Le Sida, l’exploitation sexuelle, la traite, ou les mariages précoces sont le quotidien de plusieurs millions d’enfants dans le monde. L’Unicef, qui donne ces information demandent aux gouvernements d’accentuer leurs luttes pour juguler tous ces maux qui frappent les enfants.
Chaque minute, un enfant de moins de 15 ans meurt d’une maladie liée au Sida. Chaque minute, un autre enfant de moins de 15 ans devient séropositif. Chaque minute, quatre jeunes âgés de 15 à 24 ans contractent le Vih. La brutalité de ces chiffres, contenus dans le dernier rapport de l’Unicef, illustre l’effet dévastateur du Vih-Sida sur les enfants et les jeunes. En effet, les enfants d’Afrique subsaharienne sont les plus durement touchés, car, 24 des 25 pays affichant les taux de prévalence les plus élevés du monde se trouvent dans cette partie de la planète. Ces enfants sont privés de leur enfance, victimes de l’exclusion, de la pauvreté, de la malnutrition, du manque d’accès aux services sociaux de base, de la discrimination et de la stigmatisation sociale.
Et, pour faire face à cette pandémie, qui risque de décimer plusieurs enfants, les dirigeants nationaux s’étaient engagés à atténuer l’impact du Sida sur cette cible en 2001, dans la déclaration de l’Assemblée générale des Nations-Unies lors de sa session extraordinaire sur le Vih-Sida en lançant une campagne mondiale pour stopper sa propagation, ou inverser la tendance actuelle d’ici 2015 pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd).
Cette campagne, qui portait ses actions sur quatre domaines principaux, surnommés les quatre P (Prévention de l’infection chez les adolescents et les jeunes, prévention de la transmission du Vih de la mère à l’enfant, prévention des infections opportunistes grâce à un traitement pédiatrique, protéger et soutenir les enfants touchés par le Vih-Sida), est loin des résultats escomptés. L’Unicef, dans son dernier rapport soutient que les progrès sont lents, et les enfants sont oubliés lors de la préparation des stratégies, l’élaboration des politiques et l’allocation des budgets pour lutter contre la maladie. Ainsi, il suggère le renforcement des actions sur la prévention, les soins, les traitements, et soutiens, et surtout la mobilisation des ressources supplémentaires. Car lit-on sur le rapport, si les taux d’infection par le Vih, et les décès liés au Sida continuent à augmenter, la crise qui frappe les enfants se poursuivra pendant plusieurs décennies, quand bien même on renforcerait les programmes de prévention et de soins.
Par ailleurs, des statistiques de l’Organisation internationale de travail (Oit) montrent que 246 millions de jeunes âgés de 15 à 17 sont victimes de l’exploitation sexuelle, de la traite, des travaux forcés, ou sont recrutés comme soldats. Sur ce total, 70 %, soit 171 millions travaillent dans des situations dangereuses, par exemple dans des mines, en manipulant des produits chimiques, et des pesticides dans l’agriculture ou en faisant fonctionner des machines dangereuses. Sans compter que ces enfants sont obligés de travailler pour éponger les dettes de leurs familles, s’ils ne sont soumis à d’autres formes d’esclavage, livrés à la prostitution et à la pornographie, ou obligés de participer à des conflits armés comme messagers, porteurs, cuisiniers, ou combattants etc.
En Afrique occidentale, la forme de traite des enfants la plus courante est le prolongement d’une pratique traditionnelle -souvent une stratégie de survie- en vertu de laquelle les enfants sont placés dans des familles où ils se voient confier des tâches subalternes. Cette pratique est utilisée de plus en plus pour les exploiter tant dans leurs foyers, qu’à l’extérieur notamment dans les plantations, les mines. Dans les pays frappés par un conflit, il arrive que les milices les enlèvent directement.
Alors pour juguler ce fléau des systèmes de suivi sont nécessaires pour consigner l’incidence et la nature des cas de non-respect de la protection de l’enfant et mettre en œuvre des interventions stratégiques sur la base de données concrètes. Dans ce cadre, on peut citer l’exemple du Bénin, pays dans lequel plus de 170 comités villageois ont été créés pour combattre la traite des enfants. Leurs activités consistent à sensibiliser les parents, les enfants, et la population en général à la question de la protection de l’enfance, à dénoncer les cas de maltraitance, ou de disparition, et à suivre la réinsertion des enfants victimes de la traite, une fois de retour dans leurs villages.
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