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BADOU MËN LÉPP : « Les Sénégalaises m’aiment parce que je suis galant»

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BADOU MËN LÉPP : « Les Sénégalaises m’aiment parce que je suis galant»
De son vrai nom Moda Tounkara, Badou Mën Lépp fait vibrer le milieu théâtral par son humour et son verbe. Passionné par l’art dès le bas âge, il a fini par se transformer en artiste comédien. Se définissant comme l’ami des femmes, l’un des acteurs du téléfilm «Mayacine ak Dial» accepte de lever un coin du voile sur sa vie dans les colonnes de votre journal préféré.

Vous êtes revenu sur la scène théâtrale avec «Mayacine ak Dial». Est-ce que vous pouvez nous expliquer  la trame de ce téléfilm ?

Je suis pressé de répondre à cette question. Je veux préciser que je ne suis pas revenu sur la scène théâtrale. Je n’ai jamais cessé d’y œuvrer. Seulement, il faut savoir marquer le pas. Concernant le téléfilm  «Mayacine ak Dial», c’est à peu près le vécu quotidien du Sénégalais lambda ou du Sénégalais de revenus modestes, les crève-la-faim. Ce n’est pas du tout facile de vivre avec de modestes revenus par les temps qui courent. Nous voudrions que tous les Sénégalais se retrouvent dans «Mayacine ak Dial» qui parle de ce qu’il y a dans le voisinage, dans les mosquées… Le vécu quotidien est très riche au Sénégal. Il y en a à boire et à manger. Cependant, nous ne sommes pas des donneurs de leçons. Nous attirons l’attention des uns et des autres sur ce qui se passe dans la société.

Pourquoi «Mayacine ak Dial» ?

Je pense que l’appellation n’est pas importante. C’est un nom qui m’est venu comme ça à l’esprit. C’est peut-être par intuition. Mais je ne saurais l’expliquer. On aurait pu l’appeler Niokhor ak Dibor  ou encore Galaye ak Sokhna que cela n’y changerait rien. C’est aussi une richesse du Sénégal. Les prénoms sont authentiques.

Quel est le message que vous voulez faire passer à travers ce sketch ?

Dans ce sketch, on a voulu véhiculer de nombreux  messages. Je l’ai dit tantôt, nous voulons attirer l’attention des gens. Car, ils doivent prendre conscience de certains faits. Nous voulons aider les Sénégalais à décompresser. Après une longue journée de labeur et de débrouillardise, chacun essaie de s’évader pour retrouver la paix de l’âme. Et ça peut se comprendre. Donc, ces sketches sont par ailleurs pour aider plus ou moins les Sénégalais à décompresser et oublier leurs soucis et leur calvaire. À mon avis, après une journée de dur labeur, le Sénégalais, face à son poste téléviseur, mérite d’avoir quelques petites minutes de détente.

On voit également que vous avez un bon niveau de langue. Est-ce  à dire que vous êtes allé loin dans les études ou êtes-vous autodidacte ?

(Il éclate de rire) Non. Je ne suis pas autodidacte. J’ai été à l’école. J’ai l’habitude de dire qu’il y a deux choses qu’on n’apprend pas. Il s’agit de l’inspiration et de l’intuition. Ça tombe du ciel. J’ai eu la chance d’apprendre le Français. Seulement, les temps sont différents. À l’époque, on avait de très bons maîtres aux cheveux blancs, de vrais pédagogues, des maîtres par conviction. C’est différent d’aujourd’hui. Maintenant, si un enfant n’a pas un bon encadrement, il n’ira pas loin. Il n’y a que des maîtres circonstanciels. Ils n’y sont pas par conviction ou par passion. Les éducateurs sont entrés dans la profession faute de mieux. Alors que ce métier est très noble. Celui qui le choisit doit être passionné. Heureusement, on a été à la bonne école, à l’époque où il n’y avait pas de flux et double flux, en plus on apprenait le Coran avant d’aller à l’école. Je n’ai que le Certificat d’études élémentaires. Mais je ne me plains pas.

Pourquoi alors Badou a choisi le théâtre ?

Je veux être vraiment au service de l’humanité. Je veux être utile à l’humanité. Dans ma famille, je suis le seul artiste- comédien. Mais, il faut dire que j’ai été initié par des gens de valeur à l’image de feu l’animateur culturel abbé Diamacoune Senghor (un professionnel de la culture avant la soutane), Ballabasse Diallo et mon père qui travaillait à la radio. Je n’ai pas connu ma mère. Je l’ai perdu à bas âge. Je ne la connais qu’à travers une photo. C’est mon oncle, qui était fonctionnaire à Ziguinchor, qui m’a élevé. Et, avec les déplacements qu’il effectuait, j’ai pu côtoyer pas mal de gens. C’est ainsi que j’ai été mascotte d’une émission enfantine, sur radio Sud, animée par l’abbé qui nous chouchoutait. On l’appelait affectueusement notre «Papa Coulémpi». En tant que mascotte, je prenais le micro et je disais : «Je m’appelle El-Ha-dji-Mo-da-Toun-ka-ra dit Boy-mé-la-kh dit Edson arentes do nacimiento dit Pelé». Car on aimait taper dans un ballon. On a joué à l’époque avec les Ousmane Ndiaye Compliqué et autre Bassirou Ndiaye. Cela m’a beaucoup marqué. J’ai eu une enfance très mouvementée avec ce que c’était à l’époque l’Uassu. Mais j’avais choisi le micro à bas âge. Je m’amusais toujours avec le micro. Cet environnement a beaucoup joué et a beaucoup influé sur ce que je suis devenu aujourd’hui. Mais, il faut dire que c’est pour des raisons de santé que je n’ai pas pu continuer mes études. On était à la veille du Bepc, à St-Michel (nous étions les poulains du frère Emmanuel, Dieu ait son âme au Paradis).

Mais est-ce que vous évoluez dans une troupe théâtrale ?

Bien sûr ! Je me réclame de «Daaray Kocc», même si je ne suis pas assidu. «Ku faate li la fal, fooliku». Certes on peut avoir nos talents, mais c’est «Daaray Kocc» qui nous a extériorisés. Elle nous a donné l’opportunité de nous lancer. Et de nous faire connaître. Mais en free-lance, une troupe de la banlieue ou des régions peut venir me solliciter pour incarner un rôle dans une pièce. Pour moi, c’est un honneur que d’être choisi. Surtout quand on sent le rôle.

Comment analysez-vous l’évolution du théâtre au Sénégal ?

Je ne peux pas trop me prononcer sur la question. Tout ce que je peux dire, c’est que c’est frustrant et navrant de vivre certains calvaires. Alors, pour s’en sortir, il faut un énorme coup de pouce. Et il n’est pas donné à  tout le monde de tirer son épingle du jeu. On a toujours besoin d’un coup de pouce pour percer.  Si on a le mental, le minimum vital, vraiment on pourra avoir le maximum de concentration et de quiétude d’esprit pour persévérer dans le domaine du théâtre. Je remercie Dieu. Aujourd’hui, je reçois des messages de partout. Pas plus tard que ce matin, j’ai reçu un message de Sidney. Mais cela doit nous pousser à l’humilité, et c’est important. Dieu gère tout. Le succès lui appartient. Il ne sert à rien de bomber le torse. Nous devons du respect pour les gens. Qui font et défont les stars. Je ne veux pas que les gens aient pitié de moi. Les artistes doivent être fiers et ne doivent pas faire l’objet de pitié.

On a vu également dans vos pièces que les femmes tournent autour de vous. Quelles sont vos relations avec ces dernières ?

Je dirai qu’entre Badou et les femmes, les relations sont très spontanées, naturelles. Elles ont une «sénégalité», «une féminité» en elles. Et les Sénégalaises aiment les hommes charmants, galants comme moi. Le courant passe bien.

À vous regarder évoluer dans les téléfilms, on se dit que Badou est un dragueur. Qu’en est-il ?

Nous sommes au Sénégal. Les gens ne font que parler. Dragueur on l’a appris, on l’a été et on l’a fait. Ce sont des étapes de la vie. Ce n’est plus le plus important de ce que nous faisons. Car on est des responsables de famille. Il faut dire que les Sénégalaises sont des fées. Mais, pour l’instant, le dragueur n’a qu’une seule femme, Sokhna Diagne «Sipax, koti ak waas à Ndar» (crevettes, crabes et carpes). Il m’est plus facile d’épouser que de draguer. D’ailleurs, j’ai la possibilité d’en avoir deux ou trois en même temps. Parce que dans le Coran, Dieu ne dit nulle part qu’il faut prendre une épouse.

Êtes-vous mouride ?

Mon père était un mouqadam de Maodo Malick Sy, mais Dieu a fait de moi un mouride à 1000%. J’aime le wazifa

Quelle image Badou voudrait que l’on retienne de lui ?

Je veux que les Sénégalais me prennent pour quelqu’un qui est là pour aider. Si cela ne tenait qu’à moi, je parlerais au micro tous les jours. Je veux être au service de l’humanité.



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