Charles Gassama condamné à 20 ans pour assassinat

Saint-Louis, 22 mars (APS) - L’accusé Charles Gassama a été condamné, lundi, à une peine de vingt ans aux travaux forcés par la Cour d’assises de Saint-Louis qui l’a reconnu coupable d’assassinat sur Mamadou Samb dit Pape Sy en 2003 à Louga.

A l’origine de son acte une banale histoire de famille entre la victime et l’accusé qui vivait dans la maison de ses beaux parents. En effet, sa fille Jeanne l’a alerté pour avoir été corrigée par Karim Ndiaye, un autre enfant avec qui ils vivaient dans la même concession.

A son arrivée, l’enfant était parti se cacher derrière sa grand-mère mais Charles le trouve là-bas pour lui asséner une bonne gifle. Ce qui suscite la réaction de la grand-mère qui, aidée par un de ses enfants, Pape Sy, s’en prend à l’accusé qui, auparavant, avait donné un coup de poing à cette dernière.

Le père de famille ainsi que d’autres parviennent à les séparer et à faire régner la paix entre les deux protagonistes. Pape Sy pouvait ainsi tranquillement pendre son déjeuner.

Quant à l’accusé, après une sortie, il revient sur ses pas et entre dans sa chambre. Il en ressort pour user d’un couteau qu‘il avait dissimilé dans ses habits pour attaquer Pape Sy torse nue. Il n’a pas eu le temps de réagir mais d’appeler un de ses frères pour l’amener à l’hôpital d’urgence. C’est à l’hôpital qu’il succombera à ses blessures.

Charles, lui, a été accompagné à la police par deux de ses cousines qu’il avait informées, après son forfait.

L’avocat général Saliou Mbaye a tenté d’établir la culpabilité de l’accusé qui, selon lui, a bien mûri son acte. Il en veut pour preuve son choix de dissimuler le couteau utilisé pour son acte et son acharnement pour avoir asséné trois coups dont un sur le thorax.

Selon lui, il n’y a aucun doute sur ses intentions d’abréger la vie de l’accusé qui était sans défense et ne s’attendait pas à être attaqué après que les témoins les avaient séparés.

Il a rappelé le passé carcéral de l’accusé condamné dans le passé pour proxénétisme plaide également contre lui.

L’avocat général a indiqué que ‘’l’option prise de revenir sur ses propos à la police montre qu’il ne regrette pas son geste car pour lui s’il était animé d’un tel sentiment, il aurait au moins reconnu les faits’’.

Il a demandé à la Cour de le reconnaître coupable d’assassinat et de le condamner à perpétuité.

L’avocat de la défense, Me Sidy Seck, a usé de plusieurs artifices pour sortir d’affaire son client, en versant même des larmes.

Le fait de penser une minute que son client avec il a des relations de parenté pouvait finir ses jours en prison était ‘’insupportable’’. Pour lui, son client, au moment des fait,s était dans un ‘’état psychologique vulnérable’’, parce que vivant dans la famille de ses beaux-parents et sans emploi.

Il a insisté sur le caractère de la victime décrite comme un garçon trempé qui avait suscité la crainte et la colère de l’accusé. Selon lui, son client a agi pour ‘’se prémunir’’ de toute attaque. Mais ses affirmations n’ont pas été prises en compte par l’avocat général qui n’a retenu que la version de la partie civile.

Il a demandé une disqualification des faits en meurtre car pour lui l’intention n’était pas là et Charles n’a pas agi dans le calme de l’âme absolu.

Finalement, la Cour a prononcé contre Charles Gassama une peine de vingt ans de travaux forcés et la partie civile n’avait rien demandé.