La justice a tranché sur l’affaire des deux vendeurs clandestins de médicaments avariés. Les sieurs Mame Thierno Ngom et Khadim Tandim ont été condamnés chacun à une peine d’emprisonnement de quatre mois, en plus de dommages et intérêts de 500 mille qu’ils devront solidairement verser à l’Ordre national des pharmaciens. L’audience a eu lieu hier au tribunal régional des flagrants délits de Dakar. Ces trafiquants provenaient de Touba avec une quantité de produits pharmaceutiques dont la valeur est estimée à quatre millions de francs Cfa. Selon le tribunal, ces stocks sont pour la plupart constitués de produits contrefaits. Le lot de médicaments était essentiellement composé de 420 flacons de paracétamol, 600 boîtes d'Efferalgan, des tubes, pommades et autres comprimés.
Les deux prévenus ont plaidé coupable en reconnaissant, sans ambages, les faits qui leur sont reprochés et pour lesquels ils sont poursuivis par le ministère public. Autrement dit la contrebande douanière et la vente illégale de produits pharmaceutiques. Quand le juge pénal leur a interpellé sur les mobiles de leurs actes délictuels, ils n'ont trouvé rien de mieux à dire que de soutenir que c'est les difficultés de la vie qui leur ont poussé à enfreindre la législation en la matière.
La victime dans cette affaire se trouve être l'Ordre des pharmaciens, représenté à l'audience par Me Kanouté, avocat à la Cour. Pour les dommages et intérêts, la partie civile réclame la somme de six millions de nos francs. Pour justifier ce montant, l'avocat évoque la dangerosité des produits avariés vendus de manière clandestine. Pour lui, un médicament avarié peut être source de poison. Il donne ainsi le cas de l'antibiotique utilisé pour les yeux. Le juriste pense que ceci peut entraîner la cécité et des troubles d'yeux graves. ‘Les conséquences de cette vente de médicaments périmés sont gravissimes pour la santé publique des populations. Ces malfaiteurs sont victimes de l'appât du gain facile. Il ne sont mus que par la recherche effrénée de l'argent et du bénéfice’, dira t-il.
Au terme de sa plaidoirie, Me Kanouté s'est appesanti sur le délit de contrebande. ‘Le non respect de la réglementation douanière doit inciter le tribunal à prendre des sanctions à hauteur de l'infraction commise’. Ainsi, il ajoutera que la profession de pharmacien est menacée de disparition à cause de la concurrente déloyale entretenue par les acteurs des officines clandestines. Faisant allusion à ceux qui vendent des médicaments sans le respect des normes de conservation et de qualité hygiénique requise. Dans cette affaire, le parquet a rompu avec la traditionnelle manière de procéder au réquisitoire d'audience et s'est remis à la décision du tribunal. Les coupables étaient défendus par l'avocat - député, Me El Hadji Diouf qui, dans sa plaidoirie a imploré la clémence de la justice à l'encontre de ses deux clients. ‘Juger, c'est comprendre. Et la justice, ce n'est pas seulement la répression. C'est également l'avertissement’, soutient Me Diouf. Au délibéré, le tribunal a reconnu les prévenus coupables des délits de contrebande douanière et de vente illégale de produits pharmaceutiques. Et pour la sanction, ils ont écopé de quatre mois ferme avec 500 mille francs de dommages et intérêts.
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