Quand on évoque le nom du Président Lamine Guèye, premier président de l’Assemblée nationale du Sénégal, les esprits se tournent vers le politique. Celui, qui fait partie de ceux qui ont écrit les belles pages de l’histoire de ce pays mais aussi de l’Afrique occidentale française (Aof). Son engagement pour la cause de l’homme noir était connu de tous. Il fut la première autorité de l’Aof, d’après Seydina Oumar Touré, le directeur de cabinet du maire de Dakar, Pape Diop, à octroyer des bourses municipales à de jeunes étudiants sénégalais et ceux d’autres nationalités pour aller en France poursuivre de hautes études. Cependant, nombreux sont ceux qui méconnaissaient la dimension spirituelle, voire «soufie» de l’homme politique Lamine Guèye. Le récital de Coran organisé, samedi, devant les cimetières «Bétoir» où il repose pour toujours, a été l’occasion, pour ses fidèles regroupés au sein de l’Association pour la pérennisation de l’œuvre et de la pensée de Lamine Guèye, de lever un coin du voile sur sa véritable personnalité. En effet, pour le doyen El hadji Bachir Niang, témoin privilégié, «le Président Lamine Guèye s’était aménagé une chambre personnelle, équipée de nattes où il priait et récitait le Coran». D’ailleurs, il dit qu’il ne sait plus combien de fois, en pleine nuit, il a entendu des murmures, qui provenaient de la chambre, des murmures qui n’étaient que des mots du Coran que Lamine psalmodiait seul, dans sa chambre. Pour lui, le Président Lamine Guèye est un grand érudit, il a maîtrisé, très tôt, le Coran qu’il a appris en compagnie de Serigne Babacar Sy, le premier khalife de El Hadji Malick Sy de la confrérie Tidiane du Sénégal. D’ailleurs, selon lui, Lamine Guèye maîtrisait le droit islamique. C’est cette maîtrise, qui lui a permis, à en croire Maodo Sy ibn Abdoul Aziz Sy Dabakh, de s’en inspirer quand il s’agissait, pour lui, de rendre un jugement. Mais aussi, selon Maodo Sy, la maîtrise du Coran par Lamine Guèye avait suscité l’admiration de tous les moukhadams tidianes.
Cet ancrage dans la foi islamique et dans la confrérie tidiane de Tivaouane est tellement fort, selon Maodo Sy, que Lamine Guèye disait qu’il y a deux choses qu’il ne peut pas pardonner dans la vie : «Dire que je ne prie pas et que je ne suis pas proche de la famille de El hadji Malick Sy». Un homme, qui a tant fait pour son pays doit faire l’objet d’une grande attention, note Nguirane Ndoye, le président de l’association «Tagal Cap-Vert», initiatrice, en partenariat avec l’Association pour la pérennisation de l’œuvre et de la pensée de Lamine Guèye, de cette journée de commémoration. Cette commémoration, selon les organisateurs, va être étendu à tous les grands hommes politiques, qui ont marqué le Sénégal. Ainsi, après Blaise Diagne, Lamine Guèye, ce sera autour de Ngalandou Diouf, prochainement à Rufisque.
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