Hausse de tension entre les Chinois installés sur le Boulevard du Général De Gaulle et les marchands ambulants qui ont occupé les devantures des boutiques. Hier, une bataille rangée digne d’une Intifada a opposé ces deux communautés. De grosses pierres échangées gisaient par terre, à notre arrivée sur les lieux, vers 11 heures. Des hommes tout en sueur discutent et vocifèrent à tout rompre. Selon les témoignages recueillis, c’est une querelle de voisinage qui a dégénéré en règlement de comptes à coups de couteaux, de matraques et de grosses pierres, entre une cinquantaine de marchands ambulants et autant d’immigrés chinois. Une Chinoise, qui détient deux boutiques sur les ex-Allées du Centenaire, était en train de transférer des marchandises dans l’une de ses échoppes. Avec son chariot, la dame chinoise passe sur les chaussures du nommé Abdou Diop, un marchand ambulant, qui s’était installé devant la boutique de la Chinoise. C’est ainsi que M. Diop lui fait remarquer son geste. Une remontrance qui n’a pas plu à la Chinoise qui a répliqué en administrant une gifle au commerçant, tout en lui balançant des insultes. Mais, avant que celui-ci ne réagisse, les autres compatriotes Chinois sont arrivés en renfort avec des matraques électriques. Ils se sont rués sur le commerçant sénégalais, lui assénant des coups de matraques jusqu’à ce qu’il tombe.
En réaction, les autres marchands ambulants sont entrés dans la danse. Une rixe s’en est suivie, avec, d’un côté les marchands sénégalais munis de pierres, de l’autre, des Chinois armées de matraques électriques, de couteaux et autres armes blanches. Deux Chinois ont été blessés à la tête, avant que la police de Médina n’intervienne pour ramener le calme et embarquer les deux protagonistes en cause.
Pour Binta Diop, commerçante de son état, la police doit perquisitionner dans les boutiques des Chinois afin de saisir les armes qu’ils détiennent par devers eux. «Ce sont des gens qui, derrières leurs comptoirs, possèdent toutes sortes d’armes, des couteaux, des pistolets, des matraques électriques…», accuse Khadim, un marchand ambulant. Après l’incident, la sécurité a été renforcée et les boutiques chinoises ont rouvert après quelques heures de fermeture.
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