CENTRE CONSEILS POUR ADOLESCENTS : Informer les jeunes à bien grandir

Pour lutter contre les grossesses non désirées et/ou précoces certains jeunes mettent de plus en plus l’accent sur la recherche de la bonne information. Laquelle est disponible dans les Centres conseils pour adolescents où des relais sont formés pour transmettre les connaissances acquises à leurs pairs.

L’une est victime de mariage précoce. L’autre de viol. A travers un sketch, des jeunes du Cdeps (Centre départemental d’éducation populaire et sportive) de Saint-Louis -visité par des parlementaires espagnols, hôtes du Sénégal entre le 25 et le 30 janvier 2009-ont voulu retracer quelques problèmes auxquels la jeunesse est souvent confrontée.

C’est justement pour s’informer et éviter que les jeunes continuent à être des victimes qu’Adja Ndèye Fall, 18 ans et bénéficiaire des activités du Cdeps de Saint-Louis se charge de sensibiliser ses camarades tous les samedis sur des thèmes relatifs au viol, aux grossesses non désirées et/ou précoces et à leurs conséquences sur la vie future des jeunes.

D’ailleurs, beaucoup de jeunes et d’adolescents sentent, de plus en plus, la nécessité de s’informer aujourd’hui. C’est le cas d’Adama Sène, 12 ans, rencontrée au Centre conseil pour adolescents de Mbour. Elancée, d’une noirceur d’ébène, cette frêle créature, casquette bien vissée sur la tête, indique qu’elle fréquente le Cca de Mbour pour savoir comment mieux respecter ses parents, pouvoir connaître son pays, être édifiée sur les moyens d’éviter les grossesses précoces et non désirées, de même que les mariages précoces. Elle veut également être imprégnée de la façon de gérer la puberté, l’adolescence, d’une manière générale. Afin de bien grandir sans trop de soucis.

L’essentiel des activités développées dans ces espaces dédiés aux adolescents et aux jeunes tourne ainsi autour de l’information, du renforcement des connaissances et des capacités de ces cibles afin que ces dernières puissent bien se comporter dans la société. Pour cette raison, déclare Adama Sène : « C’est en fréquentant le Cca de Mbour que j’ai su qu’il y a des personnes qui sont formées pour nous aider à ne pas vivre des difficultés relatives aux grossesses non désirées, aux mariages précoces ». Car, elle a constaté que les parents ont tendance à donner leurs filles en mariage, alors qu’elles n’ont pas la maturité requise pour gérer un foyer. Tomber enceinte ? Gérer une grossesse ? Accoucher ? Adama ne veut rien savoir de tout cela. Selon elle, ce qui doit préoccuper les jeunes, c’est leur avenir. Et cette jeune fille d’insister sur le rôle de protection que jouent les Centres conseil pour adolescent à l’endroit de la jeunesse. Le tout se résume, si l’on se réfère à son témoignage aux informations qu’on livre aux adolescents et aux jeunes dans ces lieux ou à domicile, par l’entremise des éducateurs pairs qui sont formés pour aller sensibiliser leurs camarades dans leurs quartiers respectifs.

Lui emboîtant le pas, Mbacké Diouf, coordonnateur du Centre conseil pour adolescent de Mbour déclare que faire en sorte que la jeunesse ait accès à l’information occupe une place majeure dans leurs activités. Mais, « en plus des informations qui sont données aux jeunes et adolescents, l’accompagnement psychosocial, la prise en charge médicale des cas mineurs d’infection sont assurés ici », affirme-t-il.

M. Diouf a également insisté sur l’ouverture des centres de dépistage volontaire et anonyme du Vih/Sida, d’autant qu’il est constaté que les nouvelles infections liées au Vih/Sida Sida touchent surtout les jeunes.

Dans le même sillage, souligne Hélène Khady Ndiaye, 18 ans, « je ne savais pas qu’en venant ici au Centre conseil pour adolescent, on allait me parler de la façon de gérer ma jeunesse. En nous apprenant comment être adolescent et jeune, on nous met sur le droit chemin pour nous éviter de faire des choses qui peuvent être nuisibles à notre avenir ».

Faisant partie des éducateurs pairs, elle apprend aux jeunes qui ont le même âge qu’elle ce qu’est la vie en société, la gestion de la puberté et la façon d’éviter les grossesses précoces et/ou non désirées. « Vraiment, on nous donne beaucoup de bonnes informations sur notre condition de jeunes et on les partage avec les jeunes de notre quartier », renseigne Hélène. Et c’est pour cette raison que des parlementaires espagnols, qui étaient les hôtes de l’Unfpa (Fonds des Nations unies pour la population) du 25 au 30 janvier 2009, ont promis d’améliorer les activités qui sont faites dans le domaine de la Santé de la reproduction des jeunes. « Nous ferons en sorte que notre gouvernement puisse faire plus d’effort dans ce domaine », a déclaré l’un d’eux.