L’organisation du Sommet de l’Oci à Dakar fait des dégâts au sein de la Police. Des agents réquisitionnés pour les besoins de la sécurité se sont rebellés contre le Directeur général de la sûreté nationale (Dgsn) Assane Ndoye pour crier leur faim.
Le malaise qui s’est installé au sein de la Police (voir notre édition n° 1552 du journal Le Quotidien) commence à faire des dégâts dans les troupes. Après la levée de boucliers de limiers et pandores pour s’offusquer de la non prise en compte de leurs besoins en logistique et de la réduction de leurs primes journalières dans le cadre de la sécurité de l’Oci, les éléments versent dans la défiance à l’autorité de la Police. Le Directeur général de la sûreté nationale (Dgsn), le commissaire Assane Ndoye s’est, en effet, heurté à des «agents affamés réquisitionnés depuis des jours sans une prise en charge alimentaire».
Alors qu’il effectuait des visites nocturnes dans la capitale, vendredi, le Dg est tombé, sur la corniche Ouest, sur un élément assis, prenant ses aises. C’est ainsi qu’il intime à son aide de camp d’appeler l’élément. Ce dernier refuse de s’exécuter, non sans balancer à l’émissaire de Assane Ndoye : «Pourquoi je dois venir lui répondre alors qu’il m’a laissé ici pendant de longs moments sans me donner à manger ?»
Et toujours pour constater le travail fait par ses agents dans le cadre de la sécurité de l’Oci, Assane Ndoye s’est promené le lendemain, samedi, au Plateau un peu avant deux heures du matin. D’abord, confie des témoins, à la Place de l’Indépendance où il trouve deux agents en faction. Sachant que le dispositif prévoyait trois personnes, il s’étonne qu’il manque un élément. Et l’un des policiers en faction de lui faire savoir que le troisième est allé manger quelque part. Si l’on en croit des témoins, Assane Ndoye réfute les arguments qui lui ont été servis, allant même jusqu’à «traiter les agents de menteurs».
Sur le coup, ajoute-t-on, le patron de la Police intime l’ordre à ses subalternes de lui indiquer le lieu de restauration du troisième élément. Ces derniers obtempèrent et l’amènent dans un fast-food où ils trouvent le policier en train de commander son sandwich. La séance d’explication, confie-t-on, qui a eu lieu sur place tourne au vinaigre. Car, l’un des éléments qui n’a pas digéré les propos de M. Ndoye se rebelle en faisant savoir à son supérieur «qu’on ne peut pas laisser quelqu’un en faction des jours durant sans lui donner de quoi manger et lui interdire d’aller en chercher». Ses vérités dopent ses camarades qui entonnent la chanson sur un «ton assez dur». «Sonné par ces remarques, l’homme fort de la Police prend acte et quitte les lieux».
La tournée se poursuit au Commissariat central où Assane Ndoye ne trouve aucun élément à la garde. Du coup, «il fait appel au Commissaire et au commandant du corps urbain pour les sermonner». «La désertion» du poste de garde et «l’engueulade» au niveau du Commissariat central sont confirmées par le Colonel Ndiaye, chef du Bureau des relations publiques de la Police. Mais, il nie l’incident survenu sur la Corniche et donne une autre version sur les faits qui se sont déroulés à la Place de l’Indépendance. Alioune Ndiaye, rapportant les propos de Assane Ndoye, déroule : «Le Dg s’est rendu sur les lieux après une heure du matin et a trouvé les deux agents en train de dormir dans le véhicule. Il les sermonne après qu’il les a réveillés et constaté la disparition du troisième élément. On lui rétorque qu’il est allé manger bien qu’on l’ait trouvé après dans un fast-food.»
Malgré les explications de Assane Ndoye rapporté par le chef du bureau des relations publiques de la Police, il reste que la restauration des troupes retenues durant des jours pour assurer la sécurité de la capitale, durant toute la semaine de l’Oci soulève de sérieux problèmes. D’ailleurs, un cadre de la Police révèle «la protestation du Commandant de la brigade des mœurs auprès du Commissaire central. Car, M. Sy s’est offusqué que ses éléments dépêchés dans certains hôtels de Dakar ne s’alimentent pas». Ce qui ne fait qu’allonger la liste des affamés de la Police en dépit des deux milliards dégagés pour l’ensemble des besoins.
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