Bilan de la session 2010 des assises : Dakar, capitale du crime

La dernière session 2010 de la Cour d’assises de Dakar s’ouvre ce matin, avec un menu caractérisé par le grand banditisme dans la banlieue dakaroise : cambriolages, agressions, enlèvement, viol collectif, entre autres. Dakar est ainsi en passe de détenir le record des actes criminels. La situation est d'autant grave que les crimes de sang (assassinat, meurtre, infanticide) font rage. Plus désolant encore, de nombreux cas sont passés sous silence de la police, souvent accusée d'être de mèche avec les délinquants à cause de son inaction. 

AU SEPTIEME JOUR, LE PLUS GRAND DOSSIER : Procès du grand banditisme dans la banlieue dakaroise

Comment évoquer cette odyssée tragique sans risquer d'écorner l'image d'un Sénégal paisible ? Cette affaire considérée comme le plus grand dossier de cette session - avec beaucoup d'avocats constitués - est évocatrice du taux élevé de la criminalité dans la région de Dakar. Les neuf accusés sont appelés à comparaître au septième jour, au terme de cinq ans de détention. Ils comparaîtront pour viol collectif et cambriolages en série. Les accusés dont le chef de gang est Amadou Bâ dit Samba, ont été arrêtés grâce au concours des jeunes de la Cité Ndèye Marie de Petit Mbao, par la gendarmerie de la Zone franche industrielle. Ils avaient fait irruption dans le logement du directeur technique du complexe industriel, Idrissa Kama, qu'ils ont grièvement blessé avec une arme à feu. Ils avaient également commis d'autres forfaits à Pikine, Rufisque, Diamniadio, Grand Mbao, Keur Mbaye Fall, Malika, Keur Massar, leur domaine de prédilection, où ils avaient fini par installer la psychose. Ils sont aussi accusés d’avoir, par la même occasion, volés plusieurs moutons au préjudice d'une quinzaine de personnes ainsi que la somme de 400 mille francs Cfa. Leur cas est aggravé par le fait que les vols ont été commis avec violences ayant entraîné des incapacités temporaires de travail de 17, 25 et 60 jours.

Dans cette histoire de cambriolage et de viol collectif, neuf personnes sont au banc des accusés. Amadou Bâ ‘Samba’, âgé de 25 ans, est présenté comme le cerveau de la bande. Il est en prison depuis 2005. Le principal receleur Souleymane Dia (30 ans) qui achetait, à chaque fois, les butins, est désigné comme un maillon à part entière de la chaîne du crime organisé. L'accusé Mamadou Kâ alias Gorgui (33 ans, chauffeur domicilié à Keur Mbaye Fall) est poursuivi pour viol collectif sur la dame Ndèye Khady Cissokho, dans la forêt de Keur Massar. Les autres membres de la bande sont les nommés Djiby Sow (35 ans), Ibrahima Sow (31 ans), Yoro Sow dit Bamba (40 ans, cultivateur), Mamadou Hamath Bâ (28 ans), Mame Hassane Sow (40 ans, jardinier). Le dernier élément de cette bande de ‘malfrats’ se nomme Malick Sow, âgé de 20 ans au moment des faits et boucher de profession. Tous ces accusés ont la même adresse : le quartier de Tivaouane Peulh.