Mamadou Diallo et Yaya Diallo ne sont unis aujourd'hui que par le sang. Les deux frères, sont devenus désormais ennemis, à cause de l'installation d'une aire de patrimoine autochtone communautaire (Apac) dans la forêt de Ndiamalathièl dans le département de Bounkiling (région de Sédhiou). Si le premier déclare avoir le soutien contesté des autorités, le second, draine derrière lui, les populations de 20 villages de l'arrondissement de Bogal.
En effet, Mamadou Diallo, selon les populations qui ont tenu un sit-in pour protester contre la création de cette Apac, veut s'accaparer individuellement de cinq hectares de forêts protégés. Une privatisation du bien collectif, nous ne l'accepterons pas", a déclaré Yaya Diallo qui a porté la parole du collectif des villages riverains de la forêt.
Ce qui, de l'avis des populations présentes à cette manifestation, va compromettre l'élevage qui n'aura plus de zone de pâturage, appauvrir davantage les populations qui seront privées de leur unique richesse qui est la forêt, réduire les surfaces cultivables des braves paysans qu'ils sont.
Or, pour Mamadou Diallo, l'Apac, financée par des Allemands à hauteur de 18 millions est installée dans une forêt de 12 km sur 10. Elle a, pour objectifs, de reconstituer l'écosystème, la biodiversité, de protéger cette partie de la forêt contre les feux de brousse, l'exploitation abusive de bois. Ainsi, il a érigé contre vents et marées des piquets reliés par des barbelés et a implanté des tableaux interdisant l'accès et l'exploitation.
Pourtant, le service départemental des Eaux, forêts et chasse a tenté de le raisonner, en vain. "Je lui avais dit qu'il n'a pas les prérogatives de classer une forêt. Pour contourner ma remarque, en lieu et place d'une forêt classée, il a écrit forêt communautaire", s'est défendu le lieutenant Antoine Thiaw. Et de poursuivre : "Ce qui ne le dédouane pas car l'idée de la protection d'une forêt communautaire doit émaner de la communauté or, si les populations des villages manifestent cela veut dire qu'elles ne sont pas impliquées", a précisé le béret vert.
En tout cas, Mamadou Diallo, soupçonné de vouloir privatiser cette zone, poursuit son projet contre vents et marées malgré les mises en garde de la collectivité locale qui ne se reconnait pas dans ce qu'il entreprend.
"Comme il persiste, la guerre contre son projet est ouverte et nous assumerons toutes les conséquences", a martelé Yaya Diallo ce mercredi.
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