’accusation et il y a eu un procès en assises qui a commencé depuis le 1er juin 2009.
 
Surprise et déception parce qu’à l’arrivée, sur les quatorze personnes accusées, douze ont été déclarées coupables. Et curieusement, celui qui était accusé de l’assassinat de notre fils a été déclaré non coupable. Voilà les faits. Je les constate. Et je suis surpris et déçu par ce verdict d’autant que celui qui a été inculpé de l’assassinat de notre fils a été libéré le même jour.
 
‘La gestion de notre dossier a connu des maladresses. (L’Etat du Sénégal a) eu des relations assez heurtées avec les avocats en charge de notre dossier. A l’origine, des problèmes d’intendance, d’honoraires. Et ils portent sur un différentiel assez dérisoire d’ailleurs’
 
Comment expliquez-vous cette situation incongrue ?
 
Les explications, elles peuvent se situer à deux niveaux. Il faut peut-être voir au niveau du jury où le doute a pu être installé auprès des jurés. L’inculpé a déclaré qu’il n’était pas l’auteur du coup fatal. Il a mouillé le chef de l’organisation qui, lui-même, a été abattu lors de son arrestation, en déclarant qu’il serait l’auteur du coup fatal. Il faut dire que Maliouguine est un ancien de la police. Et il est certainement très au fait des techniques de camouflage et d’effacement des traces. On n’aurait pas également trouvé sur lui les marques du tatouage de l’organisation criminelle.
 
L’autre argument - et il faudrait avoir le courage de le dire - c’est que la gestion de notre dossier a connu des maladresses. Nous avons eu des relations assez heurtées avec les avocats en charge de notre dossier. A l’origine, des problèmes d’intendance, d’honoraires. Et ils portent sur un différentiel assez dérisoire d’ailleurs. Et c’est ainsi que l’avocat qui avait en charge le dossier et qui le suivait depuis le début, a été lâché en cours de route. Ce dernier qui s’appelle Me Golstein a suivi ce dossier pendant trois ans et est un spécialiste des affaires criminelles. Il a été remplacé par Me Vladimir Vladimiovich Tchanov d’un autre cabinet. Et cela n’a pas été judicieux. Signalons qu’entre-temps, Me Tchinokaev, Vice-président du barreau de Saint-Pétersbourg s’était constitué. Mais il n’était pas très enthousiaste à l’idée de suivre le dossier inscrit dans la durée.
 
Nos relations avec le nouvel avocat, Me Vladimir Vladimiovich Tchanov, n’ont pas été, non plus, des meilleures avec toujours ces problèmes d’intendance.
 
Mais qui est responsable de ces problèmes d’intendance ? La famille de la victime ou l’Etat du Sénégal ?
 
Il faut d’abord préciser que c’est le président de la République qui avait donné des instructions pour qu’un conseil soit commis en justice. Et c’est sur la base de ces instructions que notre ambassadeur alors en poste en Russie, le Général Mountaga Diallo, a constitué Me Gosltein. Cet avocat était payé par l’Etat du Sénégal, sur la base des instructions du président de la République. C’est à ce niveau d’ailleurs que se faisaient les négociations sur les honoraires des avocats. Les discussions et autres accords et désaccords se faisaient à ce niveau. Nous étions tout simplement informés des problèmes qui se posaient et de l’évolution du dossier.
 
‘L’avocat Me Gosltein payé par l’Etat courait derrière ses honoraires (…) Il ne les percevait pas souvent à temps et il les réclamait très souvent. Il se sentait même parfois offensé. Cela n’a pas été une démarche efficace dans la défense de l’intérêt de la victime’

Mais que s’est-il passé avec les honoraires de Me Gosltein ? N’étaient-ils pas payés ou ne recevait-il pas son argent à temps ?
 
L’avocat courait souvent derrière ses honoraires, car ne les percevant pas à temps. Je ne pourrais pas entrer, avec beaucoup d’assurance, dans ces détails. Parce qu’on n’était pas toujours informé de tout ce qui se faisait. Mais comme nous étions en contact avec l’avocat, nous savions qu’il y avait des problèmes d’honoraires. Il ne les percevait pas souvent à temps et il les réclamait très souvent. L’avocat se sentait souvent même offensé. Cela n’a pas été une démarche efficace dans la défense de l’intérêt de la victime.
 
Ces problèmes ont-ils persisté avec celui qui l’a remplacé, Me Vladimir Vladimiovich Tchanov ?
 
Les mêmes problèmes sont survenus avec cet avocat jusqu’à la fin du procès. C’est ça la vérité. L’un dans l’autre, il faudrait peut-être trouvé là aussi l’explication de ce verdict que nous avons eu en fin de compte. Nous avons été surpris. Nous ne nous attendions pas à ce verdict. D’autant que pour tous les autres dossiers jugés au niveau de cette Cour d’assises, les inculpés ont été déclarés coupables. Il n’y a que sur le dossier de notre compatriote où le principal inculpé a été déclaré non coupable.
 
Le président de la République vous avait demandé de vous rabattre sur lui à chaque fois que vous avez des difficultés sur ce dossier. L’avez-vous fait quand le paiement à temps des honoraires de vos avocats a posé problème ?
 
A ce niveau, je voudrais faire une précision. Je ne voudrais pas faire d’amalgame. Le président de la République, au moment des faits, c'est-à-dire quelques semaines après l’assassinat de notre fils, à l’issue d’une audience, avait promis de prendre un avocat et qu’on allait se constituer partie civile. Il a donné des instructions dans ce sens. Et il a eu à payer les avances qui devaient être consenties aux avocats. Nous savons aussi qu’il a posé d’autres actes dans la procédure. L’ambassadeur Mountaga Diallo lui-même nous a confirmé qu’à chaque fois le président a été saisi de ce dossier, il a immédiatement réagi et donné des instructions. Rendons à César ce qui est à César. Reconnaissons qu’au niveau du président de la République, aucune défaillance n’a été notée.
 
Alors, où se situent les défaillances ?
 
Essayons de les chercher sur les relations de travail qui existent entre l’ambassade, le ministère des Affaires étrangères et la présidence de la République. Comment fonctionne, au fond, l’administration à ce niveau ? Je ne peux pas m’aventurer sur ce terrain. Des problèmes ont aussi existé entre notre ambassade et l’avocat. Est-ce que l’ambassadeur avait les moyens de payer notre avocat ou est-ce qu’il devait, à chaque fois que de besoin, se retourner vers le président de la République ? Cela relève de l’administration interne. Et à ce niveau, je n’en dirais pas plus.
 
Nous savons tout de même que des problèmes sont survenus avec l’avocat et nous sommes restés un temps sans recevoir de correspondance de sa part. Or, c’est lui qui devait, régulièrement, nous mettre au courant du dossier. Dernièrement, nous sommes restés un an sans recevoir de document, alors que du temps où le général Mountaga Diallo était encore ambassadeur du Sénégal en Russie, nous recevions un courrier tous les un à deux mois de la part de l’avocat. Le travail était fait beaucoup plus rigoureusement que par la suite.
 
Vous êtes-vous sentis lâchés par l’Etat dans la dernière ligne droite de ce dossier ?
 
Oui. Nous nous sommes sentis tout de même seuls. Parce que, personnellement, j’ai essayé de prendre contact, à travers une demande d’audience, avec le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères. Mais sans suite. J’ai adressé une correspondance au président de la République et je n’ai pas reçu de réponse. Et ma conviction est que le président de la République n’a probablement pas reçu les correspondances que je lui ai adressées. En le disant, je me fonde sur des faits. Parce qu’à chaque fois qu’il a eu à être informé de ce dossier, il a tout de suite réagi. Je ne peux pas donc comprendre que, quatre ans après tout ce qui a été fait, le président décide, soudain, de ne plus parler de ce dossier. Ce n’est pas ma conviction. Je pense que le dysfonctionnement est à chercher à d’autres niveaux.
 
J’avais, d’ailleurs, sorti une note à travers la presse pour dire qu’il y a un dysfonctionnement dans le système qui avait été mis en place. Ce système nous informait régulièrement de l’évolution du dossier. Je n’ai pas senti de changement dans la marche des choses. En tout état de cause, j’ai fait ce qu’il fallait pour attirer l’attention des autorités sur la gestion du dossier qui me paraissait connaître des errements.
 
‘Nous nous sommes sentis tout de même seuls. Personnellement, j’ai essayé de prendre contact, à travers une demande d’audience, avec le ministre des Affaires étrangères. Mais sans suite. J’ai adressé une correspondance au président de la République et je n’ai pas reçu de réponse. Et ma conviction est qu’il n’a probablement pas reçu les correspondances que je lui ai adressées’
 
N’est-il pas possible que les jurés de la Cour d’assises aient cédé aux pressions et autres menaces de mort pour déclarer non coupable le principal auteur de l’assassinat de Samba Lampsar Sall ?
 
Si, bien sûr. Cela relève même des méthodes d’action de ces organisations néo-nazies. Il y a eu des pressions et beaucoup de menaces sur les jurés. Des jurés ont même abandonné en cours de route. Je crois savoir d’ailleurs que nous n’étions pas loin de la limite admissible du nombre de jurés. Ainsi, d’une vingtaine au départ, nous nous sommes retrouvés avec douze jurés à l’arrivée. Le juge n’avait plus que deux jurés en réserve.
 
D’autres évènements se sont produits lors de ce procès. En effet, trois des membres de l’organisation néo-nazie, responsable de la mort de notre fils, avaient été libérés pour insuffisance de preuves. Mais dès qu’ils sont sortis, ils ont été abattus par leur propre organisation. Il a fallu d’ailleurs rechercher les cadavres, faire des autopsies et verser les éléments dans le dossier. Donc les pressions relèvent des méthodes d’action de cette organisation criminelle : La terreur.
 
Après le verdict, avez-vous enregistré des réactions au niveau de l’Etat ?
 
Non. Le verdict est tombé, il y a juste cinq jours. C’était jeudi dernier. Nous sommes aujourd’hui mardi. Je n’ai encore aucune réaction de la part de l’Etat du Sénégal. Ni du ministère des Affaires étrangères, ni de la présidence de la République. Je dois préciser que le ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux m’a appelé au téléphone avant le verdict. J’avais introduit une demande d’audience auprès de lui. Il avait promis de reprendre contact avec moi dans les meilleurs délais, dès que son calendrier le lui permettrait. A la suite, il m’a tenu un discours assez rassurant, me disant que nos intérêts seront défendus jusqu’au bout. Je l’en remercie d’ailleurs vivement.
 
Quelle conduite avez-vous décidé, au niveau de votre famille, d’adopter au lendemain du verdict ?
 
Pour le moment, nous ne voulons pas tirer des enseignements. Nous ne faisons rien. Dans cette affaire, nous étions avec l’Etat du Sénégal, dans la bonne règle. Nous restons à l’écoute des autorités qui étaient impliquées dans ce dossier. Après, nous aviserons. Nous ne prendrons aucune initiative sans que l’Etat du Sénégal ne se soit prononcé dans cette affaire.
 
Donnez-vous un deadline à l’Etat ?
 
Nous ne donnons pas de deadline à l’Etat. Cela ne paraît pas conforme à notre démarche. Nous avons la conviction que le chef de l’Etat est impliqué dans ce dossier. Et il l’avait fait sincèrement. Nous pensons que quand il sera bien informé de la situation actuelle, il réagira probablement.
 
Allez-vous essayer de le joindre pour l’informer ?
 
Non. Nous ne pensons pas que cela soit nécessaire. J’ai écrit au moins trois fois au chef de l’Etat. Les correspondances doivent être entre les mains de ceux qui ont en charge la gestion administrative des dossiers au palais de la République. Nous pensons qu’il doit être au courant. Et nous leur laissons l’initiative qu’ils jugeront nécessaire de prendre.
 
Sur certains points, je voudrais être clair pour qu’il n’y ait pas d’amalgame possible. Au président de la République, je voudrais rendre à César ce qui est à César. Il nous a reçus au moment des faits. Il a commis des avocats qu’il a payés pour que justice soit dite dans cette affaire. Au nom de toute notre famille, nous le remercions. Et cela quelles que soient les conclusions qui seront apportées dans ce dossier.
 
Ces remerciements vont également au général Mountaga Diallo qui était notre ambassadeur en Russie. Ce dernier a géré avec beaucoup de rigueur et beaucoup de générosité ce dossier. Nous avons une appréciation positive de cet homme. Nous savons qu’il faisait des déplacements fréquents de Moscou à Saint-Pétersbourg avec ses collaborateurs pour suivre le dossier. Il était toujours en contact avec notre famille. Nous lui tirons notre chapeau et lui disons merci.
 
Envisagez-vous d’introduire un recours pour que l’assassin de votre fils paie ?
 
Nous pensons que l’Etat du Sénégal doit prendre ses responsabilités dans cette affaire. C’est l’Etat du Sénégal qui s’était porté en premier ligne, qui avait commis un avocat et s’était chargé de suivre l’évolution du dossier. C’est l’Etat qui a constitué la famille partie civile dans cette affaire. Dans la logique des choses, nous devons laisser à l’Etat le soin de prendre ses responsabilités.
 
Au début, l’Etat du Sénégal s’était porté partie civile. Mais je crois savoir que la législation russe ne permettait pas à l’Etat du Sénégal de se constituer partie civile. L’Etat a des intérêts à défendre et c’est au niveau diplomatique qu’il faudrait regarder cet aspect du problème. Mais je ne pense pas que cela puisse être fait au niveau même du tribunal.
 
‘L’Etat du Sénégal doit prendre ses responsabilités dans cette affaire. C’est lui qui s’était porté en premier ligne, avait commis un avocat et s’était chargé de suivre l’évolution du dossier. C’est lui qui a constitué la famille partie civile dans cette affaire. Dans la logique des choses, nous devons lui laisser le soin de prendre ses responsabilités’
 
A quelles peines vous attendez-vous pour les accusés reconnus coupables de l’assassinat de Samba Lampsar Sall ?
 
Ces peines ne sont pas encore connues parce qu’elles n’ont pas encore été prononcées. Et nous préférons attendre comme tout le monde.
 
N’est-il pas envisageable que ceux qui ont tué votre fils ne payent pas pour leur crime ?
 
Cela relève du possible. Je ne le pensais pas il y a encore quelques semaines. Mais vu le verdict qui vient de tomber, cela ne relève plus du domaine de l’impossible. Il se peut que l’auteur principal n’ait pas à payer parce qu’il a été libéré. Aux dernières nouvelles, j’avoue que les autorités judiciaires en charge du dossier ont été prises au dépourvu par ce verdict. Mais qu’est-ce qu’elles ont l’intention de faire ? Je ne le sais pas.
 
En vérité, je ne m’attendais pas à ce verdict. Durant toute cette affaire, les autorités russes avaient décidé de dire la justice. Il faut quand même dire que l’organisation criminelle a été investie très rapidement. Pratiquement une semaine après l’assassinat de notre fils, le Procureur de Saint-Pétersbourg a tout de suite ouvert une instruction. Un juge d’instruction s’est chargé du dossier. Il y a eu des enquêtes, des arrestations, des accusations, un procès en assises. Mon sentiment était que la justice était en marche et que les coupables seraient certainement traduits et punis.

Quel âge avait votre fils au moment de son assassinat ?
 
Il a été assassiné à l’âge de 28 ans. Il a fait ses études d’ingénierie en télécommunication à l’Université d’Etat de télécommunications de Saint-Pétersbourg. Il a eu un itinéraire que je ne dirai pas banal. Il a eu son Bac alors qu’il n’avait pas encore 18 ans. Il a perdu énormément de temps à l’université de Dakar, car, personnellement, je voulais en faire un médecin. De par sa vocation, il voulait faire télécommunication et est finalement parti avec une bourse nationale faire ses études de télécommunications en Russie.
 
Au passage, je vous rappelle qu’il est né à Moscou. D’une façon tout à fait accidentelle. Sa maman, sénégalaise et professeur en langue russe, était partie diriger à un séminaire une délégation de professeurs de Russe du Sénégal à Moscou. L’enfant est né durant le séminaire à Moscou. Son destin était déjà tracé dès le départ. Il est mort en Russie à quelques jours de son retour. Il avait déjà terminé sa formation.
 
D’ailleurs, l’Université d’Etat de télécommunications de Saint-Pétersbourg a décidé, l’année qui a suivi l’assassinat de notre fils, d’organiser des journées culturelles à sa mémoire. En tant que parents, nous avions été invités à cette cérémonie, par le canal de lÙambassade. Lors de cette rencontre, des témoignages importants ont été faits sur le garçon. Ce, devant notre ambassadeur, celui du Mali, devant d’autres personnalités diplomatiques et devant le corps professoral de l’Université. Le Doyen de la Faculté de télécommunications a eu à dire : ‘Samba Lampsar Sall était l’un des étudiants les plus brillants de sa génération.’
 
L’université a également décidé de créer sur ses fonds propres un prix spécial qui va porter le nom de l’enfant. Ce prix est mis en compétition entre les étudiants étrangers sur la base de critères académiques. Cela, nous l’avons positivement apprécié et avons remercié l’université pour cet acte.


10 Commentaires

  1. Auteur

    Detectiv

    En Mai, 2011 (03:07 AM)
    escusez du peu
    • Auteur

      Reply_author

      En Février, 2022 (21:33 PM)
      Daccord avec toi. il faut etre ferme avec ces gens lobotomisés.
      Les narcos sont derriere j'en suis sure.
       
       
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  2. Auteur

    B.s.v

    En Mai, 2011 (03:12 AM)
    Il faut dégommer quelques Russes ici à Dakar, histoire de montrer à ces sauvages sibériens que nous aussi on est capable de violence! histoire de montrer à ces abrutis de juges ou situer le Sénégal sur une carte



    Non à la non violence des Sénégalais!



    Brigade des Sénégalais Violents
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    Auteur

    Taf Le Beau

    En Mai, 2011 (03:13 AM)
    pe depuis Atlanta
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    Auteur

    Baba

    En Mai, 2011 (03:14 AM)
    je partage la peine avec cette famille , mais il faut savoir que les relations internationales le rapport de forces joue un rôle trés important , et que l'état du sachant ceci s'est sûrement ditque ça ne vaut pas la peine de se fatiguer car il y aura qu'une simulation de justice , au défunt que dieu lui pardonne ses péchés et l'acceuille dans son paradis amen
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    Auteur

    Elso

    En Mai, 2011 (03:56 AM)
    heuuu moi ki veu partir en russie lolou moffa am :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla: 
    Auteur

    Undefined

    En Mai, 2011 (08:08 AM)
    et pendant ce temps wade distribue des millions au lutteur
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    Auteur

    Nitt

    En Mai, 2011 (12:15 PM)
    C K SENEGALAIS YI GNO FAIBLES

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    Auteur

    Kekh Kekh

    En Mai, 2011 (16:56 PM)
    J2 VRAIMENT LES LARMES aux yeux il faut attendre la justice de DIEU nul ny échappe vraiment j partage votre souffrance k l bon DIEU vous donne l courage d'affronter cette épreuve si dure que l bon dieu l'acceuil dans son paradis eternel il était bien parti trop parfait pour rester longtmp
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    Auteur

    Russophobs

    En Mai, 2011 (17:15 PM)
    TOUS LES RUSSES SONT DES PD TOUS JE PENSE A MES FRÈRES MUSULMANS DE TCHETCHENIE
    Auteur

    Bineta T New York

    En Mai, 2011 (19:49 PM)
    oh !doynawarr Yalnako "YALLA" yeureum tai tabalko AlDIANA *AMINE tai YALLA maylene "KHOL-Bou Genn-ko Mougner Yalna la deud-do DIAME tai fimou Dieume geuneul-ko fi mou Diouger YALNA "DAI-di noflayamm *AMIIINE -YARABIL ALAMINA  :cry: wanter bougnou Fater SAnnTE Ak Mougne Tai Kaine dou mougne Lou "NEKH"I M SORRY  :cry:  :cry:  :cry: 
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