Une petite cité du monde bloqué dans la périphérie de Dakar : Keur Massar. Dans cet espace propice à l’agriculture périurbaine et le maraîchage, hier préparé à recevoir le premier grand aéroport international à Mercassar du Sénégal, règne aujourd’hui un sérieux malaise. Laissés à eux-mêmes, face à la pauvreté et au sous-développement, les périls ne manquent pas qui guettent. Et les habitants sont très remontés contre les autorités locales.
Réunis en effet le dimanche 31 août 2006, ils ont dit non à l’extension du marché de l’Unité 11. Tout en dénonçant de fait leur enclavement qui a fini de les confiner dans des difficultés impossibles de transport, les populations estiment avoir été oubliées par les autorités publiques. Pointés de l’index, les autorités sénégalaises et le maire de la petite commune d’arrondissement. Sans capacité de réaction faute d’initiative et de moyens, les autorités semblent laisser faire. Hier, le maire Gamou Boye que nous avons joint au téléphone, dans une sorte de fuite en avant, a rejeté en bloc toutes ces accusations portées sur sa gestion par les habitants de sa commune, avant d’apporter des explications sur les différents problèmes soulevés par les habitants des Parcelles Assainies de Keur Massar, liés à l’insécurité, l’enclavement, les inondations etc.
Le climat risque de chauffer entre les habitants des Parcelles Assainies de Keur Massar et les autorités locales. Les responsables de l’Association Jappo de Parcelles Assainies de Keur Massar qui regroupe 18 Unités qui composent la cité se disent très déçus par les autorités locales de cette commune d’arrondissement enclavée et dont l’accès pose d’énormes difficultés aux résidents. Au cours de ladite rencontre donc, les protestataires ont dénoncé haut et fort, la décision des autorités locales de vouloir opérer l’extension du marché de l’Unité 11 dont les travaux tardent encore à finir. Selon les membres de l’association, les marchés ne manquent pas actuellement dans leur localité. Les autorités locales doivent en vérité expliquer leurs intentions réelles relativement à cet espace d’ordinaire réservé aux eaux de pluies.
De l’avis des populations, les priorités devraient être ailleurs avec notamment la création d’un réseau d’égouts, la lutte contre l’insalubrité et l’insécurité, la promotion de l’éclairage public, le déficit de lycée pour les élèves qui s’entassent dans les classes, le transport public, l’absence d’un camp de sapeurs pompiers et d’un commissariat de Police. Tout comme le désenclavement de la localité pour accéder sur la route nationale, voire la création d’un stade pour les jeunes ou l’aménagement d’espaces verts et l’embellissement de leur cadre de vie qui s’avèrent autant de préoccupations devant soulager ces habitants hommes, femmes, jeunes et vieux qui parcourent des distances folles pour rejoindre la capitale, ou bien pour se soigner ou bien pour se rendre tout simplement au travail, selon les membres du dirigeant Jappo.
L’épineuse équation de l’inondation a été aussi abordée par Abdoulaye Diong, le coordonnateur du collectif des inondés des habitants des Parcelles Assainies de Keur Massar. Pour ce dernier, des solutions d’urgence doivent être trouvées et parmi celles-ci la question prioritaire de la création d’un plan d’assainissement pour l’évacuation des eaux de pluies. Même pour le coordonnateur Diongue, la solution des problèmes de Keur Massar devrait nécessairement passer par l’érection en commune de la localité qui, s’étalant sur une superficie de 25 kilomètres carrés, s’avère plus grande que la commune de Guédiawaye.
Gamou Boye, le maire de la Commune d’arrondissement soutient que « l’Asc Jappo n’est plus crédible au niveau des Parcelles assainies ». Pour l’extension du marché de l’unité 11 par contre, le maire a indiqué avoir suggéré à l’entrepreneur de négocier avec les riverains et les membres de l’association « Dekeundo ». Avant d’ajouter en outre « qu’un centre de santé d’un milliard est en train d’être construit pour faciliter l’accès aux soins des populations ». Et toujours, pour prendre le devant sur les actions contestataires de ses administrés, le maire de Keur Massar a révélé « qu’une dizaine de nouvelles écoles élémentaires seront construites pour l’ouverture prochaine des classes ». Il est également prévu deu x collèges d’enseignement moyen (Cem), selon le maire, en plus des 05 hectares requis auprès du ministre de l’Education nationale pour la construction d’un nouveau lycée. Les populations attendent de voir.
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