Hier, le tête-à-tête entre l'État et les enseignants a été un véritable dialogue de sourds. Cette rencontre qui avait pour objectif de résoudre les questions relatives à l'indemnité de logement et à celle de recherche documentaire, s'est soldée par un échec. Aucun des deux parties n'a tenu à lâcher du lest. Cette impasse augure d'une année scolaire mouvementée. De réelles menaces sur le système éducatif sénégalais.
"Le gouvernement n'entend pas bouger d'un iota", a tenu à dire Madame innocence Ntap Ndiaye au sortir de la rencontre avec les enseignants. "Ce qu'ils (les enseignants) demandent constitue le double de ce que l'État leur propose". Selon la Ministre de la fonction publique, du travail et des organisations professionnelles, l'État du Sénégal a beaucoup fait pour les enseignants depuis 2000. Une chose qui, selon cette dernière, a été approuvée par les enseignants eux-mêmes. Poursuivant son discours, Mme la Ministre soutient que le gouvernement avait depuis octobre, soumis à leur appréciation des propositions allant dans le sens d'une augmentation de l'indemnité de Recherche Documentaire (Ird) d'un montant de 75 000 à 100 mille Fcfa par an.
Une proposition qui n'avait pas été acceptée par les enseignants et qui avait constitué un blocage nécessitant l'arbitrage du Chef de l'État. Au cours de la rencontre à Saly, l'État avait émis le souhait d'augmenter l'enveloppe de 5 milliards à 7,5 milliards à 2010 et à plus de 8 milliards en 2011. "Ces propositions nous les avions faites depuis le mois d'octobre 2008 " et depuis lors, explique-t-elle, "aucune réaction n'a été notée de leur part". Aujourd'hui, nous avions trois contre-propositions. Celle de l'intersyndicale, du groupe des neuf et de l'Union des Enseignants du Sénégal (Ues). "Ils ont voulu séance tenante nous soumettre des propositions et faire en sorte que nous les acceptions, ce que nous ne pouvions faire", clame-t-elle. "Toutefois, le gouvernement prend acte et promet de poursuivre les négociation", a-t-elle laissé entendre.
Par ailleurs, conclut-elle, "l'État n'acceptera pas des troubles au niveau du paysage scolaire par des rétentions de notes et autres procédés qui ne feront que torpiller les négociations" . Pour sa part, Ousmane Sall du Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal dira : "Le gouvernement n'est pas venu avec de nouvelles propositions, il a réaffirmé celles d'Octobre". Ce qui, selon lui, ne va pas dans le sens souhaité par les enseignants. "Nous avons fait des propositions et nous laissons le temps au gouvernement le temps de les examiner", argue-t-il. Cependant, ce dernier tient à préciser que le Sels est foncièrement contre toute modulation de l'allocation de l'Ird aux enseignants de l'élémentaire.
Un argument qui selon lui est purement pédagogique car estime-t-il : "On ne peut pas accepter qu'il y ait discrimination entre volontaires, contractuels, instituteurs, etc." Embouchant la même trompette, Mamadou Diouf de l'intersyndicale estime qu'il est "inacceptable la proposition du gouvernement sur l' indemnité du logement" "Il faut nécessairement qu ' elle soit indexée sur le coût de la construction et du loyer qui augmente de manière exponentielle", soutient M. Diouf. En ce qui concerne l'allocation de Soutien Scolaire, ce dernier rejette aussi bien le fond que la forme. "Une allocation payable en deux tranches par an est inacceptable", dira-t-il. L'intersyndicale, tout en étant ouverte au dialogue, reste cependant intransigeante face à cette question et compte user de tous les moyens pour arriver à ses fins. "Nous allons d'ores et déjà nous réunir pour faire une évaluation. Une chose est sûre, nous n'allons pas rester les bras croisés", a-t-il déclaré.
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