Le bras de fer qui oppose le conseil rural de Touba et la Bicis est loin de connaître son épilogue. La Bicis a refusé de fermer ses caisses, alors que les autorités s'entêtent dans leur volonté de faire quitter les institutions financières la ville sainte. Si les responsables de la Bicis parlent d'acharnement de la part des autorités de Touba, ces dernières refusent toute négociation et promettent de dire toute la vérité sur cette affaire.
Les choses se compliquent de plus en plus entre le conseil rural de Touba et la Bicis. Malgré l’injonction de fermer qui lui a été servie, la Bicis continue d’exercer le plus normalement du monde ses activités à Touba. Ibrahima Kâ, secrétaire communautaire de la communauté rurale de Touba, l’a constaté sur place. Il était venu avec ses agents faire le pied de grue devant la banque. «J’étais venu pour faire un constat, mais j’ai constaté que la Bicis déroule tranquillement ses activités, je m’en arrête là. Et je rendrai compte à qui de droit», a laissé entendre M. Kâ, l’air contrarié, sur un ton sévère. Interpellés sur la question, les responsables de l’agence parlent d’acharnement. Selon eux, dans ce bras de fer qui oppose le conseil rural et les banques, ils ont l’impression que seule la Bicis intéresse les autorités locales. Car, ajoutent-ils, les autres banques fonctionnent tranquillement sans être inquiétées. Ce qui, du reste, se vérifie sur le terrain.
Deux poids, deux mesures ?
En effet, à notre passage dans les autres banques se situant dans le périmètre sacré, le constat reste le même. Toutes avaient ouvert leurs portes et le service fonctionnait normalement. Toutefois, le chef d’agence de la Bicis se dit optimiste quant à une issue heureuse. À l’en croire, on est en train de négocier à haut niveau. Ce qui leur a permis d’ailleurs de rouvrir, hier mercredi, sur ordre de la direction générale après avoir fermé la veille, mardi. Par contre, du côté des autorités du conseil rural, on refuse de parler de négociation. Selon le Pcr, Serigne Mourtada Mbacké, joint au téléphone, la décision est irrévocable. Mieux, précise-t-il, le différend avec la Bicis est plus compliqué qu’on le croit. «Il y a des gens tapis dans l’ombre qui sont en train de mener un intense lobbying», fait-il remarquer avant d’ajouter que tous ces gens qui agissent pour leur propre compte en faisant fi de la loi au détriment de la communauté seront démasqués et vilipendés au grand jour.» D’ailleurs, Serigne Mourtada Mbacké entend tenir dans les prochains jours une conférence de presse pour révéler la vérité sur cette affaire.
La Bicis n’est pas la seule banque qui officie à Touba. La Société générale des banques du Sénégal (Sgbs), le groupe Attijari, la Banque de l’habitat du Sénégal (Bhs) ont ouvert des agences dans la ville sainte, mais ne sont pas inquiétées. La banque espère cependant que cette affaire sera bientôt dépassée lorsque les passions se tairont, assurent des sources proches de la direction.
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