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BRACONNAGE, FEUX DE BROUSSE, RÉDUCTION D’ANIMAUX : Le Niokolo Koba en péril

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BRACONNAGE, FEUX DE BROUSSE, RÉDUCTION D’ANIMAUX : Le Niokolo Koba en péril

Un Sommet mondial à Copenhague. Des négociations passionnées. Un accord qui suscite des réactions contrastées. Le Sénégal a vécu au temps de cette importante rencontre sur les changements climatiques. A Dakar et dans les régions de l’intérieur, hommes et femmes, au quotidien, sont confrontées aux effets de la dégradation de l’écosystème. Ici, c’est l’indifférence, là, c’est un cri du coeur. « Le Soleil » vous propose une série de reportages. Suivez le guide.

LE PARC DE NIOKOLO KOBA EN PERIL

Confronté aux problèmes de gestion, le Parc national de Niokolo Koba risque de disparaître si les autorités sénégalaises et la communauté internationale ne réagissent pas. Il souffre de problèmes liés au braconnage, aux feux de brousse, à la disparition d’animaux et a perdu sa place au niveau mondial.

Niokolo Koba. Le parc s’étend sur une superficie de 913.000 hectares. Les arbres forment un rideau vert. Les branches s’entrelacent et donnent les contours d’une voûte verte. Le paysage est plus pittoresque. Située au cœur du Sénégal oriental à 600 kilomètres de Dakar, le Parc national de Niokolo Koba offre aux visiteurs un paysage riche et varié où sont concentrées presque toutes les espèces végétales et animales des savanes de l’Afrique de l’Ouest. Sa végétation est variée, parce qu’étant composée de savane sèche.

Le visiteur qui y débarque pour la première fois constate que le parc est une vaste étendue de faune où quelques petites collines surplombent les cours d’eau à l’image du fleuve Gambie et ses deux affluents qui serpentent entre les arbres et arbustes. On peut admirer, de temps en temps, les oiseaux barboter.

Les singes et les autres animaux s’abreuver au loin. Ici, on ne s’ennuie pas. La nature étale la plénitude de sa beauté. Le parc a ses secrets, ses potentialités qui ont convaincu les experts à l’inscrire, en 1981, au Patrimoine mondial de l’Unesco, ainsi qu’au Réseau mondial des réserves de biosphères.

Mais depuis un certain nombre d’années, le parc a perdu son charme à cause de la disparition des certaines espèces animales comme l’éléphant. L’animal qui attire les touristes de divers horizons n’a pas laissé de trace. Il a disparu dans cette vaste étendue de forêt où l’on tente de l’introduire. L’éléphant et d’autres bêtes sauvages ainsi que la végétation font du parc, l’une des plus importantes réserves d’animaux de l’Afrique de l’Ouest. Mais avec la disparition de certains animaux, les touristes sont obligés de se contenter que de l’histoire que leur servent les guides.

Le parc meurt à petit feu

Pour corriger ce manque énorme, le conservateur du Parc national de Niokolo Koba, le commandant Samuel Diémé, a annoncé qu’une étude d’introduction de l’éléphant dans le parc est en cours.

En attendant qu’elle se réalise, le Parc de national de Niokolo Koba, qui a longtemps fait la fierté des populations du Sénégal Oriental, fait face aujourd’hui à ce que son conservateur appelle la réduction drastique et régulière des espèces et types de faune, le phénomène des feux de brousse en passant par celui du braconnage.

En plus, les mares où s’abreuvent les animaux risquent de connaître des problèmes avec l’installation du barrage de Ngallo dans le fleuve Gambie. A cela s’ajoute la sécheresse qui a provoqué le tarissement précoce des mares et la baisse du niveau des cours d’eau, l’occupation du fond des mares par des espèces envahissantes telles que le mimosa pigra et le mitragyna inermis cause aujourd’hui la réduction de la diversité des plantes aquatiques, la faiblesse du développement du tapis herbacé poussant les animaux à se concentrer au niveau de quelques mares pérennes. Ce qui facilite le braconnage...

Tous ces facteurs ont poussé l’Unesco, après une étude dite de l’état de conservation du parc en janvier 2007, de l’inscrire dans la liste des sites du Patrimoine mondial en péril. Ce classement a eu lieu lors d’un congrès mondial du patrimoine. La dégradation de l’écosystème avait atteint un seuil très critique qui exigeait la mobilisation des ressources financières substantielles pour sauver cette aire protégée, qui était en train de mourir à petit feu.

Le parc compte 122 agents. Cet effectif est très insuffisant car il faut 300 agents pour assurer une bonne gestion du parc. La réhabilitation du parc passe aussi par un financement conséquent qui permettra de sauver le Parc de Niokolo Koba.

« Pour le réhabiliter, nous avons besoin de 14 milliards de francs Cfa », a estimé le commandant Samuel Diémé. Pour le moment, le budget annuel de fonctionnement du parc est chiffré à 122 millions de francs Cfa, ce qui est loin de couvrir ses besoins. Toutefois, le commandant Diémé a reconnu les efforts consentis par l’Etat du Sénégal au cours de ces dernières années. Selon lui, le budget du parc était de 14 millions francs Cfa en 2003 pour un parc qui a besoin d’être aménagé puisque ses pistes sont chaotiques, rendant difficile l’accès. Ce qui constitue une perte énorme parce que les touristes ne peuvent pas accéder à l’intérieur du site et sont obligés d’aller voir ailleurs. C’est ce qui a poussé le commandant Diémé dans une visite guidée avec les journalistes et les chercheurs en environnement, qui ont séjourné pendant 4 jours dans le parc, de demander au secteur privé de s’impliquer dans la gestion du parc, notamment dans le domaine touristique.

Toutefois, la privatisation du parc n’est pas aujourd’hui à l’ordre du jour. « On ne peut pas privatiser le parc car c’est un Patrimoine mondial, mais l’implication du privé dans la gestion serait une bonne chose car elle va permettre de mettre en valeur le côté touristique du parc », a avancé le commandant Diémé. Les journalistes et chercheurs en faisant le tour du parc ont visité les mares et l’aérodrome de Sementi. Un aérodrome connu des Sénégalais mais qui manque de tout. La radio est tombée en panne depuis le mois d’août et la piste est impraticable en saison de pluie.

« Cette panne a été signalée à nos supérieurs, mais personne n’est venu pour la réparation », a déploré l’adjudant-chef Bacary Sagna, le gestionnaire de cet aérodrome qui ne dispose d’aucun moyen logistique lui permettant de faire correctement son travail.Malgré tout, cet homme de taille moyenne se débrouille pour collecter des données et les mettre à la disposition de la Météo nationale. L’aérodrome, malgré sa clôture pour sécuriser la zone, n’accueille pas beaucoup de touristes. Ces derniers jugent le billet d’avion trop cher parce que les prix varient entre 40 et 50 mille francs Cfa par voyageur.

à suivre



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