Les Sénégalais qui ont des dossiers qui doivent être jugés demain au tribunal peuvent rester chez eux. Parce qu’il n’y aura pas d’avocats pour défendre leurs dossiers. La décision a été prise, hier, par l’Ordre des avocats. Et dans leur communiqué rendu public, les robes noires expliquent que, «suite à sa réunion qui a été convoquée en urgence par M. le Bâtonnier, hier, le Conseil de l’Ordre d’avocats du Sénégal a décidé de réagir contre le traitement grave et inacceptable qui a été infligé à notre confrère, Me Biram Sassoum Sy». Ainsi, le Conseil de l’Ordre a décidé qu’«aucun avocat ne participera aux audiences qui se tiendront le jeudi 26 février 2009 au Bloc des Madeleines et dans les autres juridictions. Un rassemblement de tous les avocats en robe se tiendra le même jour au Bloc des Madeleines. M. le Bâtonnier tiendra une conférence de presse à la Maison de l’avocat, sise au 19, boulevard de la République, à la fin de ce rassemblement».
Apparemment, les avocats sont très remontés contre Dame Justice et ont décidé de se faire entendre. Lors de la manifestation organisée samedi dernier sur la rue 6 par le collectif René Sanchez pour la sauvegarde du stade Assane Diouf, accompagné par les militants de Benno Siggil Sénégal, il y a eu des images frappantes. Comme celle de la voiture arrêtée en pleine rue 6 de la Médina, et ses occupants extirpés de la voiture comme des malpropres par les policiers. Parmi ses personnes extirpées de la voiture, il y a l’avocat Me Biram Sassoum Sy. Il a été, ensuite, entendu sur procès-verbal, gardé à vue pendant 48 heures avant d’être déféré au parquet et inculpé par le Doyen des juges d’instruction pour le délit d’outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions. Les avocats ne sont, non seulement, pas contents de cette décision du juge, mais ils déplorent vivement le traitement qui a été réservé à leur confrère après 30 années de carrière. Me Sy a débarqué au Bloc des Madeleines avec des menottes autour des poignets.
Dans les colonnes de notre édition d’hier, nous écrivions que certaines indiscrétions nous ont fait savoir que, face au juge du premier cabinet, M. Sy a expliqué comment il a été arrêté. «J’étais dans ma voiture lors de la marche des jeunes. Seulement, quand j’ai voulu emprunter une ruelle, je suis tombé sur un policier qui m’a demandé de faire demi-tour. Un ordre que j’ai exécuté. Je suis encore tombé sur un autre policier, qui m’a, lui aussi, intimé l’ordre de faire demi-tour. C’est ainsi que je suis encore tombé sur le premier policier qui m’avait intimé l’ordre d’emprunter une autre ruelle. C’est cela qui a été à l’origine de mon arrestation.»
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