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BONJOUR L’ AFRIQUE | Procès d’imprévoyance Par Demba Ndiaye

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BONJOUR L’ AFRIQUE | Procès d’imprévoyance Par Demba Ndiaye

• Le pays est vau-l’eau. Et sous les eaux pour une bonne partie de nos banlieues populeuses, ainsi que certaines villes de l’intérieur. Le plus ahurissant, c’est qu’il s’agit de problèmes récurrents. A chaque hivernage, la plus légère précipitation met des milliers de personnes dans la « détresse aquatique » la plus tragique. Dieu merci, nous n’avons pas encore des « Katrina » et des « Gustav » qui ravagent les pays du Pacifique et une partie des Etats-Unis. Mais nous avons des pluies sahéliennes, faibles et irrégulières qui, pourtant, causent d’énormes dégâts.

Non, je rectifie : ce ne sont pas les pluies qui causent ces dégâts, ce sont des politiques d’habitat, d’assainissement, qui défient tout entendement. C’est l’absence de prévision, d’anticipation, de suivi, qui est au cœur de ces catastrophes qui sont loin d’être naturelles. Comment comprendre autrement que, sachant que chaque hivernage va charrier des drames, qu’on ne fasse rien pendant les neufs mois de saison sèche, pour éradiquer ou, tout au moins, réduire les risques ? La mémoire gouvernementale, comme du reste la nôtre à tous, a une capacité phénoménale d’oubli. Parce que tout de même, on sait qu’en général, les mêmes causes produisent les mêmes effets, les mêmes catastrophes, les mêmes tragédies. Il ne s’agit pas d’attendre les catastrophes pour s’agiter et concocter des mesures d’urgence, il s’agit, comme le conseille fortement l’autre, de tenir comme une évidence acquise que, « gouverner, c’est prévoir ». Je doute cependant, que notre absence de suite, de continuité dans les idées, permette une telle rigueur dans la gouvernance de nos cités.

Que faire ? Pour ma part, comme j’ai une conviction quasi mystique de la volonté populaire, elle seule peut imposer par sa force, aux gouvernants, d’autres politiques d’habitat, de ville, et partant, de santé. Les budgets sociaux doivent refléter cet engagement pour le bien être de nos populations et non pour des politiques de prestige. Des comités interministériels occasionnels ne règlent pas des problèmes structurels ; les silences parlementaires n’honorent pas des mandats électifs qui se transforment souvent en fictions électives, sources cependant, de moyens d’enrichissement trop visibles, eux. Passe encore qu’il y ait des dépassements budgétaires, mais, si ceux-ci avaient servi à résorber ces problèmes de survie, personne n’auraient rien à en dire. Mais nous savons tous, que c’est loin d’être le cas.

Enfin, je voudrai dire quelques mots sur les »farberies hivernales ». Que, pour répondre à certaines questions de la justice sur des accusations graves, il soit démis de ses fonctions de ministre de la République, ce n’est là que du banal en démocratie. Il n’y a que sous les tropiques où on danse quand on est nommé ministre et qu’on vive un drame quand on est éjecté. Que lui, bêle comme l’agneau de la Tabaski, c’est son droit, mais nom de Dieu, qu’à t-on à en faire un martyr en en parlant à longueur de journée. Il faut savoir avoir la « victoire » modeste et la mémoire alerte. Pour ma part, j’ai un doute légitime en ce qui concerne l’issue de ce feu de paille : l’homme « hors du commun », a autant de chance de payer pour ce dont il est soupçonné que moi d’être le « co-lister » du fils du président, si demain, il osait affronter le suffrage populaire. Alors, refusons que ce fait divers, soit le feuilleton de l’hivernage. Et puis, où sont les agresseurs de Kambel et Karamoko ?

Il y a eu des dégâts matériels à l’« As » et à « 24 heures chrono », mais la torture physique a été exercée sur Kambel et Karamoko. Tout est parti de là. Il ne faut pas qu’on l’oublie.

• Enfin, (bis), j’avais dit la semaine dernière qu’il ne fallait pas désespérer de nos concitoyens concernant leur apathie apparente vis-à-vis des agressions quotidiennes de la Senelec contre nos nerfs et nos congélateurs. J’ai lu dans la presse de ce lundi, qu’une initiative citoyenne pour refuser de payer les factures de la Senelec a été lancée. Qu’elle vive et prospère jusqu’à ce que justice (lumière) nous soit rendue.

En ce mois béni de ramadan, prier et se mobiliser, sont deux choses qui vont ensemble.



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