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CONFERENCE ISLAMIQUE SUR LE DIALOGUE : Respecter les croyances de l’autre

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CONFERENCE ISLAMIQUE SUR LE DIALOGUE : Respecter les croyances de l’autre
Avec qui voulons-nous instaurer le dialogue ? Et avec quelle méthodologie et quels principes ? C’est à ces questions que les 500 oulémas qui participent depuis trois jours à la Mecque, à la conférence islamique sur le dialogue, ont tenté de répondre hier, jeudi 5 juin. Les travaux prennent fin ce vendredi. Les interlocuteurs de l’islam sont les adeptes des religions révélées. La méthodologie utilisée doit être conforme aux règles dictées par la législation islamique. L’important est de s’accorder sur des bases et des principes communs que les participants au dialogue s’engagent à respecter. L’éthique commande que l’on fasse la distinction entre la critique constructive étayée par des arguments valables et les insultes, le manque de respect envers les symboles et autres croyances religieuses. 

Le dialogue entre l’Eglise et l’Islam est plus qu’un impératif en ces temps où l’humanité est secouée par des fléaux comme le Sida, le réchauffement climatique, la drogue.

Les travaux de la Conférence islamique sur le dialogue se sont poursuivis hier, jeudi 5 juin, à la Mecque dans les locaux du Palais royal du Serviteur des deux Saintes Mosquées, en tentant de répondre à la question de la méthode et des principes du dialogue, mais non sans s’interroger sur la nature et l’identité des interlocuteurs à travers ce questionnement : « Avec qui voulons-nous instaurer le dialogue ». Le premier panel présidé par le Cheikh Mohammed Ali Tasskhiri et qui a soulevé la problématique de « la méthode du dialogue et ses principes », a visité tour à tour « les outils du dialogue », « l’éthique du dialogue et ses règles », et « les difficultés du dialogue et ses limites ».

La connaissance comme base du dialogue

Pour ce qui est « outils du dialogue », le communicateur, le Dr Ahmed Mohammed Halil a insisté sur le fait que celui qui veut dialoguer doit avoir les moyens de sa politique. Il doit aller à la recherche de la connaissance comme nous l’enseigne le Coran. Car, il est de ceux qui croient que seules les personnes qui sont imbues des valeurs scientifiques peuvent, de façon intelligente et convaincante un dialogue. Donc pour le Dr Ahmed Mohammed Halil l’outil le plus important, pour ne pas dire indispensable est la connaissance. Les frères musulmans doivent apprendre à percer le secret du Coran et de toute autre religion révélée.

Faire de la recherche de la vérité une préoccupation

Le Dr Majid bin Mohammed Al Majid s’engouffre dans la même brèche en s’interrogeant sur « l’éthique du dialogue et ses règles ». Il estime que les musulmans qui prennent en charge la question du dialogue doivent d’abord avoir les connaissances requises pour cela. Et l’exigence ici est à la fois de connaître sa religion et celle de l’interlocuteur. L’éthique commande qu’on se fixe des objectifs simples, en faisant de la recherche de la vérité une préoccupation majeure et de s’entendre dessus avec l’interlocuteur. Pour cela, mettre l’accent sur les points de convergence. « Le but est de chercher la vérité sans discréditer l’avis de votre interlocuteur », dit-il, avant de préciser que le dialogue ne se fait pas entre les religions, plutôt, entre les adeptes des religions. L’éthique du dialogue commande aussi, selon lui, à exposer des arguments positifs, en évitant surtout de faire des jugements sur des sujets que vous ne maîtrisez pas. Elle doit aussi nous obliger à ne pas profiter des autres. Mais l’éthique du dialogue, au-delà de l’exigence de la connaissance, suppose l’éloquence. La même règle nous incite à s’ouvrir aux autres et comprendre surtout que le monde est fait de différences.

En effet, le dialogue prôné par le roi Abdallah, Serviteur des deux saintes Mosquées, est parfois en bute à un mur de difficultés et qui en constituent les limites. Le Dr Monqid bin Mahmoud Al Saqar qui a traité le sujet a montré que ces limites sont dans le Coran. Par exemple, musulmans et chrétiens ne s’entendent pas sur deux sujets : les premiers ne reconnaissent pas Jésus comme fils de Dieu, les seconds ne reconnaissent pas le prophète Mohammed (Psl). Ces différences au niveau des religions posent, dit-il, la nécessité de dialogue entre leurs adeptes.

Echanger avec les adeptes des religions

Le second panel qui a agité la problématique de « Avec qui voulons-nous instaurer le dialogue », a tour à tour pris en charge les questions de « la coordination entre les institutions islamiques chargées du dialogue », « le dialogue avec les gens du livres », « le dialogue avec les adeptes de la philosophie », et « l’avenir du dialogue après de nombreuses attaques menées contre l’Islam ».

Il est plutôt question d’ouvrir des canaux de communication et de dialogue avec les adeptes des religions divines, des philosophies et dogmes orientaux (bouddhisme, l’indouisme etc) afin de concrétiser le sens général du Message qu’Allah a révélé à son Prophète (Psl).

Le Dr Cheikh Badr Al-Hassan al-Qassimi qui a réfléchi sur « le dialogue avec les adeptes de la philosophie » a montré que la vision du monde (philosophie) des bouddhistes ou indous n’est pas toujours conforme au réel, insistant ainsi sur le décalage qui existe entre la philosophie (qui n’est pas une religion, souligne-t-il) et la réalité. Résultat des courses, la philosophie ne saurait, soutient le communicateur, être une solution aux problèmes qui se posent à l’humanité. Mais quel est « l’avenir du dialogue après de nombreuses attaques menées contre l’Islam » ?, s’interroge le cheikh Faouzi Al zafzaf sous-directeur de l’université d’al Azhar et Président du Comité du dialogue entre les religions. Ce qui est constant, c’est que le dialogue entre l’Islam et l’Eglise, initié dans un passé récent, s’est soldé, selon lui, par un échec. La principale raison est à chercher dans le fait que le christianisme a voulu à tout prix imposer son courant de pensé aux autres, notamment l’islam. Cela s’est même fait ressentir dans le choix des représentants du Pape dans les pays musulmans. L’Eglise est allée jusqu’à interdire, dans certains pays occidentaux, aux minorités musulmanes la prière en groupe du vendredi. Sans compter les nombreuses campagnes de dénigrements contre l’Islam.

Faut-il dialoguer avec le Vatican ?

Les « ennemis de l’Islam » ont franchi le seuil du tolérable en s’en prenant au Prophète (Psl). Ce qui traduit, selon le Cheikh Faouzi Al Zafzaf « un sentiment de haine à l’égard des musulmans ». La question est de savoir si on doit leur retourner les coups ? Il pense que non. « Nous ne devons pas nous replier sur nous-mêmes. C’est leur faciliter la tâche, si l’on adopte le même comportement. Il faut dialoguer avec eux, en leur montrant le vrai visage de l’Islam, une religion dont la base est la tolérance et le respect de l’autre ». Faouzi soutient que le dialogue avec le Vatican est possible, mais à condition de l’établir sur des bases saines. « Nous devons pour cela utiliser la logique pour contrecarrer les faux arguments qu’ils avancent pour diaboliser l’Islam », confie-t-il. Son avis n’est pas partagé par tous les participants à la conférence. Certains soutiennent que les représentants du Vatican qui s’en prennent à l’Islam doivent être poursuivis devant la Cour internationale de justice.

La majorité estime qu’il est plus qu’impératif de poser les jalons d’un dialogue avec le Vatican au moment où le monde est en proie à de nombreux fléaux. Quant au Dr Tantawi d’Egypte, il estime que le premier défi qui doit être relevé la communauté musulmane est celui des progrès scientifiques pour apporter des solutions, à l’image des occidentaux et des américains, aux problèmes de l’humanité. Les questions du réchauffement climatique, du Sida, de la drogue etc et appellent des solutions. Le dialogue, dit-il, exige que l’on connaisse son interlocuteur et les échanges doivent se faire sur la base du respect mutuel. Ils ( ces échanges) doivent mettre l’accent sur les valeurs communes des hommes. Les travaux prennent fin ce vendredi.

(Envoyé Spécial)



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