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Bio ou écolo, il faut parfois choisir...

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Bio ou écolo, il faut parfois choisir...
Les labels varient et la mode des produits bio demeure, mais ils ne sont pas écologiques pour autant. Retour sur leurs conséquences environnementales et sociales.
 
Depuis quelques années le bio inonde l’étal de nos supermarchés et n’est plus uniquement proposé par les enseignes historiques du bio. Quand le prix baisse et les volumes augmentent, tout le monde applaudit. Mais les produits estampillés bio sont-ils toujours fidèles à la philosophie qui a présidé à leur naissance ?
 
Un bio d’importation, peu respectueux des travailleurs
 
La philosophie du bio résume, Frédéric Denhez, auteur de Cessons de ruiner nos sols (2014), “c’est une production qui profite tant à la nature, qu’au consommateur et au paysan. Aujourd’hui la composante sociale de cette exigence est fortement mise à mal. Prenons l’exemple d’une tomate qui vient des Pouilles (Italie) ou du sud de l’Espagne. Dans le premier cas, elle est issue du travail d’immigrés syriens, irakiens, sénégalais, dans des conditions déplorables. Dans le second, ce sont des marocains, mais le problème est le même.”
 
Une réalité qui va à l’encontre de l’intuition d’origine
 
A l’origine, il n’en n’était pas ainsi. Tout débute en 1985 quand le label Agriculture Biologique (AB) voit le jour en France, sous l’impulsion du ministère de l’agriculture. Il s’applique aux produits de l’agriculture n’utilisant pas de produits chimiques de synthèse. En 2000, 200 000 hectares étaient engagés en bio. Seize ans plus tard, ils y en avaient 1 540 000.
 
Le bio d’aujourd’hui n’est plus aussi contraignant qu’autrefois
 
En 2010 toutefois, et pour répondre à la demande croissante du consommateur, le parlement européen crée le label Eurofeuille, moins contraignant que le label AB, et qui vient le supplanter. Avec cette nouvelle certification, plus aucune obligation de diminuer l’usage du carbone, ou de mettre en place un système de production sociale et solidaire. Elle autorise en outre la culture sur une même exploitation, de parcelles bio en même temps que de partielles conventionnelles.
 
Baisse des prix et conséquences écologiques
 
La première conséquence de cette mesure est la baisse des prix du bio de masse. Frédéric Denhez explique le problème : “Si vous n’utilisez pas d’intrants chimiques, que vous ne chauffez pas votre serre en hiver, vous vous en remettez aux aléas de la vie, ça ne peut qu’être plus cher. D’autant que dans la philosophie du bio, on produit à moins de 60-70 kilomètres de là où l’on consomme. Ce sont ces kilomètres de proximité qui coûtent très cher, beaucoup plus que les circuits immenses et très bien rodés de la grande distribution. Voilà pourquoi on retrouve quelques aberrations de temps en temps sur les étals des GMS (grandes et moyennes surfaces), comme des oignons bios qui viennent d’amérique du sud.”
 
La riposte des labels plus contraignants
 
Les agriculteurs historiques du bio ne peuvent pas accepter ce label qui trahit les idéaux sociaux et environnementaux originels du label (pas de seuil co2, production potentiellement délocalisée, ). Certains montent alors un label nouveau, qui reprend l’inspiration d’origine, la bio, une philosophie qu’ils opposent au bio, le label. C’est la naissance des très contraignants et très proches labels Nature et Progrès et Bio Cohérence, puis de Déméter, qui inclut en plus un impératif de régénération des sols.
 
L’avenir de la bio passe par un bio à deux vitesse
 
“Il devrait y avoir un bio pour les GMS, conclut Frédéric Denhez, c’est à dire du conventionnel sans les produits chimiques. En plus de celui-ci, il faudrait une fusion entre les labels qui rassurent aujourd’hui le consommateur, comme les labels AOP/C, Label Rouge, Viande de France mais aussi les petits labels bios exigeants tels que Bio Cohérence.  Si demain on ne crée pas deux labels bien différent, la bio dans sa philosophie (cuisiner des produits naturels et locaux) va se faire absorber par le bio.“
 


1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Mai, 2018 (09:13 AM)
    l'utilisation des pesticides au sénégal est inquiètante. le glyphosate est massivement utilisé et les ouvriers agricole ne disposent souvent pas de protection. Plus de 240 pesticides circulent au sénégal et plusieurs d'entre eux sont des substances CMR
    Top Banner

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