Il est un exemple typique de ce que doit être un daara moderne. Un foyer où retentit la parole sacrée dans un corps bien propre. A l’internat de Oustaz Alioune Sall, la mémorisation du coran est une obsession et toutes les conditions à sa réalisation sont réunies. Le daara connaît, cependant, des difficultés liées à la faiblesse de sa force : l’auréole de son fondateur.
Au détour d’un des nombreux labyrinthes de la Cité Sipres, un immeuble R+2 peint en blanc immaculé. De par sa hauteur, elle surplombe toutes les maisons qui lui sont contiguës. Comme tout le quartier, ce bâtiment ne déroge pas à la règle du silence qui est ici d’or. Et pourtant, contrairement aux demeures des alentours, son silence est bruissant de parole. Du matin au soir, des jeunes filles y récitent avec passion les versets du saint coran. Il s’agit du daara moderne Al Imran créé par l’animateur d’émissions religieuses, Oustaz Alioune Sall.
A l’image de ce que prêche son fondateur, ce daara est un exemple vivant de ce que recommande l’islam. Un enfant ancré dans les valeurs de la religion mais ouvert au monde. Les jeunes filles sont soumises à un rythme intense de travail qui démarre à 4h du matin.Elles sont toutefois informées, grâce à des sorties périodiques, par la télévision qu’elles ne regardent que tous les dimanches et lors des fêtes de la korité et de la tabaski.
Habillées toutes d’un uniforme marron-beige, elles sont toutes voilées, malgré leur jeune âge. Elles sont 86 filles à Sipres. Et pourtant, ce chiffre n’est que la partie visible de l’Iceberg. «Nous avons séparé les jouvenceaux des jouvencelles. Les garçons sont à Golf sud. Un petit nombre est à Liberté 6 et un autre à Darou Thioubou à Keur Massar.» Au total, ils sont donc près de 300 potaches inscrits dans ce daara.
Sur le plan éducatif, le daara a pour objectif la mémorisation du Coran. Il reçoit des enfants âgés de six ans au minimum et onze ans au maximum. Selon le directeur des études Abdoulah Diallo, 5 ans est la durée retenue pour amener l’enfant à réciter le Saint Coran. «Ceci est la durée la plus longue. Mais très souvent, nous atteignons l’objectif avant le terme», rassure-t-il. Et au cas où l’enfant dépasse les cinq ans sans mémoriser le livre, les responsables, estimant qu’il a déjà une bonne base, demandent à ses parents de l’inscrire dans le cycle formel avant qu’il ne soit trop tard.
VERS LA CRéATION D’UNE ECOLE FRANCO-ARABE
Par ailleurs, depuis quelques années, Oustaz et ses collaborateurs ont décidé de créer une école franco-arabe. Laquelle dispense des cours inscrits au programme de l’enseignement général. Dans cette école, l’enfant résume les six ans du cycle primaire en trois années. «Après la mémorisation du coran, nous avons constaté que l’enfant peut faire le Ci et le Cp en une seule année. Le Ce1 et Le Ce2 en une autre et le Cm1 et Cm2, pareil. Ceci lui permet de rattraper, le retard accusé par rapport au cycle normal afin de l’intégrer dès la sixième», détaille-t-il.
Dans le but de répondre aux critères d’un daara réellement moderne, Oustaz Alioune Sall accorde une grande importance à l’hygiène. Ainsi, 14 filles ont été recrutées pour s’occuper du nettoiement et de la nourriture. Que ce soit pour les garçons ou pour les filles, ils bénéficient tous de lits confortables, superposés deux à deux et occupés chacun par deux personnes. «S’il s’agit d’un enfant un peu plus âgé, il dispose d’un lit individuel», confie-t-il.
Cela explique peut-être le fait que les filles affichent une grande forme. Souriantes, elles sont très attachées à Oustaz Sall. A peine l’ont-elles vu qu’elles se sont ruées vers lui. Formant un groupe autour de lui, chacune veut rappeler son sourate et solliciter ses prières. «J’ai fini ma sourate Outaz.» «Prie pour moi pour que je mémorise le plus vite», lancent-elles l’une après l’autre. En vrai patriarche, lui reste disponible et répond à toutes les sollicitations.
DES DIFFICULTES D’ORDRE FINANCIER
Cependant, cette gaieté générale cache derrière elle de grosses difficultés, d’ordre financier surtout. Rien que la location coûte 700 mille francs par mois. Arrivent ensuite les factures d’eau et d’électricité. Sans compter la nourriture. «A la fin du mois, sa première préoccupation est de trouver quoi payer le loyer. Les charges sont trop lourdes pour lui», témoigne M. Fall, un parent d’élève. Cette difficulté a d’ailleurs amené les parents à s’impliquer directement dans la gestion, par une cotisation de 1 000 francs par mois. Ce qui est loin d’être suffisant, car, pour ce qui est de la nourriture également, les problèmes restent entiers. «Il nous arrive de taper à sa porte pour lui dire qu’il n’y a plus de riz. Dans ce cas, il est obligé de mettre la main à la pate ou même de contracter une dette à la boutique jusqu’à la fin du mois», se lamente Abdoulah Diallo.
Si l’on arrive souvent à cette situation, c’est que le daara fait beaucoup dans le social. Il est vrai que la mensualité est fixée à 25 000f. Mais tous les parents ne peuvent pas débourser cette somme. «Il y a des cas sociaux qui ne payent pas. Et d’autres qui payent en fonction de leurs moyens. Oustaz, compte tenu de sa position, n’a pas le droit de rejeter ceux qui n’ont pas les moyens», explique M. Diallo. Heureusement, il y a des bonnes volontés qui contribuent à la réussite du daara. Ce qui est toutefois insuffisant, aux dires des responsables. Le soutien est donc à son heure. Bienvenue à toutes les aides, disent-ils !
Au détour d’un des nombreux labyrinthes de la Cité Sipres, un immeuble R+2 peint en blanc immaculé. De par sa hauteur, elle surplombe toutes les maisons qui lui sont contiguës. Comme tout le quartier, ce bâtiment ne déroge pas à la règle du silence qui est ici d’or. Et pourtant, contrairement aux demeures des alentours, son silence est bruissant de parole. Du matin au soir, des jeunes filles y récitent avec passion les versets du saint coran. Il s’agit du daara moderne Al Imran créé par l’animateur d’émissions religieuses, Oustaz Alioune Sall.
A l’image de ce que prêche son fondateur, ce daara est un exemple vivant de ce que recommande l’islam. Un enfant ancré dans les valeurs de la religion mais ouvert au monde. Les jeunes filles sont soumises à un rythme intense de travail qui démarre à 4h du matin.Elles sont toutefois informées, grâce à des sorties périodiques, par la télévision qu’elles ne regardent que tous les dimanches et lors des fêtes de la korité et de la tabaski.
Habillées toutes d’un uniforme marron-beige, elles sont toutes voilées, malgré leur jeune âge. Elles sont 86 filles à Sipres. Et pourtant, ce chiffre n’est que la partie visible de l’Iceberg. «Nous avons séparé les jouvenceaux des jouvencelles. Les garçons sont à Golf sud. Un petit nombre est à Liberté 6 et un autre à Darou Thioubou à Keur Massar.» Au total, ils sont donc près de 300 potaches inscrits dans ce daara.
Sur le plan éducatif, le daara a pour objectif la mémorisation du Coran. Il reçoit des enfants âgés de six ans au minimum et onze ans au maximum. Selon le directeur des études Abdoulah Diallo, 5 ans est la durée retenue pour amener l’enfant à réciter le Saint Coran. «Ceci est la durée la plus longue. Mais très souvent, nous atteignons l’objectif avant le terme», rassure-t-il. Et au cas où l’enfant dépasse les cinq ans sans mémoriser le livre, les responsables, estimant qu’il a déjà une bonne base, demandent à ses parents de l’inscrire dans le cycle formel avant qu’il ne soit trop tard.
VERS LA CRéATION D’UNE ECOLE FRANCO-ARABE
Par ailleurs, depuis quelques années, Oustaz et ses collaborateurs ont décidé de créer une école franco-arabe. Laquelle dispense des cours inscrits au programme de l’enseignement général. Dans cette école, l’enfant résume les six ans du cycle primaire en trois années. «Après la mémorisation du coran, nous avons constaté que l’enfant peut faire le Ci et le Cp en une seule année. Le Ce1 et Le Ce2 en une autre et le Cm1 et Cm2, pareil. Ceci lui permet de rattraper, le retard accusé par rapport au cycle normal afin de l’intégrer dès la sixième», détaille-t-il.
Dans le but de répondre aux critères d’un daara réellement moderne, Oustaz Alioune Sall accorde une grande importance à l’hygiène. Ainsi, 14 filles ont été recrutées pour s’occuper du nettoiement et de la nourriture. Que ce soit pour les garçons ou pour les filles, ils bénéficient tous de lits confortables, superposés deux à deux et occupés chacun par deux personnes. «S’il s’agit d’un enfant un peu plus âgé, il dispose d’un lit individuel», confie-t-il.
Cela explique peut-être le fait que les filles affichent une grande forme. Souriantes, elles sont très attachées à Oustaz Sall. A peine l’ont-elles vu qu’elles se sont ruées vers lui. Formant un groupe autour de lui, chacune veut rappeler son sourate et solliciter ses prières. «J’ai fini ma sourate Outaz.» «Prie pour moi pour que je mémorise le plus vite», lancent-elles l’une après l’autre. En vrai patriarche, lui reste disponible et répond à toutes les sollicitations.
DES DIFFICULTES D’ORDRE FINANCIER
Cependant, cette gaieté générale cache derrière elle de grosses difficultés, d’ordre financier surtout. Rien que la location coûte 700 mille francs par mois. Arrivent ensuite les factures d’eau et d’électricité. Sans compter la nourriture. «A la fin du mois, sa première préoccupation est de trouver quoi payer le loyer. Les charges sont trop lourdes pour lui», témoigne M. Fall, un parent d’élève. Cette difficulté a d’ailleurs amené les parents à s’impliquer directement dans la gestion, par une cotisation de 1 000 francs par mois. Ce qui est loin d’être suffisant, car, pour ce qui est de la nourriture également, les problèmes restent entiers. «Il nous arrive de taper à sa porte pour lui dire qu’il n’y a plus de riz. Dans ce cas, il est obligé de mettre la main à la pate ou même de contracter une dette à la boutique jusqu’à la fin du mois», se lamente Abdoulah Diallo.
Si l’on arrive souvent à cette situation, c’est que le daara fait beaucoup dans le social. Il est vrai que la mensualité est fixée à 25 000f. Mais tous les parents ne peuvent pas débourser cette somme. «Il y a des cas sociaux qui ne payent pas. Et d’autres qui payent en fonction de leurs moyens. Oustaz, compte tenu de sa position, n’a pas le droit de rejeter ceux qui n’ont pas les moyens», explique M. Diallo. Heureusement, il y a des bonnes volontés qui contribuent à la réussite du daara. Ce qui est toutefois insuffisant, aux dires des responsables. Le soutien est donc à son heure. Bienvenue à toutes les aides, disent-ils !
34 Commentaires
De Passage
En Mai, 2012 (18:38 PM)Abdoul Tal
En Mai, 2012 (18:39 PM)Xelli
En Mai, 2012 (18:40 PM)Sall
En Mai, 2012 (18:48 PM)Fallou
En Mai, 2012 (18:57 PM)Muslim
En Mai, 2012 (19:02 PM)YALLA NALEN YALLA FAYYYYYY
Usa
En Mai, 2012 (19:03 PM)Musulman
En Mai, 2012 (19:03 PM)Giuffa
En Mai, 2012 (19:07 PM)Emission
En Mai, 2012 (19:22 PM)Idy
En Mai, 2012 (19:28 PM)Deug
En Mai, 2012 (19:41 PM)Suggestion
En Mai, 2012 (19:52 PM)Merci a Oustaz Sall
Reply_author
En Mai, 2023 (08:13 AM)Athé
En Mai, 2012 (20:02 PM)@ Deug Et Suggestion
En Mai, 2012 (20:07 PM)Capi
Sall
En Mai, 2012 (20:17 PM)et il y a tellement de malade qui profite de la religion pour faire des choses vilaines
Muslimah
En Mai, 2012 (20:24 PM)Khamil
En Mai, 2012 (20:42 PM)Def
En Mai, 2012 (20:44 PM)Just4
En Mai, 2012 (20:59 PM)Deugu
En Mai, 2012 (21:20 PM)Lawson
En Mai, 2012 (22:26 PM)Deugeu Mou Nekh Yalla
En Mai, 2012 (22:48 PM)Reply_author
En Mai, 2023 (12:44 PM)Auditbouleer
En Mai, 2012 (22:59 PM)Comprendre
En Mai, 2012 (01:47 AM)Dongodaara
En Mai, 2012 (08:35 AM)Que DIEU nous assiste AMINNNNNN
Polo
En Mai, 2012 (08:49 AM)Thio
En Mai, 2012 (09:07 AM)Waxdeg
En Mai, 2012 (10:11 AM)Lebundoye
En Mai, 2012 (13:18 PM)Mémè
En Novembre, 2015 (22:40 PM)Hady Camara
En Mars, 2017 (02:15 AM)Anonyme
En Juin, 2017 (06:58 AM)Anonyme
En Août, 2018 (12:21 PM)Participer à la Discussion