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Chiffres d’affaires en baisse, rareté des clients : Des restaurants, dibiteries et fast-foods à… jeun

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Chiffres d’affaires en baisse, rareté des clients : Des restaurants, dibiteries et fast-foods à… jeun
Comme à chaque mois de Ramadan, les restaurants, dibiteries, gargotes, fast-food et autres lieux de restauration connaissent une baisse de leur chiffre d’affaires. 2015 n’a pas dérogé à la règle. De la rue 5 X 6 de la Médina à la Gueule-Tapée, en passant par le quai de pêche de Soumbédioune, les gérants et autres tenanciers entonnent la même chanson : les clients se font rares. Pour ne pas peut-être connaître de grosses pertes, certains ont réduit leur offre culinaire.

Une heure avant la rupture du jeûne à Dakar. A cette heure, beaucoup de va-et- vient dans les rues de la Médina. Les jeûneurs pressent le pas pour trouver quelque chose à mettre sous la dent, après une longue et dure journée passée sans manger, ni boire. A la rue 5 X 6 de la Médina, le jeune Mama Fall, l’air épuisé avec une coiffure en vogue, habillée en maillot de couleur noire, tient un couteau. Il porte des sandales et coupe la viande bien cuite en morceau sur une table destinée à une cliente. Son patron, Abdourahmane Fall, confie que leur chiffre d’affaires a baissé avec le Ramadan. A titre d’illustration, il fait étalage de quelques chiffres en termes de bénéfice durant la période qui avait précédé le mois béni et la période actuelle. «Avant ce mois, j’égorgeais un à deux moutons par jour. Ce qui équivaut à 100 mille francs Cfa de recettes journalières. Mais maintenant, je ne tue qu’un mouton qui pèse 15 à 20 kg pour gagner 50 mille à 60 mille francs Cfa», laisse-t-il entendre.


A quelques mètres de là, se trouve la boucherie de Billou Dieng. Sur la table sont exposés des intestins de mouton bien serrés. La viande est envahie par des mouches. Une balance accrochée au toit, une autre sur la table, un couteau, un coupe-coupe et des côtelettes complètent le décor. Sans oublier les peaux de mouton laissées au pied d’un arbre. L’odeur de la viande bien garnie pétille les narines.


«Sept à dix moutons abattus, au lieu de quinze par jour»


Devant la porte de la dibiterie située près de la boucherie, une mini-chaîne distille la chanson de Souleymane Faye dédiée à Fatou Faye. Sur le mur carrelé en jaune et noir sont majestueusement postées les photos de Serigne Touba, fondateur du mouridisme, de son fils et 4ème khalife, Serigne Abdou Khadre Mbacké, et celle de serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké, actuel khalife général des mourides. Billou, de taille un peu élancée, marche à pas de caméléon à cause de son handicap. «Im­possible de vous parler de mon chiffre d’affaires, mais je rends grâce quand même au bon Dieu. J’ai constaté une baisse de la clientèle comme tout le monde. C’est pourquoi nous n’abattons que sept à dix moutons, au lieu de quinze par jour» révèle-t-il. Avant d’ajouter : «Le prix n’a pas changé. Le kilogramme de la viande grillée coûte cinq mille et la viande fraîche à trois mille cinq cents francs Cfa.»


Soumbédioune : ambiance un peu morose et clients rares


Après la rupture du jeûne, nous avons arpenté les rues pour voir le taux de fréquentation dans les endroits souvent choisis par une bonne frange de la population pour se restaurer. Direction Soumbédioune. De loin, on sent la brise de mer. Un vent frais balaye l’atmosphère. De plus en plus qu’on s’approche de la mer, le bruit assourdissant des vagues s’intensifie. Sur place, vendeuses de poissons grillée, mareyeuses et clients se côtoient dans une ambiance un peu morose. Effet Ramadan oblige !


Ndèye Isseu, Aïssa Diallo et les sœurs Bâ, Coumba et Hady, ont un dénominateur commun : toutes les quatre sont des vendeuses de poissons grillés. Le décor est le même à leurs places respectives. Une fumée noire se dégage. A cela s’ajoute une bonne odeur qui force à admirer les cuissons. Le «yaboye» (la sardinelle), la daurade, le «lotte», le «thiof» et des fruits de mer sont au menu du jour. Le piment, le vinaigre, le citron et l’oignon viennent rajouter plus de saveur au plat. 


Ces dames entonnent la même chanson : les clients se font rares en cette période du mois béni. Docteur Denis est Bissau-guinéen. Il est l’un des rares clients rencontrés sur place. Habillé en short, associé à un tee-shirt bleu, et un sac au dos, il fréquente les lieux depuis deux ans et trouve les prix abordables. Avant de livrer les vertus du poisson : «C’est un aliment complet, c’est pourquoi nous conseillons nos patients de le prendre régulièrement. Surtout pour les hyper-tendus, les diabétiques, les patients atteints de maladies cardio-vasculaires tels que l’obésité, le cholestérol…»


«Le ndogou marche bien ; le problème, c’est les repas»


A quelques mètres de là se situe le quartier Gueule-Tapée. Dans une des rues menant à l’école Paille, une foule croise notre chemin. Des fidèles venant d’effectuer leur «Nafila» (prière surérogatoire). A quelques jets de pierre de là se trouve un autre restaurant dirigé par la dame Siga Faye. Devant ledit établissement, des jeunes chahutent. D’aucuns sont assis sur un banc, d’autres sur une natte. Au même moment, un film de dessins animés diffusé sur Tv5 défile à l’écran d’un poste téléviseur installé à côté. Taux de fréquentation dans les restaurants en ce mois de Ramadan, le sujet intéresse toutes les personnes présentes ou presque. Chacun voulait parler à la place de la restauratrice, souvent avec un brin d’humour. «Le ndogou marche bien. Le problème, c’est les repas. Les clients se font rares», confie Babacar Thiam, cogérant. Qui tente encore de donner une explication. «Le temps qui sépare la rupture et l’heure du repas est trop court», justifie-t-il. Propos corroborés par la restauratrice Siga Faye : «Avant le Ramadan, je cuisinais sept à huit kilogrammes de riz par jour. Faute de clients, je ne mets que quatre kilogrammes dans la marmite. Malgré cela, il reste parfois des plats.» 


Jusqu’à 21 heures et demie, pas l’ombre d’un client au restaurant. Avant notre départ, seul un homme, bol à la main, a effectué une commande avant de vider les lieux. De la rue 5 X 6 de la Médina à la Gueule-Tapée en passant par Soumbé­dioune, le constat est le même : beaucoup de clients ont abandonné restaurant, dibiterie, gargote, fast-food et autres. 


Adama Diop, gérante d’un fast-food à la rue 19 X 6, n’a pas échappé à la règle. Assise devant son comptoir, grosses boucles d’oreilles portées, foulard bien ajusté, calculatrice et téléphone portable sur la table, elle jette un regard sur son poste téléviseur, écran plat, accroché au mur. De l’autre côté, du fataya, du chawarma, des sandwichs et des bouteilles de boisson sont bien rangés derrière une vitre. Elle reconnaît que leur chiffre d’affaires connaît une baisse à chaque mois de Ramadan. Selon toujours elle, les rares personnes qui fréquentent son lieu de travail sont des femmes, pour la plupart, et des étrangers.


5 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Juillet, 2015 (15:18 PM)
    "...Sur la table sont exposés des intestins de mouton bien serrés"



    intestins de mouton bien serrés = "Lakhass" han ???



    le redacteur de seneweb (Mamadou SAKINE) =====>>>  :emoshoot:   :fbhang:   :emoshoot:   :fbhang:   :rigolo:  :rigolo:   :nono:  :nono: 
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  2. Auteur

    Lynx

    En Juillet, 2015 (15:19 PM)
    je ne comprend pas pourquoi nos journalistes aime réinventé la roue.



    N'y a-t-il pas d'autres sujets plus intéressants que de nous dire que de nous sortir des articles du genre le soleil brille, le feu brûle.... etc



    A votre décharge, le problème de moyens peut vous pousser à sortir ce genre de texte qui n'apprend rien à personne
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    Auteur

    Papounet

    En Juillet, 2015 (19:47 PM)
    wa et alors? N'est pa kon est dans le mois de Ramadan et il y a plus de musulman au Senegal. Xana gni amouniou louniou def walla il faut k rek niou def? Sof koi issshh
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    Auteur

    Anonyme

    En Juillet, 2015 (09:05 AM)
    Tout le monde sait que le Ramadan est une catastrophe économique.
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    Auteur

    Chretiens

    En Juillet, 2015 (20:15 PM)
    le droit de jeuner ne vous donne pas le droit de faire jeuner les autres; ouvrez les restos, ouvrez les restos, laissez nous manger :taz-smile:  :taz-smile:  :taz-smile:  :taz-smile:  :taz-smile:  :taz-smile:  :taz-smile: 
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