La grève des enseignants n’a pas causé que du traumatisme chez les élèves et leurs parents, elle a aussi causé la mort d’une candidate au bac âgée de 20 ans. Même si le président du jury où la fille a composé dit n’avoir pas encore vu le résultat de l’autopsie sur le décès de l’élève, tout porte à croire que les deux sont intrinsèquement liés. Par ailleurs, de lourdes sanctions pèsent sur la tête des enseignants grévistes qui risquent de ne pas percevoir leurs salaires pendants plusieurs mois et d’être éventuellement poursuivis en justice.
Le lycée Lamine Guèye est en deuil depuis des semaines et les personnels administratif et technique sont inconsolables à la suite de la disparition tragique de l’élève Khady Ndiaye. Mademoiselle Ndiaye, par ailleurs, candidate au bac a été rappelée à Dieu dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 juillet 2006 avant la publication des résultats du premier tour. Quelques jours après, les résultats sont proclamés et la défunte a été admise dès le premier tour, mais à titre posthume. Les élèves du lycée Lamine Guèye et les membres du jury 772 où la défunte a composé, partagent la peine de la famille éplorée. Très compatissants, ils se sont constitués pour aller présenter leurs condoléances. En principe, c’est ce matin qu’ils doivent se rendre chez la famille endeuillée pour lui remettre en même temps l’argent qu’ils ont pu collecter à travers une enquête.
Pour avoir plus d’informations sur les causes du décès, nous nous sommes rendus au jury 772 du lycée Lamine Guèye. A l’accueil, le président du jury, Mamadou Diamanka, s’est confié à nous pour dire qu’il ne sait pas grand-chose de ce décès, précisant qu’il en ignore les causes. Interpellé sur un éventuel lien entre la grève des enseignants et le décès, M. Diamanka a déclaré ne pas voir le rapport entre les deux. Toutefois, il a souligné que la fille était très studieuse et a pu décrocher une moyenne de 11,58 au bac. A son avis, la défunte aurait pu obtenir une moyenne supérieure à 11 si les notes de la composition du second semestre avaient été prises en compte. Malheureusement, regrette-t-il, il n’y a pas eu de composition. Si bien que le jury a été obligé de se référer uniquement aux notes du premier semestre pour établir la moyenne de Mademoiselle Ndiaye.
Déjà, le fait que les professeurs du lycée Lamine Guèye aient boycotté la composition du premier semestre est une raison suffisante pour justifier l’aggravation de l’état de santé de la défunte qui souffrait d’un asthme chronique. Ainsi, avec le mouvement d’humeur des affidés de Mamadou Diop Castro qui ont toujours menacé de surseoir à la correction des copies du bac, Mademoiselle Ndiaye a paniqué et a étouffé avant de piquer une crise d’asthme qui l’a plongée dans le coma. Evacuée à l’hôpital Principal, elle rendra l’âme dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 juillet 2006. Et ce fut la fin d’un cursus scolaire prometteur. Vu le concours de circonstances, tout serait vraisemblablement lié à la grève des enseignants rebelles. Mademoiselle Ndiaye, bachelière a titre posthume, n’aura malheureusement pas le plaisir de fêter sa réussite avec ses parents et amis. Les membres du jury et ses camarades sont profondément affectés par le décès.
Du côté de l’hôpital Principal où la fille a rendu l’âme, il est impossible de mettre la main sur le rapport d’autopsie établissant les causes du décès. Mais il semble bien que ça a un lien avec le boycott de certains enseignants, puisque la fille était constamment stressée et angoissée à l’idée de savoir que les copies ne seraient pas corrigées et que le bac de cette année risquait d’être invalide. Nous présentons nos sincères condoléances à la famille de Khady Ndiaye née le 28 janvier 1986 à Guédiawaye.
DE LOURDES SANCTIONS SONT PREVUES CONTRE LES GREVISTES
Interpellés sur les conditions de déroulement des examens, le Président du jury 772 du lycée Lamine Guèye a signalé que tout s’est bien passé. En dépit de l’absence de trois professeurs qui ont boycotté les corrections, tout s’est bien déroulé, dira-t-on. Sur la question du boycott, nous avons appris de sources dignes de foi que tous les enseignants grévistes seront sévèrement sanctionnés avec l’éventualité de poursuites judiciaires. Déjà, le Président Wade va déposer une plainte contre eux au Bureau International du Travail et il y a de fortes chances qu’il obtienne gain de cause. A titre de sanction, les mêmes sources révèlent que les salaires des grévistes seront suspendus pendant plusieurs mois. La police a fini de faire son travail de contrôle dans les jurys et a remis son rapport au Rectorat. C’est un rapport où sont identifiés et recensés tous les absents et la liste sera transmise à qui de droit pour l’exécution des sanctions. Sur l’éventualité des poursuites judiciaires, les autorités rectorales sont bien en droit de traîner les grévistes en justice, puisqu’ils ont tous encaissé leurs acomptes de 25 000 Fcfa attribués à titre de frais de déplacement pour le bac. Alors, que les inconditionnels de Mamadou Diop Castro ne comptent pas sur leur reliquat. Qu’ils se préparent, plutôt, à répondre en justice.
2 Commentaires
Shadyeve
En Septembre, 2011 (20:13 PM)Shadyeve
En Avril, 2012 (23:07 PM)Rest in peace my darling.
Your sister and daughter will never ever forget you
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